Asie-Pacifique

Washington cherche à imposer l’ordre du jour

Réunion de l’APEC

21 octobre 2003

La onzième réunion des dirigeants économiques du Forum de coopération économique en Asie-Pacifique (APEC) s’est ouverte hier après-midi à Bangkok. L’APEC est une organisation qui comprend 21 pays : Australie, Bruneï, Canada, Chili, Chine, Hong Kong, Indonésie, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Papouasie Nouvelle-Guinée, Pérou, Philippines, Russie, Singapour, Corée du Sud, Taïwan, Thaïlande, Etats-Unis et Vietnam. Elle représente environ 2 milliards 500 millions de personnes.La session de la première journée, appelée "retraite I", de ces deux jours d’événement, s’est déroulée dans le Palais gouvernemental thaïlandais en présence des dirigeants des 21 membres du forum. La réunion des dirigeants de l’APEC de cette année est dominée par les efforts visant à sauver les négociations commerciales multilatérales du cycle de Doha, à améliorer la coopération économique et à la "sécurité". À l’initiative du gouvernement américain, ce dernier point a largement pris le pas sur toutes les autres questions, malgré la réticence de plusieurs des chefs d’État et de gouvernements attachés à l’ordre du jour prévu.
Le président George Bush, qui a profité du Forum annuel pour tenter d’obtenir de nouveaux soutiens aux opérations militaires en Irak et en Afghanistan. Il a obtenu un texte où les 21 membres de l’organisation s’engagent à « démanteler, complètement et sans délai, les groupes terroristes transnationaux qui menacent les économies de l’APEC ».
Cette diversion a agacé une partie des membres de l’APEC, désireux de s’attaquer pendant ces deux jours à des questions économiques et sociales.
En effet, le Forum Asie-Pacifique est la plus importante instance mondiale de promotion de la coopération économique entre les deux rives du Pacifique. Ses dirigeants ont appelé lundi à la reprise des négociations de l’Organisation mondiale du commerce, après l’échec du sommet de Cancun, au Mexique, sur la question des droits de douane.
Fidèle à son rôle de défenseur des intérêts des pays du Sud, le Premier ministre malaysien Mahathir Mohamad a plaidé pour sa part pour l’aide des pays pauvres à leurs « petites entreprises » dans la compétition avec les géants. « Le commerce équitable peut être libre, mais le commerce libre peut être inéquitable », a-t-il souligné ; l’équité, « c’est ce que nous demandons ».

Intervention du président chinois
Équilibrer le développement économique et le progrès social
Le président chinois Hu Jintao a appelé lundi les membres du Forum de coopération économique en Asie-Pacifique (APEC) à prendre des mesures pour équilibrer la balance entre le développement économique et le développement social.
Dans son discours prononcé hier lors de la 11ème réunion des dirigeants de l’APEC, le chef de l’État chinois a invité les membres de cette organisation à promouvoir la relance de l’économie mondiale et régionale en optant pour des politiques macro-économiques et des mesures propres aux conditions de chacun. « Le développement durable ne sera possible qu’avec la bonne coordination », a-t-il indiqué.
Mettant l’accent sur les progrès scientifiques et les innovations technologiques pour soutenir la croissance économique, Hu Jintao a précisé que la Chine envisageait d’accueillir un atelier de haut niveau en février 2004 à Beijing pour étudier la question d’intermédiation des sciences et technologies.

Hu Jintao a également proposé que l’APEC renforce ses opérations en matière de développement social et en particulier dans la promotion des échanges au sein de l’organisation dans les domaines de la santé publique, de la création d’emplois et de la sécurité sociale.
« Pour promouvoir cette coopération, la Chine envisage de prendre en charge certaines fonctions en ce qui concerne le travail et la sécurité sociale », a conclu le président chinois.

Donnant ensuite son point de vue sur la situation politique de la région, le président chinois a déclaré que « la raison pour laquelle cette région a gardé une croissance rapide pendant des décennies est qu’elle a su maintenir un environnement de paix et de stabilité ».
« Nous devrions renforcer la confiance mutuelle et nous efforcer de préserver la stabilité dans la région d’Asie-Pacifique », a affirmé le président Hu, ajoutant que la « stabilité est une condition préalable pour le développement ». « Nous devrions entretenir jalousement cette situation pacifique et stable, gagnée à grand prix », a-t-il ajouté.

Le président chinois a demandé aux économies de la région de renforcer la confiance mutuelle sur la base du respect mutuel, de chercher des points communs tout en laissant de côté les différends, et de régler tous les problèmes, quels qu’ils soient, à travers le dialogue et la consultation, dans un effort commun pour maintenir la paix et la stabilité dans la région.

« L’Asie-Pacifique est une région marquée par la diversité, des pays étant différents en ce qui concerne l’Histoire, la tradition culturelle, le système politique et le modèle économique, d’où le dynamisme et la vitalité de la région », a noté le président chinois.


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