Aujourd’hui et demain en Italie

Une élection attendue face à la récession du pays

25 février 2013

Plus de 47 millions d’Italiens se sont rendus dans les urnes pour l’élection des députés et sénateurs en Italie. Cette élection est très regardée par les dirigeants européens et les marchés qui craignent une absence de gouvernement.

L’Italie va se doter, en l’espace de trois mois, de fin février à mai, d’un nouveau Parlement, d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau président de la République au terme de procédures électorales diverses et compliquées.

Risque d’instabilité gouvernementale

Quatre formations sont en concurrence, l’alliance centriste menée par Mario Monti, président sortant, l’autre par son prédécesseur (centre-droit) Silvio Berlusconi, la troisième par le leader de la gauche Pier Luigi Bersani et la dernière par l’ex-comique Beppe Grillo. Selon les derniers sondages publiés dans la presse italienne, le Parti démocrate de Luigi Bersani serait gagnant avec près de 34% des intentions de vote, suivi du PDL de Silvio Berlusconi avec 30%. De son côté, Mario Monti ne récolterait qu’entre 10 et 12%. Les observateurs s’inquiètent d’un scénario dans lequel l’Italie se retrouverait au soir du 25 février avec une majorité différente à la Chambre et au Sénat, alors que les deux assemblées ont une influence similaire au sein du pays. En effet, si Luigi Bersani emporte la majorité à la Chambre des députés, le Sénat dépend, lui, du poids des coalitions dans chacune des régions.

Aux 10% des électeurs encore indécis s’ajoutent 20% qui n’iront pas voter, a indiqué l’Agence France Presse, la 3ème économie de la zone euro très endettée ne parvient pas à réduire sa dette, ni relancer sa croissance. Les Italiens sont surtout préoccupés par l’économie du pays et le parti qui sera capable de redresser la barre.

La récession depuis 2011

L’AFP a interrogé plusieurs personnes à la sortie des urnes, dont un cadre de 63 ans qui a déclaré : « Je vote pour le Parti démocrate (de Pier Luigi Bersani), je ne veux pas qu’on finisse comme la Grèce ». Même son de cloche pour Caterina, 19 ans : « Le parti démocrate est le seul qui peut résoudre nos problèmes », ou encore Sara Di Gregori, avocate de 30 ans à Rome, qui a expliqué que « si Berlusconi revient, ce sera un désastre » .

L’Italie est entrée en récession en 2011 après la mise en place de lourds plans de rigueur, pour un montant global de 300 milliards d’euros jusqu’en 2014. Le pays est toujours plombé par sa dette qui représente 127,4% du PIB. La situation économique du pays ne présage pas de sortie, d’autant plus que les taux de la dette italienne à dix ans s’élèvent à 4,50%, contre 4,16% début janvier 2013. D’après les experts de Citigroup, « le courant pro-Europe, pro-austérité est acquis à la victoire, mais la capacité du nouveau gouvernement à réformer sera contrariée par la montée des résistances populaires ».

Des programmes politiques proches

Dans un tel contexte, l’ensemble des concurrents a des programmes similaires, le Parti démocrate part favori avec Luigi Bersani, un ancien communiste, qui s’est engagé à poursuivre les réformes. Ce dernier juge qu’il faut introduire plus de croissance dans la politique européenne. Son programme est basé sur le slogan : « L’Italie juste », il comporte plusieurs mesures principales comme augmenter le budget de l’Éducation et l’investissement dans la recherche et l’innovation, créer une loi anti-corruption et une loi faisant primer le droit du sol (et non du sang) pour obtenir la citoyenneté italienne. Autres mesures promises, la parité et le soutien de l’emploi des femmes, en faisant bénéficier les entreprises d’un allègement fiscal ainsi qu’un impôt sur la fortune pour compenser une baisse de la TVA et de l’impôt sur le revenu.

Pour la coalition de droite conduite par Silvio Berlusconi (Le peuple de la liberté, PDL), l’austérité est très critiquée. Le patron de la droite a choisi le populisme, à travers un « optimisme forcené, allant jusqu’à nier la réalité des équilibres économiques et des marchés », ont relevé les agences de presse. Ce dernier a indiqué : « On s’en fout du spread [l’écart entre les taux d’intérêt sur les obligations d’Etat italiennes et allemandes - NDLR] » .

De son côté, le Movimento 5 Stelle (M5S, Mouvement 5 étoiles) est anti- establishment et eurosceptique. Conduite par le comique Beppe Grillo, cette coalition pourrait percer, contrairement à la coalition de Mario Monti. Ce dernier souhaite continuer la politique qu’il a engagée aux côtés d’Angela Merkel.

Céline Tabou

L’Italie en quelques chiffres

- En récession depuis 2011

- 300 milliards d’euros de plans de rigueur

- Dette publique : 127,4% du PIB

- Taux à dix ans des emprunts de l’Italie : 4,5%

- 3ème économie de la zone euro derrière l’Allemagne et la France
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