Égypte

Appel à la manifestation des pro-Morsi

12 août 2013, par Céline Tabou

Les partisans du président déchu, Mohamed Morsi, ont appelé lundi à poursuivre la mobilisation alors que la police a évoqué une dispersion imminente, de manière « graduelle » dans la capitale du Caire.

Les pro-Morsi souhaitent de nouvelles manifestations « massives » dans tout le pays. Des milliers d’Égyptiens, de la confrérie des Frères musulmans, campent depuis plus d’un mois avec femmes et enfants sur deux places du Caire, Rabaa al-Adawiya et Nahda.

Crainte de violence

La communauté internationale a exprimé ses craintes d’une nouvelle effusion de sang, tandis que de hauts responsables de la police et du Ministère de l’Intérieur ont tenté de les rassurer. Selon eux, un plan d’action a été mis en place par les policiers qui vont d’abord encercler les sit-in , puis les disperser en « plusieurs jours » et après « plusieurs sommations ». Les autorités de transition ont expliqué aux représentants étrangers qu’une fois les places encerclées, la police devrait attendre « deux ou trois jours avant de se mettre en mouvement pour disperser les manifestants » . Malgré ces précautions, la police n’a pas encore lancé son opération, et d’après les informations de l’“Agence France Presse”, la police n’était pas présente sur les lieudits.

De leur côté, les Frères musulmans ont assuré le maintien de leur mobilisation. Farid Ismaïl, un haut responsable de la confrérie, a déclaré que « le peuple égyptien poursuivrait sa révolution » pour exiger le retour Mohamed Morsi. Ce dernier, élu démocratiquement, est emprisonné dans un endroit tenu secret et attend une décision de justice suite à aux accusations de meurtres, enlèvements et d’association avec le Hamas.

Des élections début 2014

Les Frères musulmans veulent la libération de Mohamed Morsi et de leurs principaux dirigeants, arrêtés depuis le 3 juillet, mais aussi la restauration du président et de la Constitution, suspendue par les militaires. Le gouvernement de transition a de son côté promis des élections pour début 2014 et assuré que les Frères musulmans pourraient participer à cette période de transition.

Ces derniers ont réitéré leur refus de dialoguer avec les autorités qualifiées d’ « illégitimes ». De son côté, le gouvernement les accuse d’être des « terroristes » pour avoir stocké des armes automatiques sur les deux places du Caire. Le gouvernement, mené par Ali Sisi, chef de l’État major, a également dénoncé les manifestants de se servir des femmes et enfants comme « boucliers humains ».

Ahmed al-Tayyeb, le grand imam d’Al-Azhar, principale institution sunnite du pays, a appelé dimanche 11 août à la réconciliation nationale et à négocier un compromis, a expliqué l’“AFP”. Ces appels à l’apaisement s’accentuent de jour en jour, pour l’organisation de défense des droits de l’Homme International Crisis Group (ICG), « en l’absence d’un accord politique, le résultat le plus probable est une impasse prolongée, des heurts à répétition ». « en l’absence d’un accord politique, le résultat le plus probable est une impasse prolongée, des heurts à répétition ».

Céline Tabou


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