Pendant ce temps, nouvelles frappes israéliennes meurtrières
Discussions au Caire sur une trêve à Gaza
26 août
Les négociateurs au Caire s’emploient de nouveau à obtenir une trêve dans la guerre à Gaza, où les bombardements israéliens incessants ont tué plusieurs dizaines de Palestiniens entre le 23 et 24 août. Une nouvelle session de discussions lancée le 22 août se poursuit dans la capitale égyptienne.
Les négociateurs au Caire s’emploient de nouveau à obtenir une trêve dans la guerre à Gaza, alors que les bombardements israéliens ne cessent, tuant près de 50 Palestiniens entre le 23 et le 24 août, selon des secouristes. L’armée israélienne a annoncé pour sa part la mort de trois soldats réservistes.
Une nouvelle session de discussions lancée le 22 aoput se poursuit dans la capitale égyptienne, où sont présents les chefs du renseignement extérieur et intérieur israéliens, David Barnea et Ronen Bar, le directeur de la CIA, William Burns, le coordinateur de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, ainsi que les chefs du renseignement égyptien et qatari.
Une délégation du Hamas, qui s’est rendue au Caire, ne participera pas aux discussions. Mais elle devait rencontrer en soirée des responsables égyptiens, a indiqué un cadre du mouvement islamiste palestinien.
Depuis plusieurs mois, les médiateurs qatari, égyptien et américain tentent de convaincre le Hamas et Israël d’arrêter les hostilités qui durent depuis le 8 octobre 2023 dans la bande de Gaza. Mais pour l’heure, la situation est une impasse, malgré les craintes internationales d’une extension de la guerre.
Lors des précédents cycles de discussions, marqués par des annonces de projets d’accord, d’un accord proche ou de progrès, les espoirs d’un cessez-le-feu associé à une libération d’otages ont été vite oubliés.
Les otages ont été enlevés et emmenés à Gaza lors de l’attaque lancée le 7 octobre par le Hamas dans le sud d’Israël, ce qui a déclenché la guerre. Par la suite, l’offensive israélienne menée en riposte a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien assiégé, provoqué un désastre humanitaire et sanitaire et déplacé la majorité des 2,4 millions d’habitants.
Étape charnière pour un cessez-le-feu
Israël, qui a juré de détruire le Hamas, n’est toujours pas venu à bout du mouvement, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu’il considère comme terroriste, tout comme les Etats-Unis et l’Union européenne.
Seule une trêve a pu être obtenue jusque-là, permettant fin novembre la libération d’une centaine d’otages en échange de prisonniers palestiniens. Une source égyptienne proche des négociations au Caire a affirmé que la journée du 25 août serait "une étape charnière", après que Washington a évoqué des "progrès".
Les discussions concernent principalement le contrôle du "corridor de Philadelphie", une bande de terre le long de la frontière entre Gaza et l’Egypte, que les troupes israéliennes occupent depuis mai 2024. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est dit déterminé à y maintenir ses troupes "afin d’empêcher un réarmement du Hamas".
Le Hamas lui exige un retrait israélien du secteur, et à terme de l’ensemble du territoire palestinien. Le Hamas insiste sur l’application, en l’état, d’un plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden. Celui-ci prévoit une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et de la libération d’otages, puis un retrait total israélien du territoire.
Un cadre du mouvement a réaffirmé le 24 août que le Hamas veut l’"application et non la renégociation" du plan Biden, qu’il a accepté en juillet.
Plus de 40 000 palestiniens tués
Benjamin Netanyahu veut poursuivre la guerre jusqu’au démantèlement du Hamas, dont l’attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.199 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’Agence France Presse à partir de données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 105 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.
Or l’offensive israélienne à Gaza a fait plus de 40.334 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas. D’après l’ONU, la plupart des morts sont des femmes et des enfants.
Le 24 août, l’armée israélienne a annoncé la mort, la veille dans le centre du territoire, de trois soldats réservistes, portant à 338 le bilan des pertes pour les troupes israéliennes depuis leur entrée dans la bande de Gaza le 27 octobre.
La Défense civile gazaouie a elle fait état pour la jornée du 24 août de 14 morts dont quatre enfants et quatre femmes dans des frappes. Parmi eux, 11 ont péri dans un bombardement qui a touché leur maison à Khan Younès (sud). Des tirs d’artillerie et des raids aériens ont visé d’autres secteurs du territoire dévasté.
Le 23 août, au moins 35 Palestiniens ont péri dans les bombardements israéliens, selon la Défense civile. "Nous avons trouvé des morts dans la rue, tués par des tireurs embusqués. La situation dépasse l’imagination", a indiqué à l’Agence France Presse, un habitant de Khan Younès, dont la maison a été "détruite".
L’armée israélienne a rapporté de "dizaines de terroristes éliminés lors de combats rapprochés et de frappes à Rafah (sud)" depuis le 23 août et d’autres "terroristes" tués à Gaza-ville.