Droits humains

Une « marche pour la justice » en Inde

5 octobre 2012, par Céline Tabou

Des dizaines de milliers d’Indiens, dont des membres de tribus et des dalits ("intouchables"), ont commencé une marche, mercredi 3 octobre, de 350 km vers New Delhi afin de réclamer un droit à la terre et pour dénoncer la précarité de leurs conditions de vie.

Lancée depuis la ville de Gwalior, dans le centre du pays, les marcheurs s’arrêteront à New Delhi dans vingt-six jours, a indiqué l’organisation à l’origine de cette initiative, Ekta Parishad, qui milite pour le droit à une justice sociale pour les Indiens sans terre, cité par l’“Agence France Presse”.

Parmi les plus pauvres

Le porte-parole d’Ekta Parishad, Aneesh Thillenkari, a expliqué que « quelque 35.000 personnes étaient à Gwalior, et lorsque la marche atteindra New Delhi, nous espérons que le nombre aura atteint 100.000 ». Les marcheurs demandent que « les terres agricoles soient utilisées exclusivement pour l’agriculture » et qu’une politique de réformes agraires soit mise en place, car près de 73% de la population de 1,2 milliard d’habitants vivent grâce à l’agriculture.

Sur son site internet, le fondateur d’Ekta Parishad, PV Rajagopal, a rappelé les revendications des marcheurs : mettre en application des engagements pris par le gouvernement indien en 2007 concernant les réformes du droit à la terre ; mettre en application effective et rapide le “Forest Rights Act 2006” ; reformuler les politiques concernant les populations les plus pauvres dans un sens qui leur soit plus favorable, rendre le gouvernement responsable des politiques et programmes concernant les populations marginalisées ; répondre aux doléances des personnes déplacées ou dépossédées en portant une attention particulière au sort des femmes ; mettre en lumière le rôle de l’émancipation des femmes dans le processus du développement durable ; demander une décentralisation effective du pouvoir de contrôle sur les ressources naturelles ; passer d’un développement industriel à grande échelle à une économie rurale centrée sur les personnes et interdire les transferts massifs de ressources naturelles aux entreprises au mépris de la survie des plus pauvres.

« Pour la dignité, la sécurité et l’identité »

Troisième puissance économique d’Asie, l’Inde possède de nombreuses franges de la population, classées sous forme de castes, qui se plaignent d’être mises à l’écart du développement du pays. Parmi eux, de nombreuses voix s’élèvent contre les sacrifices des Indiens « sur l’autel du libéralisme ». « Lorsque les pauvres veulent des terres, le gouvernement central dit que c’est un problème qui relève du gouvernement local. Or, le gouvernement central acquiert des terres pour un usage industriel ou pour mettre en place des zones économiques spéciales », a dénoncé le porte-parole d’Ekta Parishad, Aneesh Thillenkari.

Le fondateur d’Ekta Parishad, PV Rajagopal, a rappelé à l’auditoire que cette initiative était une lutte « pour la dignité, la sécurité et l’identité ». Il s’agit de la seconde marche du pays, la première marche a été organisée en 2007, avec près de 25.000 personnes, dont « des paysans criblés de dettes réclamant le droit à un accès à la terre et aux moyens de subsistance pour produire de la nourriture ».

En 2007, onze personnes étaient mortes sur la route pour avoir « dénoncé les profondes injustices des lois liées au contrôle des terres » et souligner « l’urgence de réformes sur ce sujet en Inde ». Le site d’Ekta Europe explique que les revendications des marcheurs avaient été prises en compte sur le papier, mais après 3 ans après cette marche, « la mise en œuvre de ces réformes est loin d’être satisfaisante ».

 Céline Tabou 


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