Référendum en Crimée

Un vote massif pour le rattachement à la Russie

17 mars 2014, par Céline Tabou

D’après les résultats partiels retransmis par l’agence de presse russe Ria Novosti, plus de 44% de la population de la Crimée a voté. Le référendum, dénoncé par les nouvelles autorités de Kiev et l’Occident, a bien eu lieu dimanche 16 mars.

Près de 670.000 personnes ont participé au référendum visant à redéfinir le statut de cette république autonome, a annoncé lors d’un point de presse à Simféropol, Mikhaïl Malychev, chef de la commission du Conseil suprême de Crimée pour l’organisation du référendum.

Forte participation

A Sébastopol, ville abritant la flotte russe de la mer Noire depuis plus de 200 ans, 65% des électeurs inscrits ont glissé leur bulletin en une demi-heure, dès l’ouverture du bureau, a constaté l’Agence France Presse.

Selon les données de la commission du Conseil suprême de Crimée pour l’organisation du référendum disponibles en début de matinée, « 38,63% de la population a voté à Alouchta, 43% à Armiansk, 45% à Djankoï, 64,35% à Kertch, 66% à Krasnoperekopsk, 47,13% à Soudak, 51% à Théodosie, 40% à Ialta, 41% dans la région de Simféropol », a indiqué Mikhaïl Malychev.

Ce dernier a d’ailleurs indiqué : « il s’agit d’une activité électorale sans précédent », au vue de la forte participation à ce référendum. 1,55 million de personnes sont attendues pour répondre à deux questions : « Souhaitez-vous le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie en qualité de sujet fédéral ? » et « Etes-vous pour le rétablissement de la Constitution de la République de Crimée de 1992 et du statut de la Crimée au sein de l’Ukraine ? ».

En dépit de l’annonce d’aucun incident par Mikhaïl Malychev, les conditions de vote ont été vivement critiquées par un journaliste de la radio RTL, présent sur place. Ce dernier a expliqué qu’il n’y a « pas d’enveloppe pour mettre des bulletins, la personne qui surveille le vote appartient aux milices pro-Russes, et pour les procurations, il suffit de remplir une déclaration sur l’honneur si on est enregistré dans une autre ville ».

Une large victoire du « oui » attendue

D’après les médias présents, le résultat serait écrit d’avance car les minorités ukrainienne et tatare, qui représentent 37% de la population, ont appelé au boycott du scrutin. L’actuel président par intérim ukrainien Olexandre Tourtchinov a également appelé au boycott, dénonçant un « prétendu référendum que le pseudo-pouvoir fantoche de la Crimée organise sous le contrôle des troupes russes ». Pour lui, les résultats « ne refléteraient pas les vrais sentiments de la population » en Crimée.

Pour Frank-Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires étrangères, la situation est « extrêmement dangereuse ». Ce dernier a d’ailleurs réitéré la promesse de l’Union Européenne, d’une « réponse » à ce référendum dès lundi. « Nous ne cherchons pas cette confrontation. Mais si la Russie ne recule pas à la dernière minute, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne vont donner une réponse appropriée lundi », a-t-il annoncé à la presse allemande, relayée par l’AFP.

Au Conseil de Sécurité des Nations Unies, la Russie a émis son veto sur la résolution décrétant le référendum de dimanche en Crimée « sans aucune validité ». En dépit de ces 14 soutiens, bon nombre d’entre eux ont dénoncé ce l’« agression », et la « violation grave » des principes fondamentaux du texte fondateur de l’Organisation internationale par la Russie en Crimée.

Pour l’ambassadeur de France auprès de l’ONU, Gérard Araud, « C’est clair, le veto russe aujourd’hui signifie que la force prime le droit », ajoutant qu’il « était nécessaire pour l’avenir des Nations unies de montrer que la Russie est seule ». Un vœu presque entendu, la Chine s’est abstenue lors du vote, en respect avec les principes de respect de l’intégrité territoriale et de non-ingérence.

Céline Tabou

Deux camps s’affrontent


Le président russe Vladimir Poutine a assuré à la chancelière allemande Angela Merkel qu’il respectera le résultat du référendum, selon un communiqué de presse du Kremlin. De leurs côtés, les ministères russe et ukrainien de la Défense se sont accordé sur une trêve en Crimée jusqu’au 21 mars, a annoncé le ministre ukrainien intérimaire de la Défense, dimanche 16 mars. « Un accord a été conclu avec la flotte (russe) de la mer Noire et avec le ministère russe de la Défense en vue d’une trêve en Crimée jusqu’au 21 mars », a annoncé l’ukrainien Ihor Tenioukh.

L’ex-Premier ministre de l’Ukraine Ioulia Timochenko appelle les Occidentaux « à s’unir sur une ligne dure contre le président russe Vladimir Poutine dans la crise de la Crimée ». « Cette recherche agressive de pouvoir à l’égard de l’Ukraine ne représente pas seulement un danger pour l’Etat ukrainien, d’autres parties de l’Europe de l’Est sont également en danger », a-t-elle déclaré au quotidien allemand Der Tagesspiegel. Pour cette dernière, l’Occident ne doit en aucun cas accepter le résultat du référendum en Crimée sur son rattachement à la Russie.

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Messages

  • quand ont voit l’ex premier ministre de l’Ukraine, Timochenko donner des leçons aux Russes
    il y a de quoi se taper sur le ventre !! celle-ci pendant ses fonctions à été encore plus corompue
    que les autres, elle c’est enrichie et a placé l’argent de son peuple en suisse,et ailleurs, d’après la suisse elle est recherchée pour coruption elle ne reconnait pas le référendum en crimée mais reconnais un " gouvernement " mis en place chez elle par un coup d’état qui a destitué un président élu !


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