
Hommage à la femme de Bruny PAYET
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3 février 2007
Bob Woodward s’est rendu célèbre, dans les années 1970, en révélant - avec Carl Bernstein - l’affaire du Watergate qui a conduit à la démission de Richard Nixon. Puis, il a continué sa carrière au “Washington Post”. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, il a publié trois livres sur la façon dont le président américain George Bush a réagi. Les deux premiers tomes étaient laudatifs quant à son action. Le troisième volume, intitulé “State of Denial” (État de déni) est beaucoup plus agressif. Par ce titre, l’auteur fait, nous semble-t-il, un jeu de mot qui personnifie Bush à l’État américain. En effet, le président américain est en état de déni, tout comme l’État qui le suit dans sa décision d’aller à la guerre. Cet ouvrage étant une mine de renseignements (près de cinq cents pages, sans compter les notes !), il sera présenté sur deux jours. La première partie décrira cet “État de déni”. La seconde rendra compte des autres principes erreurs faites par l’administration Bush en Irak.
Du mensonge à la violence
Nous reprenons ici le titre d’un ouvrage d’Hannah Arendt où cette philosophe critique le déni de réalité de l’administration américaine vis-à-vis notamment de la guerre du Vietnam. Ce refus du réel ne caractérise pas seulement le président, mais aussi, son gouvernement, les plus haut placés de son administration et l’état-major de son armée.
État de déni : Le président. Une volonté de revanche qui prime sur les faits
Dès le début de l’ouvrage, un proche ami du président Bush père, l’ambassadeur saoudien aux États-Unis, Bandar, qui est resté près de vingt ans en poste à Washington, dit : « Beaucoup de personnes se trompent à propos de sa foi religieuse. Je pense qu’il a une mission qui est agnostique. Il est convaincu que la mission doit être achevée et qu’il est le seul qui puisse le faire ». Et cela débute par : « Une injustice a été faite à un grand homme, George Herbert Walker Bush, un homme qui était un héros, qui a servi son pays, qui a fait toute chose comme il fallait. » Son père avait été décoré de la Seconde Guerre Mondiale en tant que pilote, puis avait été au Congrès, ambassadeur aux Nations unies, président du comité républicain, émissaire en Chine, directeur de la CIA, vice-président. Toutes choses que W. n’avait pas faites. Puis, comme Président, son père va en guerre pour virer Saddam Hussein du Koweït. « Et il gagne », Bandar continue, « et un charlatan - dans son esprit - un insoumis au service militaire, etc., le bat. Il n’y a pas de justice. » (p13).
Bob Woodward rapporte que George Bush a déclaré une fois : « Je ne veux pas être comme mon père. Je veux être comme Ronald Reagan. » (p419). On peut d’ailleurs rapprocher ce côté revanchard et les rencontres régulières qu’il a avec Henry Kissinger. Ce dernier a été l’éminence grise d’un certain nombre de gouvernements américains au cours des années 1960 et 1970. Or, il est aussi la personne, en dehors des membres du gouvernement, avec laquelle George Bush, mais aussi Dick Cheney, le vice-président, passe le plus de temps. L’ancien secrétaire d’État n’a jamais digéré la fin de la guerre du Vietnam. Il a écrit dans ses Mémoires que les États-Unis avaient gagné la guerre en 1972, avant de la perdre trois ans plus tard par manque de résolution du public et du Congrès en ce sens. Trente ans plus tard, il garde cet objectif puisqu’il écrit, dans un article paru dans le “Washington Post” du 12 août 2005 « la victoire sur les insurgés est la seule sortie de conflit qui ait du sens ».
Une personnalité où le doute est réduit au minimum
En 2004, Bush indique à des visiteurs saoudiens qu’une autorité supérieure veille sur lui et le guide. A de nombreuses reprises, selon ses dires, il a demandé conseil à Dieu et a reçu des orientations (p334). Cette foi le fortifie, mais exclut toute interrogation. Powell et d’autres personnes haut placées au Secrétariat d’État constatent que Bush n’émet jamais aucun doute sur la pertinence de quelques actions entreprises (p325). Plusieurs fois, il est dit que Bush est intelligent (p416 ou p456) mais paresseux (p 416 et 419). Cela signifie par exemple qu’il ne pose que peu de questions sur la réalité du terrain.
La fin de l’ouvrage est particulièrement critique. Bob Woodward souhaite avoir, comme par le passé, un entretien avec le président. Or, ce dernier est déjà en train de penser aux élections de mi-mandat de novembre 2006. Les réponses qu’il va devoir apporter ne pourront pas correspondre à la stratégie de déni qu’il mène pour s’assurer la victoire. Par conséquent, il refuse l’interview (p491).
De la grandeur aussi
Bob Woodward montre aussi que Bush peut faire preuve de grandeur. Lorsqu’il répond à un proche qui lui indique la contradiction entre le long terme que nécessite les opérations en Irak et le court terme des élections qui arrivent aux États-Unis. Devant ces dernières qui se profilent, le président américain garde son sang froid et dit : « Fais ce qui est juste, même si nous n’avons pas résolu ce problème avant la tenue des élections » (p269). Puis, devant une Irakienne qui rencontre le président Bush en lui disant “Libérateur”, ce dernier fond en larmes (p270). Le 1er janvier 2006, le président Bush rend visite pour la 34ème fois aux blessés de la guerre. Plusieurs soldats lui disent que la guerre n’en valait pas la peine...
Un père qui s’efface au lieu de conseiller
A la question que l’on est en droit de se poser concernant l’absence d’influence du modéré George Bush père sur les actions décidées par son fils, le livre apporte un éclairage. On y apprend que plusieurs fois, Bush père discute de la politique menée par son fils avec un ami proche. Ce dernier lui demande : « Pourquoi ne l’appelez-vous pas ? ». « J’ai eu mon tour », Bush senior répond, « C’est son tour maintenant. » (p14). Cette préoccupation oedipienne est bien naturelle, mais elle aurait dû être secondaire face aux conséquences de la politique menée par son fils.
État de déni : Les hommes du président
Donald Rumsfeld, le Ministre de la Défense, est le personnage le plus critiqué. Après les attentats du 11 septembre 2001, il se rend compte que le chef de la CIA se charge de l’Afghanistan alors que cela aurait dû être son travail. Alors, quand le Président lui demande de s’occuper de l’Irak, le 21 novembre 2001, il ne laisse pas passer l’occasion (p79 et 81). Cette guerre constitue le jeu d’échec où il développe ses idées sur la transformation de l’armée avec pour slogan : « Moins, c’est plus ». Une telle conception s’oppose à la doctrine Powell qui consiste à gagner par l’usage d’une force nettement plus importante. Puis, le 20 janvier 2003, Rumsfeld obtient de la part du président une directive qui donne la responsabilité de la reconstruction après la guerre à la Défense. En septembre 2003, cette charge sera transférée à Condoleezza Rice.
A de nombreuses reprises au cours de l’ouvrage, on s’aperçoit que Rumsfeld est dans le déni de réalité (p446). Alors que six généraux à la retraite appellent publiquement à sa démission, il évite tranquillement ce sujet (p459). D’autres attaques lui sont adressées. Ainsi en est-il quand un haut gradé démontre à un Rumsfeld mal à l’aise qu’il est en droit d’appeler « insurrection » le mouvement de résistance en Irak. En effet, celui-ci répond aux trois caractéristiques de cette définition : « le soutien populaire, des attaques armées ou des actions de sabotage soutenues, la capacité d’agir à volonté et de se déplacer de façon indépendante. » (p266) Il ne réagit pas de façon concrète à ces interventions et ne change pas sa manière de diriger malgré les piètres résultats sur le terrain.
Une des grandes révélations du livre de Bob Woodward consiste à critiquer Condoleezza Rice, la chef du Conseil National de Sécurité. Le reporter révèle ainsi que le 10 juillet 2001, le directeur de la CIA, George Tenet voit son chef du contre-terrorisme Cofer Black pour faire le point sur Al-Qaïda. Condoleezza Rice, qui dirige le Conseil National de Sécurité, y participe. Les deux hommes font état d’une menace importante. Rice écoute, mais ne saisit pas l’urgence du problème (p49). Puis, le 6 août 2001, la CIA adresse un nouveau message de mise en garde contre Ben Laden (p80). Enfin, le journaliste rappelle que, lorsque David Kay témoigne devant le Congrès, le 18 août 2004, à propos des armes de destruction massive, il met en cause directement le NSC et donc, Condoleezza Rice (p329).
Colin Powell, le Ministre des Affaires étrangères américain de 2001 à 2004 se sent autant d’importance qu’un pot de fleurs dans l’affaire irakienne tant Rumsfeld n’a cure de ce qu’il peut dire (p230). Néanmoins, pour certains observateurs (p417), le Secrétaire d’État aurait pu changer la donne. En effet, pourquoi avoir accompagné Bush à la guerre en janvier 2003 alors qu’il était au sommet de sa popularité ?
(à suivre)
Matthieu Damian
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