Éradication de la cécité des rivières dans le monde

Une nouvelle victoire contre la misère est possible

17 août 2009

L’éradication de la cécité des rivières est désormais faisable par le traitement à l’Ivermectine, a annoncé l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en citant une étude publiée récemment.

La première preuve que la cécité des rivières, ou oncocerchose, peut être éradiquée par le traitement à l’Ivermectine a été révélée dans l’étude publiée dans la revue sur les maladies tropicales négligées, citée par l’OMS.
Selon l’étude, ce traitement a été bien accueilli en Afrique où plus de 37 millions de personnes, vivant souvent dans des communautés rurales et pauvres, sont infectées par cette maladie.
L’onchocercose est également appelée cécité des rivières parce que la mouche noire qui la transmet se reproduit dans les rivières.
Elle frappe ceux qui la contractent de cécité, tout en leur causant des maladies de la peau débilitantes.
« Ce témoignage est une étape historique — il a des implications d’une portée considérable pour la lutte contre cette maladie. Avant cette étude, nous ne savions si nous serions un jour en mesure d’arrêter le traitement », a déclaré Uche Amazigo, directeur du Programme africain de lutte contre l’onchocercose (APOC).
L’Ivermectine, selon cette étude, tue la larve, mais pas les vers adultes de l’onchocerca volvulus, le parasite responsable de cette maladie, ainsi que des traitements annuels ou bisannuels sont nécessaires pour prévenir sa résurgence, a averti l’étude.
Celle-ci, réalisée dans plusieurs pays, a montré que le traitement à l’Ivermectine a stoppé la propagation des infections dans trois régions spécifiques de l’Afrique où la maladie était endémique.
Merck & Co., la société qui produit ce médicament, a accepté en 1987 de le distribuer gratuitement dans les pays où l’onchocercose est endémique.
Ce qui a permis des traitements annuels dans tous les pays concernés par cette mesure — ainsi, plus de 60 millions de personnes ont été traitées dans 26 pays africains en 2008.
Cependant, bien que ce traitement à grande échelle a permis de lutter contre la cécité des rivières en Afrique, il n’a pas été précisé s’il peut également être utilisé pour éliminer l’infection et la transmission, au point que le traitement à l’Ivermectine puisse être arrêté en toute sécurité.
Plusieurs scientifiques ont même douté de l’éradication de l’onchocercose en Afrique, où plus de 99 pour cent des cas ont été recensés.
La première étude dans trois régions du Mali et du Sénégal où l’onchocercose était endémique vient de donner la première preuve de la faisabilité de l’éradication de l’onchocercose par l’Ivermectine dans certaines régions endémiques de l’Afrique.
Précédemment, on pensait que l’éradication de l’onchocercose n’était possible que dans les régions isolées et limitées des Amériques où la maladie est endémique.
Cependant, les études ont montré qu’après 15 à 17 de traitements semestriels ou annuels, il ne restait que quelques infections au niveau de la population humaine.
Les niveaux de transmission étaient en dessous des seuils prévus pour l’éradication, ainsi le traitement a par la suite été arrêté dans les zones de test et des évaluations de suivi après un an et demi à deux ans ont montré qu’aucune autre infection ou transmission n’a été enregistrée.


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