Nouveau désaveu pour les colonialistes israéliens

18 ans de prison n’ont pas brisé Mordechaï Vanunu

23 avril 2004

Condamné lourdement pour avoir apporté les preuves que les colonialistes israéliens disposent d’armes nucléaires de destruction massive, Mordechaï Vanunu est sorti de prison mercredi en arborant le “V” de la victoire. Ce qui a fortement déplu à des amis d’Ariel Sharon qui lui ont crié de quitter le pays car il n’est plus juif. Mordechaï Vanunu a aussitôt donné une conférence de presse pour affirmer que les geôles des colonialistes israéliens n’ont pas brisé son engagement à libérer son pays des armes de destruction massive. Il appelle la communauté internationale à faire venir des inspecteurs en désarmement dans une centrale nucléaire israélienne. Nous reproduisons ci-après des extraits d’un article de “l’Humanité” qui rend compte de la libération de Mordechaï Vanunu.

C’est un homme en forme qui est apparu à sa sortie de prison, après 18 ans de réclusion dont la plupart passés en isolement. Cravate sombre sur chemise blanche, c’est en arborant le V de la victoire que Mordechaï Vanunu s’est avancé vers une foule de sympathisants, venus saluer le "martyr" de la cause nucléaire, mais aussi de détracteurs, porteurs de pancartes où l’on pouvait lire "mort à l’espion".
Apparemment peu impressionné par les sévères restrictions à sa liberté d’expression, il s’est d’emblée livré à une conférence de presse improvisée, la première depuis son arrestation en 1986, qu’il a menée malgré la présence des agents de sécurité. S’exprimant en anglais d’une voix forte et claire, celui qui avait révélé au monde les secrets nucléaires israéliens a lancé "qu’à tous ceux qui me qualifient de traître, je dis que je suis fier et heureux d’avoir fait ce que j’ai fait" et a affiché sa détermination à continuer de parler contre "toute forme d’arme nucléaire".
L’ancien technicien de Dimona, qui a regretté dans le passé que ses révélations de l’époque n’aient pas eu plus de conséquences, a également réaffirmé qu’Israël "n’a pas besoin de l’arme nucléaire". Ce héros pour les uns, espion pour les autres, n’a pas non plus hésité à adresser à nouveau un "message au monde" clamant : "Ouvrez la centrale de Dimona aux inspections" internationales ! Il a aussi fait une mise au point sur le danger potentiel qu’il représente pour son État, déclarant ne "plus détenir de secrets" contrairement à ce qu’affirment les autorités israéliennes. Revenant sur son enlèvement et ses années d’incarcération, il a qualifié de "cruelles et barbares" ses conditions de détention, enchaînant aussitôt avec une autre déclaration qui risque fort de renforcer la violence des critiques à son égard : Mordechaï Vanunu, baptisé John Crossman, a estimé que ces mauvais traitements étaient dus à sa conversion au christianisme.


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