Centenaire du génocide arménien

Vladimir Poutine et François Hollande commémorent les victimes

25 avril 2015

Les présidents français et russe se sont rendus à Erevan, en Arménie, afin de rendre hommage aux victimes du génocide arménien à l’occasion des cérémonies du centenaire. Ces derniers ont assuré que les victimes ne seraient pas oubliées.

Plusieurs dirigeants se sont réunis au mémorial du génocide, construit sur les hauteurs de la capitale arménienne, après avoir remonté l’Allée du deuil pour retrouver le couple présidentiel arménien. Ces derniers ont déposé une gerbe commune formant un myosotis, la fleur du souvenir. Après avoir observé une minute de silence, le président arménien Serge Sargsian a remercié tous ceux qui « sont présents ici, pour dire que rien n’est oublié ».

« La France n’oubliera jamais »

« Je m’incline devant la mémoire des victimes et je viens dire à nos amis arméniens que nous n’oublierons jamais », a déclaré François Hollande, lors de son allocution. Le chef de l’État a envoyé « un message de paix et de réconciliation ». Le président a indiqué que « la France n’oubliera jamais les tragédies traversées par le peuple arménien ».

François Hollande a appelé à demi-mot Ankara à reconnaître le génocide arménien. Les massacres perpétrés par les Turcs ottomans en 1915 sur 1,5 million d’Arméniens n’a toujours pas été reconnu par les autorités turques. « Il y a en Turquie des mots, et des mots importants, qui ont déjà été prononcés mais d’autres sont encore attendus pour que le partage du chagrin puisse devenir le partage d’un destin », a déclaré le président français, qui a également lancé un appel en faveur des chrétiens d’Orient.

François Hollande en a profité pour rappeler que « la France reconnaît publiquement le génocide » depuis la loi du 29 janvier 2001. Pour ce dernier « commémorer un génocide n’est pas ouvrir un procès », « c’est reconnaître une tragédie qui a frappé l’humanité tout entière. » De son côté, le président russe a appelé « que rien, pour la Russie, ne peut justifier des massacres de masses ».

Ce dernier a appelé la communauté internationale à « tout faire pour que les peuples ne connaissent par les horreurs de la xénophobie, de l’hostilité religieuse, du nationalisme agressif ». « Par millions, notre peuple a été déraciné et massacré de manière prémédité, par le feu et l’épée, il a goûté aux fruits amers de la torture et du chagrin », a pour sa part évoqué le chef de l’Église arménienne, le Catholicos Karékine II.

Le président allemand, Joachim Gauck, a lui reconnu pour la première fois le génocide des Arméniens, jeudi 23 avril, ajoutant qu’il y avait « une coresponsabilité, et même, potentiellement, une complicité » allemande dans ce crime. « Nous devons également, nous Allemands, faire notre travail de mémoire », a-t-il déclaré lors d’une cérémonie religieuse à Berlin, à la veille des commémorations officielles du centenaire.

Le blocage persiste entre les deux hommes

Profitant de cette occasion, les présidents russe et français se sont rencontrés afin d’échanger sur l’Ukraine. Les deux hommes ont évoqué les derniers développements de la crise, deux jours après la rencontre du 22 avril à Paris entre François Hollande et le président ukrainien Petro Porochenko. Le président français et la chancelière allemande, Angela Merkel, avaient entamé une médiation visant à mettre en place une trêve en Ukraine, lors des dernières négociations à Minsk en mi-février en présence de Vladimir Poutine.

Face à la tension persistante entre européens et russes, la France avait prit la décision de suspendre la livraison de navires de guerre Mistral à la Russie. Une décision jugée sans importance par les autorités russes, car « le contrat (visait, ndlr) avant tout à soutenir les chantiers navals français ».

La vente à la Russie de deux Mistral, avait été conclue en juin 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, pour un montant de 1,2 milliard d’euros. Cependant, fin novembre 2014, François Hollande décide de reporter jusqu’à nouvel ordre de la livraison du premier de ces bâtiments de projection et de commandement (BPC), compte tenu du rôle de la Russie dans le conflit en Ukraine. A l’issue de sa rencontre avec le président russe, François Hollande a annoncé qu’aucune décision n’avait été prise, laissant le dossier encore en suspend.

Quelques heures auparavant, Vladimir Poutine, a déclaré « ces derniers temps, nos relations se sont malheureusement détériorées, les échanges commerciaux ont chuté. Nos relations sont dans un état déplorable. A mon avis, nous devons rechercher des moyens de les rétablir », à l’agence Sputniknews. Un appel lancé au moment où François Hollande appelle la Russie à « aller de l’avant » dans l’application des accords de paix de Minsk pour l’Ukraine.

SaiLin

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