Sommet informel Chine-USA

Xi Jinping et Barack Obama en Californie

8 juin 2013, par Céline Tabou

Les deux chefs d’État se sont retrouvés en Californie pour un « sommet informel », afin de renouer la confiance, effritée ces derniers temps par le dossier nord-coréen, les conflits commerciaux, le cyber-espionnage et les tensions économiques et financières dans un contexte déjà tendu.

Le président américain, Barack Obama a invité son homologue chinois, Xi Jinping, vendredi et samedi à Rancho Mirage, en Californie, pour « faire connaissance » et « tenter d’établir une relation personnelle avec le numéro 1 chinois ». À contrario de son prédécesseur, Hu Jintao, Xi Jinping a accepté une entrevue informelle « en manche de chemise ». Ravissant ses hôtes, Xi Jinping, « semble être quelqu’un de vif, ouvert à la conversation, qui est prêt à parler directement aux Américains de (leurs) préoccupations d’une façon qui n’était pas le point fort de certains de ses prédécesseurs », a déclaré à la presse, un haut responsable américain.

Partir sur de nouvelles bases

Prônant « un dirigeant chinois différent », Jeff Bader, ancien conseiller de Barack Obama pour les affaires asiatiques et membre du groupe de réflexion Brookings, a expliqué que cette rencontre est « importante », car elle met en place une nouvelle « relation ». Parmi les points de tension, la cybercriminalité. Barack Obama a expliqué « en substance » que son pays tient Pékin pour « responsable des activités des hackers chinois ». Pressé par les géants américains, le président américain tente le dialogue, au moment où le Washington Post révèle que la National Security Agency (NSA) et le FBI « se servent directement dans les serveurs centraux de neuf sociétés internet américaines de premier plan » par le biais d’un programme secret baptisé PRISM, a précisé l’agence de presse, Reuters.

De son côté, le gouvernement chinois a réfuté les accusations américaines, se disant également victime du cyber-espionnage et des hackers chinois eux-mêmes. Huang Chengqing, directeur du CNCERT, l’agence gouvernementale chargée de la cyber-sécurité, a d’ailleurs assuré qu’il dispose de preuves mettant en accusation les États-Unis. Cependant, le Congrès américain tient à obtenir des explications, car des pirates chinois auraient eu accès à des données militaires concernant notamment l’avion de chasse F-35. Dans ce dossier, les deux parties tentent de minimiser les tensions et promettent une coopération plus étroite en la matière, à travers notamment un « groupe de travail », dont la première réunion est programmée en juillet.

La « méfiance stratégique »

Concept mis en avant dans Le Figaro, qui cite les think-tanks (centre de réflexion) de Washington. Il s’agit du face-à-face entre les États-Unis et la Chine, deux premières puissances mondiales, qui doivent trouver des terrains d’entente à travers « un dialogue bilatéral soutenu », en raison notamment d’une « interdépendance économique étroite ». Pour Kenneth Lieberthal de la Brookings Institution, « cette méfiance n’est pas fondée sur l’émotion, mais sur une analyse de long terme », car les relations bilatérales ont toujours été le théâtre de tension, mais jamais d’affrontement, car entre « une puissance établie et une puissance montante la relation finit rarement bien », a indiqué Jeff Bader, ancien responsable du dossier Asie au Conseil de sécurité nationale sous Obama.

De son côté, le président chinois a indiqué à son arrivée qu’il discutera « largement et profondément, avec Barack Obama, des questions stratégiques importantes d’intérêt commun afin d’approfondir la compréhension, renforcer la confiance mutuelle, dégager un consensus et promouvoir la coopération ». D’après les observateurs, dont le chercheur Chen Li, Xi Jinping « a besoin d’un succès sur le front international pour conforter ses positions à l’intérieur du pays et pousser ses réformes ».

  Céline Tabou


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