
C’était un 30 juin
30 juin, par1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
Bernard Cassen, responsable du “Monde diplomatique” :
10 mai 2005
’L’argument massue contre le “non” au référendum, développé par Jacques Chirac et François Hollande, est que le Traité constitutionnel européen (plan A) n’est pas renégociable, faute de partenaires prêts à renégocier un autre traité, un “plan B”’. Le professeur et journaliste Bernard Cassen (1), dans un éditorial publié samedi par “Yahoo !”, répond à cet argument.
(page 4)
C’est une curieuse conception de la politique que de s’avouer vaincu avant même d’avoir livré un combat qui serait porté par une majorité de Français. Ensuite c’est considérer que des États se comporteraient comme des enfants boudeurs à l’égard de la France et envers les autres peuples susceptibles de dire “non” dans les prochains mois.
Tout cela n’est ni digne ni sérieux : les États prennent la réalité comme elle se présente et en tirent les conséquences. Même le commissaire européen Franco Frattini, nommé par Silvio Berlusconi, a reconnu dans Le Figaro du 27 avril que "si la France, pays fondateur, vote “non”, il faudra alors engager le débat bien plus largement, notamment avec les Parlements nationaux".
Certains partisans du “oui”, sans s’en rendre compte, disent la même chose : ils ont aussi leur plan B, mais après la mise en œuvre du plan A ! Ainsi le PS qui affirme que "l’Europe sociale passe par le oui", ce qui revient à dire qu’il a identifié des forces politiques et sociales mobilisables dans ce but en Europe après la ratification. Ou les Verts européens, qui ont rédigé un projet de révision de la Constitution avant même qu’elle soit votée !
La question simple à poser à ces deux partis et à leurs partenaires européens est la suivante : au lieu d’attendre la fin 2006 pour mettre ces forces en branle, pourquoi ne pas le faire tout de suite en s’alliant avec les forces antilibérales du “non” ? Le refus de la Constitution, en remettant les compteurs à zéro, permettrait ainsi de “sauter” une étape inutile et de s’attaquer immédiatement au chantier de l’Europe sociale que, apparemment, tout le monde appelle de ses vœux...
Bernard Cassen
(1) Titulaire d’une chaire européenne Jean-Monnet de sciences politiques, Bernard Cassen est professeur émérite à l’Institut d’études européennes de l’université Paris 8. Il est par ailleurs journaliste et directeur général du "Monde diplomatique".
o René Junker
La politique de l’U.E. actuelle et de l’U.E. en gestation :
une réussite économique et sociale ?
Armé de son seul bon sens et d’un peu de pragmatisme, le citoyen lambda se risque à interpeller les experts en économie et les stratèges politiques sur quelques chefs d’œuvres récents et à venir de l’Union Européenne (U. E.) comme du Traité établissant une Constitution pour l’Europe (T. C. E.)
La déferlante des textiles chinois, en son temps, n’a-t-elle pas été négociée, programmée, encensée ? Qu’en pensent les idéologues de l’époque : patrons européens d’avant-garde, gouvernants inspirés de droite comme de gauche et Pascal Lamy, commissaire européen socialiste, chantre de la concurrence et du libéralisme ?
Leurs gesticulations actuelles, particulièrement spontanées et convaincantes, peuvent-elles occulter leurs analyses et gourmandises d’antan ? Ce passé si proche où ils paraissaient persuadés de la supériorité de la pensée, de la science et de la technologie occidentale, et nostalgiques inavoués d’un temps béni où l’Asie comme le reste du Tiers-Monde constituaient un extraordinaire vivier d’hommes et de femmes sous-traitables et exploitables à l’infini...
Où est le progrès ?
Que sont devenues les retombées économiques, les avancées sociales, les créations de milliers d’emploi qualifiés que devaient générer les laborieuses mais habiles négociations ? Des pans entiers de l’industrie européenne se sont effondrés, le chômage continue de progresser, les salariés de la grande distribution sont de plus en plus exploités. Parallèlement, les profits des grandes entreprises explosent, les marges des importateurs et de la grande distribution s’envolent. Quant aux PME, PMI et consommateurs, ils déchantent et trinquent.
Pire, les exploités de Chine et d’Inde sont devenus, d’abord, exploiteurs de leur propres peuples, mais qui s’en soucie ? Le commerce prime sur les droits de l’Homme ; ensuite, ironie de l’histoire, exploiteurs du reste du Monde, y compris de l’arrogante Amérique et de la pusillanime Europe.
Horreur, les exploités d’hier, forts de leurs milliards d’hommes et de femmes, main d’œuvre certes taillable et corvéable à merci mais aussi de plus en plus formée et compétente, s’approprient technicité et savoir-faire. Sous-traitance, contrefaçons, délocalisations d’entreprises européennes et américaines, afflux de capitaux étrangers, consommateurs à faible potentiel individuel mais innombrables constituent le socle puissant, le rouleau compresseur de leurs offensives économiques.
Une Chine dopée
Autre déferlante, plus inquiétante encore, l’offensive ou, plus exactement, l’insolente santé financière de la Chine dopée par la faiblesse voulue du Yuan. Capitaux chinois et japonais assurent déjà les fins de mois de la puissante Amérique, ce colosse aux pieds d’argile, menace persistante pour l’équilibre mondial (dixit les experts du FED et du G7). Quant aux européens, sont-ils mieux armés avec leur prestigieuse banque centrale engluée dans la rigidité doctrinale de ses dirigeants ?
Pourtant, comme le soulignent certains experts, "l’Europe a d’énormes atouts : un endettement faible, une épargne considérable, une capacité d’auto suffisance importante grâce à son énorme marché intérieur, une bonne compétitivité des entreprises." Qu’en avons-nous fait, que nous propose de faire le TCE ? Ne nous contentons pas de répondre : ce n’est pas l’objet du référendum, c’est hors sujet. Trop tard, il fallait élaborer un autre texte véritablement et exclusivement constitutionnel et ne pas le polluer avec une liste “à la Prévert” d’analyses et d’orientations économiques et sociales à dominante libérale, particulièrement rassurante pour le patronat. D’ailleurs, les citoyens lambdas incrédules s’étonnent de l’absence de critiques de Seillière et de ses confrères européens.
Dans ce contexte, sur la scène de l’économie mondiale, comment le TCE dans sa rédaction actuelle contribuera-t-il à dissiper l’éclatante faiblesse de la position européenne ? Seul un changement des politiques budgétaires, monétaires et sociales pourrait être à la hauteur des défis qui attendent l’Europe.
Osons et disons “non” à ce TCE frileux et déjà déphasé. Œuvrons pour une Europe plus combative, plus juste, plus égalitaire, plus à même de brider les appétits insatiables de quelques profiteurs insensibles aux besoins et aspirations des peuples et, même, étrangement inconscients quant au devenir de leurs propres entreprises.
o Georges Benne analyse l’attitude des médias et du président de la République
Vous avez dit "honnête"... ?
En invitant les Français à se prononcer par "oui" ou par "non" sur ce "traité établissant une Constitution pour l’Europe", le président Jacques Chirac nous laisse-t-il vraiment le choix ? Et les médias ?
À considérer le texte même du projet de Constitution européenne, qui fait 324 pages pour ses quatre parties - auxquelles il faut ajouter 460 pages pour ses deux annexes, 36 protocoles et 50 déclarations -, avec toutes les abstractions et les généralités qu’il contient, les termes empruntés au vocabulaire du commerce et de la finance qui ne qui ne figurent nulle part dans aucune autre constitution, nous pouvons déjà douter de notre liberté de choix au référendum.
Mais c’est surtout la manière dans laquelle cette élection s’est engagée, les conditions mêmes de la campagne qui laissent à désirer et qui augurent mal de l’avenir de la démocratie dans ce pays.
Avez-vous remarqué en écoutant la radio, en regardant la télévision, combien le temps de parole accordé aux partisans du "oui" et à ceux du "non" est tout à fait disproportionné ?
D’où la protestation, dès le 17 avril, du Syndicat national des journalistes (SNJ), qui "déplore l’inégalité de traitement observée... et appelle les journalistes à veiller à un traitement honnête, complet et "pluraliste" de l’information" ; d’où la pétition des salariés de France Télévision contre la "censure du "non" dans les médias"...
Il n’est pas jusqu’à la façon de poser les questions adoptées par certains journalistes qui ne suscite dans l’opinion la plus vive désapprobation.
Mais la palme revient sans conteste au président de la République lui-même qui, en intervenant directement par deux fois à la télévision sans offrir la possibilité immédiate d’une vraie contradiction, oublie volontairement son rôle d’arbitre dévolu par la Constitution française pour prendre ouvertement parti ; osant même affirmer, en martelant ses mots, sans risque d’être démenti sur le champ : "On ne peut pas dire : je suis Européen et je vote "non" à la Constitution, ça, ce n’est pas possible, ce n’est pas convenable... cela n’est pas honnête". Mais qu’est-ce qui est moins convenable et finalement moins honnête que d’interroger chaque citoyen pour avoir son avis et de tenter de l’influencer en orientant voire en lui dictant son vote ?
Georges Benne,
Le Tampon
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