L’Union européenne et le Groupe des États ACP entament les négociations en vue d’un nouvel accord de partenariat

Vers de nouvelles relations entre La Réunion et ses voisins sans consulter les Réunionnais

2 octobre 2018

« L’ambition est de transformer le partenariat actuel en un cadre politique moderne visant à la réalisation des objectifs de développement durable », indique un communiqué de l’UE diffusé hier. Rappelons que tous les voisins de La Réunion sont des pays ACP, et discuteront donc de leur relations avec l’UE, dont La Réunion, sans que les Réunionnais soient à la table des négociations.

Tous les voisins de La Réunion sont dans le groupe ACP.

« L’UE et les 79 pays du Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) entameront aujourd’hui (hier-NDLR) des négociations sur l’avenir de leur coopération après 2020. L’ambition est de transformer le partenariat actuel en un cadre politique moderne visant à la réalisation des objectifs de développement durable.
Les pays de l’UE et de l’ACP représentent plus de la moitié de l’ensemble des pays membres de l’ONU et comptent plus de 1,5 milliard de personnes. Le partenariat actuel, régi par l’accord de Cotonou, est l’un des cadres de coopération les plus anciens et les plus complets entre l’UE et des pays en développement. L’accord actuel expire en 2020.

Intégrer l’Accord de Paris et les ODD

Afin de marquer l’ouverture du premier cycle de négociations politiques à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, le négociateur en chef de l’UE, M. Neven Mimica, commissaire chargé de la coopération internationale et du développement, a déclaré : « Le partenariat entre l’UE et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique est un atout pour l’UE ainsi que pour le multilatéralisme en général. La révision de l’accord actuel est l’occasion de renforcer encore ce partenariat et de le moderniser pour prendre en compte les évolutions mondiales, telles que le programme à l’horizon 2030 des Nations unies ou l’accord de Paris sur le climat. »

M. Robert Dussey, ministre des affaires étrangères et de la coopération du Togo et négociateur en chef pour le Groupe ACP, a quant à lui rappelé : « La relation entre le Groupe ACP et l’UE a été établie en 1975 par le premier article de l’accord de Georgetown, l’acte constitutif du Groupe ACP. » Il a ajouté : « Le partenariat ACP-UE est une réalisation remarquable et précieuse qui, au fil des 45 années de son existence, a resserré les liens entre les populations et les pays de l’ACP et de l’Union européenne. L’ouverture des négociations aujourd’hui préfigure la continuité des relations de confiance chères aux parties de ce partenariat ».

Rapprochement politique

Le partenariat vise une coopération politique plus étroite sur la scène internationale afin de faire face aux enjeux mondiaux majeurs, se voulant un exemple phare de multilatéralisme en tant que pierre angulaire d’un ordre mondial fondé sur des règles. Concrètement, cela signifiera notamment travailler main dans la main à la réalisation des objectifs de développement durable. Le partenariat orientera également les efforts conjoints déployés par ses pays membres afin de relever des défis urgents tels que le changement climatique, la migration et la paix et la sécurité. Pour avoir les effets escomptés, le futur partenariat s’adaptera aux nouvelles réalités au sein de l’Union européenne et des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, en tenant compte des spécificités géographiques. Le futur partenariat visera à favoriser la formation d’une alliance solide dans les forums mondiaux et traitera de questions fondamentales au bénéfice des générations actuelles et futures. »

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Messages

  • Les réunionnais pourront être à la table des négociations la table des négociations par l’intermédiaire de leur représentation nationale et européenne.

    Si nous avons des revendications particulières à faire valoir dans le cadre des relations des pays d’Afrique , des Caraïbes et du Pacifique avec les pays de l’Union européenne dont nous faisons partie institutionnellement , ces revendications peuvent portées par nos parlementaires nationaux et européens et par les membres de notre gouvernement .

    Ce n’est pas parce qu’il n’y aura pas spécialement un représentant de la Réunion aux négociations que nous ne pourrons pas faire entendre notre voix et soulever le problème que pourrait poser la mise en concurrence directe et sur un pied d’égalité des pays ACP avec les régions d’outre mer alors que les conditions de vie et les contraintes économiques et sociales ne sont pas les mêmes.

    Mais bien entendu si nos élus et notre gouvernement ne se mobilisent pas pour assurer notre protection économique, de nombreuses entreprises d’outre mer vont fermer leur porte et mettre au chômage des milliers de personnes dans les prochaines années . L’union européenne doit certainement accorder des conditions préférentielles aux pays ACP qui sont tous des anciennes colonies , parce que plusieurs de ses membres ont des responsabilités historiques à assumer auprès de ces pays ACP ,mais elle ne doit pas oublier qu’elle a aussi des territoires européens qui sont voisins de ces pays et que les accords commerciaux passés avec le ACP sans prendre en considération l’intérêt des populations de ces territoires pourraient avoir des conséquences négatives très graves .


Témoignages - 80e année


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