Guerre Israël-Hamas : Israël ne veut pas stopper la guerre

Benjamin Netanyahu a ajouté des exigences à l’accord de cessez-le-feu du Hamas

17 août

Un article du New York Times contredit l’affirmation du Premier Ministre israélien selon laquelle le Hamas est en train de gâcher les pourparlers. Les négociateurs craignent une nouvelle impasse après des changements « controversés » en Israël.

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ajouté de nouvelles conditions à l’accord de cessez-le-feu proposé par son pays avec le Hamas, selon le New York Times. Les négociateurs du côté israélien craignent que les conditions supplémentaires empêchent la conclusion d’un accord de paix, et surtout d’un cessez-le-feu.

Benjamin Netanyahu a nié pendant des semaines les allégations selon lesquelles il tente de gâcher un accord en ajoutant d’autres conditions. Ce dernier a blâmé à plusieurs reprises les responsables du Hamas pour le processus de négociation bloqué, malgré les critiques qu’il a reçues des responsables israéliens de la sécurité.

Or des documents non publiés, et consultés par le New York Times, montrent qu’Israël a exigé de nouvelles conditions de cessez-le-feu à la fin du mois de juillet auprès des médiateurs américains, égyptiens et qatariens.

Parmi les nouvelles propositions les plus controversées, il y avait une demande israélienne de superviser le corridor de Philadelphie sur la frontière sud de Gaza avec l’Égypte après la fin des combats. Cette proposition ne figure pas dans les conditions proposées par Israël en mai.

Les manœuvres en coulisses de Benjamin Netanyahu « ont été très poussées » dans la réalisation des changements, a indiqué le journal. Ahmad Abdul Hadi, un responsable du Hamas, a déclaré le 13 août que le groupe militant ne participerait pas aux nouvelles discussions prévues à Doha ou au Caire cette semaine.

En faisant passer ses demandes de mai à juillet, Israël « a également fait preuve d’une moindre souplesse pour permettre aux Palestiniens déplacés de retourner dans leurs foyers au nord de Gaza une fois les combats arrêtés ».

Deux hauts fonctionnaires israéliens ont déclaré au New York Times que certains membres de l’équipe de négociation du pays craignent qu’un accord de cessez-le-feu ne soit un compromis suivi de changements.

Les détracteurs de Benjamin Netanyahu en Israël disent qu’il donne la priorité à la stabilité de son gouvernement de coalition plutôt qu’à la liberté des otages — une condition clé parmi les propositions d’Israël.

La petite majorité parlementaire de Benjamin Netanyahu dépend du soutien de plusieurs législateurs d’extrême droite qui ont menacé de démissionner si un accord de cessez-le-feu est conclu.

Dans une réponse au New York Times, le cabinet du Premier ministre a nié avoir ajouté de nouvelles conditions à la proposition de cessez-le-feu d’Israël. Il avait plutôt « cherché à clarifier les ambiguïtés de la proposition israélienne de mai, en facilitant sa mise en œuvre ».

Une déclaration disait : « La lettre du 27 juillet n’introduit pas de nouveaux termes. Au contraire, il comprend des précisions essentielles pour faciliter la mise en œuvre de la proposition du 27 mai.

Benjamin Netanyahu a affirmé lors d’une réunion du cabinet tenue le 4 août que « Israël n’avait pas ajouté une seule demande au plan » et que « c’est le Hamas qui a demandé à ajouter des dizaines de changements ».

Mais une lettre israélienne adressée à des médiateurs le 27 juillet a révélé que le pays avait ajouté cinq nouvelles demandes à la proposition qu’il avait publiée fin mai. Le deuxième changement controversé concernant le retour des Palestiniens déplacés se penche sur les propositions de contrôle des armes.

Plusieurs mois avant la proposition de mai, Israël a exigé qu’en cas de cessez-le-feu tous les civils palestiniens doivent être examinés s’ils se déplacent du sud au nord de Gaza, afin de savoir si ils possèdent des armes. En mai, cependant, cette demande a été adoucie et le Hamas a accepté.

Mais l’ensemble de propositions de juillet a renversé l’offre d’Israël et a une fois de plus exigé un contrôle complet des armes sur tous les civils. Les hauts fonctionnaires israéliens « pensent qu’il ne vaut pas la peine de retarder un accord sur ce point », selon le New York Times. Dans l’intérêt de libérer les otages le plus rapidement possible, ils veulent que Netanyahu « recule avant la réunion prévue jeudi » 15 août.


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