Appel à cessez-le-feu et ventre d’arme à Israel

Guerre Israël - Palestine : L’hypocrisie américaine

15 août 2024

Les Etats-Unis attestent qu’il n’y avait "plus de temps à perdre" pour parvenir à un cessez-le-feu Gaza, mais continue de vendre des armes à Israel, pour plus de 20 milliards de dollars, rejetant les pressions des organisations de défense des droits humains.

L’émissaire du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, a déclaré le 14 août à Beyrouth qu’il n’y avait "plus de temps à perdre" pour parvenir à un cessez-le-feu Gaza, car cela qui permettrait également une solution diplomatique mettant fin aux hostilités entre le Hezbollah libanais et Israël.

La visite à Beyrouth d’Amos Hochstein intervient à la veille de la reprise au Qatar de discussions en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas palestinien. Ce dernier a déclaré avoir évoqué avec le président libanais du Parlement Nabih Berri, allié du puissant Hezbollah pro-iranien, "l’accord-cadre qui est sur la table pour un cessez-le-feu à Gaza".

"Nous avons convenu qu’il n’y a plus de temps à perdre (...) Nous devons profiter de cette fenêtre pour agir et trouver des solutions diplomatiques", a déclaré Amos Hochstein. "L’accord devrait également permettre une résolution diplomatique au Liban, ce qui empêcherait le déclenchement d’une guerre généralisée", a-t-il ajouté.

Les craintes d’un embrasement régional se sont intensifiées depuis qu’Israël a tué le 30 juillet un chef militaire du Hezbollah dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, que la formation pro-iranienne a promis de venger. De plus, l’Iran a également promis de riposter à l’assassinat à Téhéran du chef du Hamas palestinien, imputé à Israël.

24h avant cet appel à un cessez-le-feu, les États-Unis ont approuvé, la vente d’armement à leur allié israélien pour plus de 20 milliards de dollars (1 dollar = 0,91 euro), balayant ainsi les pressions des organisations de défense des droits humains pour que ces livraisons cessent.

Le département d’État a déclaré dans une notification au Congrès américain que cette vente allait « améliorer la capacité d’Israël à faire face aux menaces ennemies actuelles et futures ».

Le vente inclut 50 avions de chasse F-15 pour une valeur de 18,82 milliards de dollars, près de 33 000 munitions pour tanks et 50 000 obus de mortiers. Ces livraisons devraient prendre des années, car les F-15, équipés de radars et d’équipements de communication sécurisés, ne commenceront à être livrés qu’en 2029. Signe qu’Israel a la possibilité de continuer la guerre, grâce à l’armement américain.

« Les États-Unis sont attachés à la sécurité d’Israël et il est vital pour les intérêts nationaux américains d’aider Israël à développer et à garder une importante capacité d’autodéfense », a déclaré le département d’État dans sa note concernant la vente des F-15, construits par Boeing.

Concernant les munitions pour tanks, le département d’État a indiqué qu’elles permettront à Israël « de renforcer sa défense intérieure et serviront de moyen de dissuasion face aux menaces régionales ».

Des organisations de défense des droits humains et certains élus du Parti démocrate ont appelé le président américain Joe Biden à réduire ou arrêter la vente d’armes à Israël, qui a déjà tué à Gaz au moins 39 929 morts, d’après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Le Congrès peut en théorie bloquer cette vente d’armes mais les observateurs attestent que le Congrès validera cette vente. Les Etats-Unis aident ainsi ouvertement Israël qui a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, après l’attaque du 7 octobre 2023.


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