Les militaires au pouvoir, Robert Mugabe assigné à résidence

Zimbabwe : Amnesty International demande à l’armée de garantir la sécurité de tous

17 novembre 2017

Le groupe de défense des droits de l’homme, Amnesty International, a demandé à la Force de défense du Zimbabwe (ZDF) de garantir la sécurité de tous les habitants de ce pays, alors que l’armée renforce sa mainmise sur le pouvoir après avoir assigné à résidence le président Mugabe.

Bien que la ZDF qui a déployé des blindés dans les rues d’Harare dans la nuit de mardi et pris le contrôle de la radiotélévision publique et des principaux bâtiments officiels ait déclaré qu’il ne s’agissait pas d’un coup d’Etat, ce coup de force en présente toutes les caractéristiques, selon les observateurs. La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a prévu une réunion d’urgence, ce jeudi au Botswana, sur la situation au Zimbabwe. Dans un communiqué diffusé par la télévision nationale mercredi matin, le porte-parole de la ZDF, Sibusiso Moyo, a déclaré que seuls étaient visés les membres de l’entourage du président Mugabe responsables « des souffrances sociales et économiques » dans le pays, pour les traduire en justice. Il a ajouté que le président et sa famille étaient en sécurité.

Le directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique australe, Deprose Muchena, a déclaré dans un communiqué : « En cette période difficile, il est essentiel que l’armée garantisse la sécurité de tous les habitants du Zimbabwe quelle que soit leur affiliation politique - et qu’elle s’abstienne d’agir d’une manière qui mette en danger les vies humaines et les droits humains. « Les responsables de l’armée doivent appliquer les droits humains, notamment le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion. La libre circulation de l’information - par la presse et les réseaux sociaux - doit être garantie ». M. Muchena a ajouté que le « coup d’Etat militaire ne devait pas servir d’excuse pour affaiblir les obligations et les engagements internationaux et régionaux du Zimbabwe en matière de droits humains ».

Plusieurs organisations internationales, dont l’Union africaine, ont appelé à une transition démocratique au Zimbabwe, conformément à sa Charte sur la démocratie et la bonne gouvernance.

La crise actuelle au Zimbabwe fait suite à une lutte sans merci pour le pouvoir au sein du parti au pouvoir, la Zanu-PF, dont le point d’orgue a été le limogeage, la semaine dernière, du vice-président, Emmerson Mnangagwa de son poste et du parti, ce qui a placé l’épouse du président Mugabe, Grace, en première ligne pour occuper ce poste et par conséquent succéder au président de 93 ans. Tandis que le pays attend les nouvelles mesures de la ZDF, le président Mugabe s’est déclaré assigné à résidence, mais qu’il allait bien, a annoncé la présidence sud-africaine mercredi. « Le président Jacob Zuma a parlé au président Robert Mugabe (mercredi) qui lui a indiqué qu’il était assigné à résidence, mais qu’il allait bien. L’Afrique du Sud est également en contact avec la Force de défense zimbabwéenne (ZDF)’, indique un communiqué officiel de la présidence qui n’a fait fait aucune mention de son épouse.

Par ailleurs, le président sud-africain, en sa qualité de président en exercice de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a envoyé des émissaires spéciaux au Zimbabwe et en Angola au vu de la situation au Zimbabwe. Le président Zuma a envoyé la ministre de la Défense et des vétérans de l’armée, Mme Nosiviwe Mapisa-Nqakula et le ministre de la Sécurité intérieure, Bongani Bongo au Zimbabwe pour rencontrer le président Mugabe et la Force de défense du Zimbabwe, selon un communiqué officiel. Les émissaires spéciaux ont également été dépêchés en Angola pour rencontrer le président Joao Lourenco, président de l’Organe pour la politique, la défense et la sécurité de la SADC, pour l’informer de l’évolution de la situation.

Selon le communiqué, le président Zuma a renouvelé son appel au calme et à la retenue et a demandé à la ZDF de s’assurer que la paix et la stabilité ne soient pas compromises au Zimbabwe.


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