Lutte contre la mondialisation ultra-libérale

Une avancée pour ceux qui souffrent du SIDA ?

Polémique sur l’accord OMC sur les médicaments génériques

4 septembre 2003

L’accord sur l’accès des pays du Sud, notamment ceux d’Afrique, aux médicaments génériques obtenu samedi dernier au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) alimente à Paris une polémique entre le gouvernement français et l’association Act Up-Paris. Les termes de l’accord sur les médicaments génériques avaient été jetés lors la dernière session ministérielle de l’OMC tenue en novembre 2001 à Doha, au Qatar. Alors que des États y voient « un accord historique » susceptible de soulager des millions de malades du SIDA, du paludisme et de la tuberculose, les ONG comme Act Up-Paris préfèrent, pour leur part, afficher leur scepticisme.
Selon François Loos, ministre français délégué au Commerce extérieur, l’accord met les vies humaines au-dessus de la notion de brevet en donnant la possibilité à de nombreux pays africains de s’approvisionner à bon marché en médicaments contre le SIDA. « Sans verser des royalties aux détenteurs des brevets, le Botswana, la Zambie ou le Mali pourront acheter des médicaments génériques auprès des pays comme le Brésil ou l’Inde. On pourra ainsi sauver des milliers de vies humaines en Afrique, en abaissant les coûts des anti-rétroviraux (ARV). Il s’agit là d’une décision politique d’importance », s’est félicité le ministre lors d’une conférence de presse sur les enjeux de la rencontre ministérielle de l’OMC à Cancun, au Mexique (10 au 14 septembre). « Le compromis trouvé par les 146 pays membres de l’OMC met l’intérêt général au-dessus du profit et consacre la primauté de la vie humaine sur la propriété intellectuelle », a ajouté le ministre.
Cette vision n’est pas partagée par l’ONG Act Up-Paris, réputée pour son combat pour l’accès des malades africains aux ARV. Dans un communiqué publié mardi, Act Up-Paris a estimé que l’accord obtenu au siège de l’OMC à Genève ne peut en aucun cas être considéré comme « une victoire » pour l’accès des pays en développement aux génériques. « La solution proposée ne pourra pas être mise en œuvre. Véritable usine à gaz de procédures imposant aux pays candidats à l’importation comme à l’exportation une batterie de contraintes, de notifications obligatoires, d’informations à fournir, de preuves à apporter et de démonstrations à faire, le dispositif décrit par l’accord est un véritable parcours de combattant », écrit Act Up-Paris dont les réserves sont partagées par Médecins sans frontières (MSF).
L’ONG française a mis en garde contre l’adoption de l’accord dans sa forme actuelle lors de la prochaine session ministérielle de l’OMC à Cancun. Elle a également accusé ouvertement la France et le reste de l’Europe de porter « une lourde responsabilité » dans les morts consécutives à ce « compromis bancal ».

L’UE annonce 600 millions d’euros contre le SIDA et le paludisme
L’Union européenne vient d’annoncer un budget de 600 millions d’euros dans le cadre d’un partenariat destiné à renforcer la lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose en Afrique. Le Commissaire européen à la recherche, Philippe Busquin, qui a présenté le Partenariat Europe-Pays en développement pour les essais cliniques (EDCTP) aux ministres africains de la Santé réunis à Johannesburg, a déclaré que l’UE s’est déjà engagée à financer ce projet à hauteur de 300 millions d’euros.

Lancée il y a deux ans par des scientifiques européens et africains, cette initiative est basée sur un partenariat étroit entre les pays africains et les pays européens. Le Commissaire européen a appelé les gouvernements à épouser le plan, en en faisant une composante de leurs priorités nationales, en facilitant la formation et en soutenant les médecins et pharmaciens africains professionnels dans leur carrière, afin de renforcer les capacités à la recherche et éviter la fuite des cerveaux. « On attribue à l’Afrique près de 90% des cas de décès causés par les trois maladies liées à la pauvreté », a-t-il dit On estime le nombre de victimes à plusieurs millions par an.

EDCTP œuvre dans le sens de l’élaboration de « nouvelles interventions adaptées à la population africaine, en menant des recherches cliniques en Afrique, où les scientifiques africains jouent un rôle crucial ».

Récemment, le gouvernement américain a promis de débloquer 15 millions de dollars sur une période de cinq ans pour aider à la lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose en Afrique et aux Caraïbes, mais ce don dépendrait également d’autres partenaires qui apportent leur contribution.

An plis ke sa
Renforcer les liens entre les Comores et les émigrés
Les transferts monétaires des émigrés comoriens sont gênés par l’inexistence d’une compagnie aérienne pour leur transport, par la non représentation de la diaspora dans les instances nationales et par l’indisponibilité de l’électricité rendant aléatoire tout projet de petites entreprises, a affirmé un représentant de la diaspora comorienne à l’ouverture d’un atelier national sur la diaspora, mardi à Moroni.

Il n’est pas acceptable, selon lui, que « le premier bailleur de fonds » du pays ne puisse pas dire son mot sur les grands choix de développement. Selon une étude réalisée avec la Banque mondiale et qui sert de repère à la réflexion en cours, « les transferts de la diaspora constituent un facteur crucial dans l’économie des Comores. Ils stabilisent la monnaie comorienne et permettent des importations vers un pays ou quasiment rien n’est fabriqué sur place ».

Ouvrant les travaux au palais du peuple de Hamramaba, le ministre comorien des Relations extérieures, Souef Mohamed El-Amine, a annoncé que cet atelier prépare les assises nationales sur la diaspora prévues en 2004. Le commissariat au plan, organisateur de cet atelier, s’attend à ce que cette rencontre permette « d’ouvrir un dialogue direct entre le gouvernement et la diaspora et aussi aux différentes factions de la diaspora de se rencontrer ». Les Comoriens de l’étranger transfèrent dans leur pays près de 22 milliards de francs comoriens par an.

Selon la Banque mondiale, le volume des transferts ira en s’amenuisant, au fil des prochaines années, parce que la deuxième et troisième génération d’émigrés ne semblent pas avoir les mêmes obligations de solidarité envers leurs familles aux Comores que la première. En outre, le principal pays d’accueil, la France, ferme de plus en plus ses frontières à cette émigration comorienne. C’est pourquoi, les auteurs du rapport, suggèrent aux Comoriens, s’ils veulent « continuer de bénéficier de transferts de la diaspora (...) à explorer de nouvelles terres d’accueil pour compenser la fermeture du marché français du travail, et en même temps de cultiver les liens culturels avec la deuxième et les futures générations d’immigrés en France ».

Réforme foncière aux Seychelles pour attirer les investisseurs
Le gouvernement des Seychelles a annoncé un train de mesures en faveur de l’installation des investisseurs dans l’archipel, avec la possibilité pour ceux-ci de transformer leurs baux simples en baux emphytéotiques, a-t-on appris mardi de source officielle. Selon le Journal Officiel des Seychelles, repris par le journal "Seychelles Nation", le ministère de l’Industrie et du Commerce international compte inciter les locataires à rester dans l’archipel, principalement les entreprises industrielles et les sociétés de service installées sur les terres de la Providence, une concession de l’État, dans l’île principale, Mahé.

L’option proposée par le ministère est que ces locataires puissent être protégés dans leur investissement aux Seychelles et bénéficier de garanties en matière foncière. Le ministère a déjà commencé à envoyer des lettres d’information aux 182 locataires installés sur les concessions à la Providence. Ils ont jusqu’à la fin du mois pour répondre à l’offre. Le projet concerne près de 213 parcelles de terrain sur une surface totale de 344.000 mètres carrés.

Le gouvernement s’attend à collecter près de 60 millions de roupies seychelloises (10 millions d’euros) de cette location longue durée. Cette mesure fait partie du vaste Programme de réforme macro-économique (MERP), voté en juillet 2003 par le Parlement seychellois.


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