Irak

Concessions américaines pour amadouer l’opinion internationale

Vers le vote d’une résolution à l’ONU légitimant la prise de contrôle du pétrole irakien par Washington

22 mai 2003

Les Etats-Unis ont accepté mardi de revoir à nouveau certains aspects de leur projet de résolution sur la levée des sanctions à l’Irak, à la lumière d’objections formulées lors d’une réunion à huis-clos du Conseil de Sécurité. Le vote est désormais prévu pour aujourd’hui.
Lundi, les Etats-Unis, soutenus par leurs alliés britanniques, avaient soumis à leurs partenaires onusiens un projet amendé qui permettrait la levée immédiate des sanctions économiques imposées à l’Irak depuis 1990, après son invasion du Koweït. Cette résolution placerait les revenus pétroliers irakiens dans un fonds de développement supervisé par les États-Unis et leurs alliés.
Pour emporter l’accord de la France, de l’Allemagne et de la Russie notamment, Washington avait fait plusieurs concessions. La première version remaniée stipulait que le représentant des Nations unies « collaborera » à la formation d’un gouvernement provisoire, alors que la version originale prévoyait seulement qu’il « aiderait » ce processus.
Une autre concession américaine prévoit le maintien pendant encore six mois, et non plus quatre mois, du programme de l’ONU « pétrole contre nourriture ». De quoi rassurer momentanément Moscou, qui détient la majeure partie des 10,3 milliards de dollars de contrats approuvés dans le cadre de ce programme.
La France, l’Allemagne et la Russie estimaient que seul les inspecteurs de l’ONU et de l’AIEA étaient habilités à certifier le désarmement de l’Irak, condition sine qua non à toute levée des sanctions. Là encore, l’administration Bush se dit prête, sinon à leur donner satisfaction, du moins à en discuter au Conseil.
Jeudi dernier, les Etats-Unis avaient déjà tenté d’amadouer la Russie, un des principaux créanciers de Bagdad, en acceptant d’apurer la dette massive de l’Irak dans le cadre de mécanismes multilatéraux comme le Club de Paris. Dans un premier temps, Washington avait envisagé d’effacer purement et simplement l’ardoise de 400 milliards de dollars.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus