"La capacité de la résistance à continuer est élevé"
Pour le Hamas, Gaza devra être dirigée par les Palestiniens
17 septembre
Un haut responsable du Hamas a affirmé que la capacité du mouvement islamiste palestinien à combattre Israël restait "élevée", notamment après les propos du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, qui a affirmé que le Hamas "n’existait plus" en tant que formation militaire à Gaza.
Un haut responsable du Hamas a affirmé le 15 septembre que la capacité du mouvement islamiste palestinien à combattre Israël restait "élevée", malgré les pertes subies au cours de plus de onze mois de guerre dans la bande de Gaza.
"La capacité de la résistance à continuer est élevée", a déclaré Oussama Hamdane dans un entretien à l’Agence France Presse. Ce dernier a ajouté qu’"il y a eu des martyrs et des sacrifices (...), mais en retour, il y a eu une accumulation d’expériences et le recrutement de nouvelles générations au sein de la résistance".
Ces déclarations interviennent moins d’une semaine après celles du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, qui avait affirmé que le Hamas "n’existait plus" en tant que formation militaire à Gaza.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lui promis de détruire le mouvement islamiste après son attaque sans précédent menée le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.
Sur les 251 personnes enlevées lors de cette attaque, 97 sont toujours retenues dans la bande de Gaza assiégée, dont 33 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. En effet, la riposte israélienne a été démesuré et fait au moins 41.206 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé. Le Hamas dirige le territoire de Gaza depuis qu’il a remporté les élections en 2007.
Négociations dans l’impasse
Dans ce contexte, le Premier ministre Benjamin Netanyahu est soumis à une pression croissante pour conclure un accord de cessez-le-feu associé à la libération des otages en échange de prisonniers palestiniens.
L’annonce par Israël ce mois-ci de la découverte dans un tunnel à Gaza des corps de six otages, "exécutés" par le Hamas, a suscité une vague d’indignation dans le pays et des manifestations appelant le gouvernement Netanyahu à conclure un accord.
Après la mort de ces six otages, des milliers de manifestants israéliens sont descendus dans les rues pour manifester contre Benjamin Netanyahu et pour un accord sur les otages, mais à aucun moment lors de ces manifestations les israéliens ne dénoncent les exactions du gouvernement israélien contre les Palestiniens. La déshumanisation des Palestiniens aux yeux des israéliens est plus que visibles ces derniers mois, a expliqué Diana Buttu, avocate palestinienne sur Al Jazeera.
Après des mois de négociations par l’entremise des Etats-Unis, de l’Égypte et du Qatar, les discussions semblent dans l’impasse, Israël et le Hamas s’accusent mutuellement de les bloquer.
Oussama Hamdane, responsable du Hamas a accusé les Etats-Unis, principal soutien d’Israël, de ne pas exercer une "pression suffisante" sur lui. "L’administration américaine n’exerce pas une pression suffisante ou appropriée sur la partie israélienne. Elle tente plutôt de justifier la soustraction de la partie israélienne à tout engagement", a-t-il déclaré.
Après l’annonce de la mort des six otages, Benjamin Netanyahu avait accusé le Hamas de refuser tout compromis et affirmé qu’il ne céderait pas "à la pression" sur les points de blocage.
La région pourrait s’embraser
La guerre entre Israël et le Hamas mobilise d’autres mouvements dans la région, qui sont solidaires des Palestiniens, comme le Hezbollah libanais et les rebelles houthis au Yémen. Ces derniers ont d’ailleurs revendiqué une attaque de missile sur le centre d’Israël, qui n’a pas fait de victimes, mais poussé de nombreux israéliens dans les abris.
Pour Oussama Hamdane, c’est "un message adressé à toute la région, montrant qu’Israël n’est pas une entité immunisée", et que "ses capacités ont des limites". Il a également évoqué l’attaque perpétrée au début du mois de septembre par un chauffeur de camion jordanien à un poste-frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie occupée.
S’adressant aux dirigeants arabes ayant normalisé leurs relations diplomatiques avec Israël ou envisageant de le faire, Oussama Hamdane leur a demandé ce qu’ils ressentiraient si leur pays était occupé et que le monde restait indifférent. "Si vous considérez Israël comme une bénédiction (...), donnez-lui une partie de votre pays", a-t-il ironisé.
Le responsable palestinien a également évoqué les scénarios post-guerre, en assurant que le chef du Hamas, Yahya Sinouar, ne quittera jamais le territoire assiégé. Le Hamas exige un retrait d’Israël complet de Gaza, y compris du corridor de Philadelphie, une étroite bande de terre le long de la frontière égyptienne qui s’est révélée être un point d’achoppement majeur dans les pourparlers de trêve.
Oussama Hamdane a affirmé qu’après la guerre, Gaza devra être dirigée par les Palestiniens dans un "gouvernement palestinien commun", ajoutant que les représentants des différentes factions palestiniennes se réuniront bientôt au Caire pour élaborer une vision commune pour l’après-guerre.