Culture

Vers une politique culturelle commune dans l’océan Indien

Après la première édition du Festival culturel tournant à Maurice

6 mai 2003

La première édition du Festival culturel tournant, "Maurice 2003", organisée par la Commission de l’Océan Indien (COI), du 29 avril au 4 mai, préfigure une structure commune chargée de la promotion et du développement d’une industrie culturelle des îles de l’océan Indien a déclaré ce dimanche, Motee Ramdass, le ministre mauricien des Arts et de la Culture.
Le ministre mauricien, qui dressait le bilan de ce Festival ayant rassemblé pendant une semaine, plus de 220 artistes représentant les cinq pays de la région, s’est déclaré « satisfait » de la réussite de cette première édition. En remerciant les bailleurs de fonds, l’Union européenne et les collectivités réunionnaises, Motee Ramdass s’est félicité de la réussite de cette première, dans l’océan Indien.

Représentant le pays hôte du Festival pour sa première édition, le ministre s’est félicite de la réussite de ce défi. « Les concerts ont attiré du monde à travers tout le pays, dans cinq points différents de Maurice. Nous portons un jugement très positif et il y a eu, très certainement, des failles, mais rien n’est à la perfection, et nous avons atteint le but qui consistait à rassembler tous les peuples de l’océan Indien », a-t-il poursuivi. Manifestation culturelle régionale, "Maurice 2003", avait également pour objectif, de fédérer les forces culturelles de la zone de l’océan Indien. « Nous pensons à la régionalisation de la culture des îles de cette zone. Notre culture est totalement différente de celle des autres régions. Nous venons, certes de l’Afrique, mais nous avons aussi un mélange entre l’Orient et l’Occident avec un côté africain, asiatique, mais aussi européen. Cela a donné naissance à une osmose entre ces îles », a-t-il poursuivi.

Rendez-vous annuel incontournable

Le Festival compte également devenir un rendez-vous annuel incontournable de la culture indocéanique. « À partir de cette régionalisation, nous allons faire connaître la musique de la région à travers le monde, en mettant en place une structure qui va contribuer à vendre cette musique sur le marché mondial. Cette industrie va nous permettre de gagner des revenus qui iront aux artistes, mais aussi aux autres secteurs d’activités des différents pays », souhaite Motee Ramdass. Avec la réussite de cette première édition, le ministre mauricien propose également la mise en oeuvre d’une véritable politique culturelle commune dans la région.
L’identité culturelle propre aux îles de la région appelée, "Indocéanie", est également rappelée par le ministre. « Nous sommes dans le même océan, avec une vocation insulaire, des ressemblances, la même philosophie, la même culture des îles, et presque les mêmes économies. Nous sommes tous tributaires, tous les cinq pays de la COI, de l’Europe. Tous ces pays ont des caractéristiques communes et particulières. Il faudrait alors, pour faire face aux problèmes et défis qui nous attendent, élaborer une politique commune en matière culturelle ».

Le ministre mauricien a donné rendez-vous à l’année prochaine, pour la nouvelle édition du Festival culturel tournant qui doit se tenir en 2004 à Madagascar. Un comité culture réunissant les ministères de la Culture des cinq pays, la COI et l’Union européenne, doit se tenir aujourd’hui, pour valider les recommandations et enseignements de "Madagascar 2004".

Un festival pour promouvoir l’identité "indocéanique"
"Maurice 2003", la première édition du Festival culturel tournant des îles du Sud-Ouest de l’océan Indien, qui s’est déroulé du 29 avril au 4 mai à Maurice, devrait aider à promouvoir l’identité "indocéanique" notent ses organisateurs de la Commission de l’Océan Indien (COI). « Tous nos cousins sont là ! », lance un artiste mauricien venu rencontrer ses homologues réunionnais, seychellois, malgaches et comoriens à l’hôtel où étaient logés les quelque 200 artistes venus des quatre autres îles de l’océan Indien. Pour la première fois, un véritable Festival culturel rassemble en un même endroit des artistes reconnus de cette région, principalement les groupes musicaux et de danses. Même si les Mauriciens ont l’habitude d’appeler leurs voisins Réunionnais "cousins", cela s’applique également à toutes les autres îles, tant cette région partage une communauté de destin culturelle et historique qui se ressent jusque dans les pratiques musicales. Avec près de 220 artistes, les spectateurs ont pu ainsi, pendant une semaine, écouter, regarder et constater la richesse culturelle de cette région pas assez connue sur la scène internationale. Ce festival est la concrétisation de la volonté politique des îles de la zone, de voir leur région sortir de l’isolement et entrer dans l’ère de la mondialisation. Cette première édition du Festival a mis l’accent sur la musique et la danse.

« Sans doute l’ambition d’une plate-forme régionale des cultures pourrait être tout ce qu’il y a de légitime et souhaitable. Il importe dès lors de définir les contours d’un marché régional de la culture », estime Laure Soobrayen, directrice du festival 2003 de la COI. « À cet effet, l’apport des professionnels crée les conditions d’une mise à l’épreuve de notre créativité aux besoins des marchés internationaux », poursuit-elle. Le Festival a accueilli également des professionnels, producteurs et distributeurs internationaux venus à la rencontre des nouveaux talents.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus