Négociations entre la Russie et les États-Unis

Accord trouvé sur la Syrie

28 septembre 2013, par Céline Tabou

Barack Obama et Vladimir Poutine ont trouvé un accord sur un texte encadrant la destruction de l’arsenal chimique des autorités syriennes menées par Bachar Al-Assad. Après des semaines de négociations et des tensions vis-à-vis d’une intervention franco-américaine en Syrie, les deux pays ont adopté une motion.

« Il s’agit d’une avancée très significative avec un Conseil de sécurité qui agit, de façon unie, pour imposer des obligations légales et contraignantes à la Syrie pour la première fois », a annoncé Samantha Power, Ambassadrice des États-Unis à l’ONU.

Un texte flou

Selon l’“Agence France Presse”, qui a obtenu une copie du projet de résolution, le Conseil de sécurité pourrait sanctionner Bachar Al-Assad « si le plan de désarmement chimique n’est pas respecté ». Mais le texte signé jeudi 26 septembre ne précise pas quels types de mesures sont envisagés et aucune sanction automatique n’est imposée. L’“AFP” note qu’en cas de non-respect du désarmement, un second texte sera rédigé pour agir, permettant à Moscou, allié de Damas, d’apposer son refus.

Ce premier texte doit obtenir l’aval de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pour lancer un plan de démantèlement mis au point le 14 septembre à Genève par les Russes et les Américains. Face à cette annonce, le président syrien, Bachar Al-Assad, a réaffirmé dans un entretien à la chaîne vénézuélienne “Télésur” qu’il n’y a « pas d’obstacles » au démantèlement de son arsenal chimique, ajoutant que son pays se considérait « généralement comme engagé par toutes les conventions » qu’il signait.

Un arsenal « inutilisable »

Au lendemain de l’annonce d’un accord, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques a fait valider vendredi 27 septembre une feuille de route pour la destruction de l’arsenal syrien, prévoyant le début des inspections au plus tard mardi 1er octobre. Cette feuille de route autorise des visites sur des sites non répertoriés par Damas. La Russie s’est dite de nouveau prête à se joindre aux efforts internationaux pour surveiller les sites où seront détruites ces armes. Sur le terrain, six experts de l’ONU « ont commencé à travailler aujourd’hui », a indiqué à l’“AFP” un responsable de l’ONU, sans donner de détails sur le lieu de travail de l’équipe, dirigée par Aake Sellström.

Un rapport confidentiel américano-russe cité jeudi soir par le "Washington Post" a été présenté à la Maison-Blanche par des experts en armement. Ce document explique que l’arsenal chimique syrien est en grande partie « inutilisable » en l’état et pourrait être détruit plus rapidement que prévu. Selon les experts, il s’agit de plus de 1.000 tonnes d’armes chimiques, dont 300 de gaz moutarde.

Appel à une aide alimentaire

Face à la situation humanitaire de plus en plus alarmante, les Nations unies ont besoin de 27 millions de dollars pour répondre, chaque semaine, aux besoins en nourriture de la population civile syrienne et des réfugiés syriens qui sont accueillis dans les pays limitrophes, a expliqué jeudi 26 septembre le coordonnateur des secours d’urgence dans le pays, Muhannad Hadi.

A l’occasion de la 68ème Assemblée générale de l’ONU, il a lancé un appel aux donateurs, décrivant « une situation extrêmement complexe à laquelle sont confrontées, chaque jour, les équipes du PAM qui œuvrent sur le terrain, tant dans les zones contrôlées par le gouvernement syrien que dans celles qui ne le sont pas, et plus spécifiquement encore dans les zones de combats ».

En effet, les équipes du Programme alimentaire mondial ont fourni des rations alimentaires à 3 millions de personnes en Syrie et devraient pouvoir nourrir 4 millions de personnes d’ici à octobre prochain. Mais « sans l’aide du PAM, la population ne mange pas, c’est aussi simple que cela », a-t-il indiqué. De plus, 250.000 rations sont distribuées aux Syriens qui ont fui le pays, notamment vers la Jordanie. Muhannad Hadi s’est insurgé face à la faiblesse des dons : « Sur les 1,1 milliard de dollars prévus pour le PAM dans le cadre du Plan d’action régional pour les réfugiés syriens (SHARP), seulement 300 millions ont été reçus à ce jour ».

 Céline Tabou 

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