Macabres découvertes depuis le début de la trêve

Crimes de guerre de l’armée calculés par Israël

7 août 2014, par Céline Tabou

La trêve de 72 heures décrétée mardi 5 août dans la bande de Gaza, devrait servir de répit pour la population palestinienne, soumise à une offensive terrestre, maritime et aérienne depuis 29 jours. Contrairement aux précédents, ce cessez-le-feu est différent car l’armée israélienne s’est retirée totalement de la bande de Gaza.

Avant et après l’agression israélienne. Photos satellites montrant comment Israël a écrasé un quartier de Gaza sous les bombes.

Cette trêve met en avant les exactions perpétrées par Tsahal, comme au village de Khouza’a, près de la frontière avec Israël, à l’est de Khan Younès, où un reporter du journal "L’Humanité", Pierre Barbancey, a fait une découverte macabre, mettant en cause l’armée israélienne, qui aurait arrêté, frappé, détenu pendant trois jours des palestiniens.

Prisonniers exécutés

Les habitants du village de Khouza’a ont pu regagner ce qu’il restait de leurs habitations, vendredi 1er août, lorsque l’armée s’est retirée, barrant l’accès du village. Jamal Al Najjar a déclaré à l’envoyé spécial du journal, que « lorsque je suis revenu, je n’arrivais même pas à me repérer. On ne nous traite pas comme des êtres humains ». En effet, les habitants ont découvert sous les décombres, « des habitants coincés, incapables de fuir, pris au piège sous le déluge de bombes. Un cas de crime de guerre caractérisé. D’autant que même les secours n’ont pu accéder à la zone, empêchés par l’armée israélienne », a expliqué Pierre Barbancey.
D’après un habitant appelé Ahmed, ce dernier aurait retrouvé son fils Bilal, 22 ans, « couché sous un amoncellement de corps », Il semblerait que Bilal et ses amis aient été arrêtés dans les rues et emmenés dans la maison par des forces spéciales israélienne. Pour le reporter de L’Humanité, « une exécution sommaire, (qui, ndlr) s’apparente, là encore, à un crime de guerre. De son côté, Mohammed Al Najjar a retrouvé son beau-fils, Wasfi, 27 ans, « mort à même le sol, près de la mosquée Ibed el Rahman. « Il avait les pieds liés par une corde et un trou au milieu du front », a expliqué Mohammed Al Najjar.
Ce dernier a expliqué que « depuis 1967, j’ai vécu plus d’une guerre menée par les Israéliens. Mais ça n’a jamais été comme ça. Ils veulent nous effacer de l’humanité ».? Un constat partagé par de nombreux dirigeants sud-américains, mais aussi des stars espagnoles, qui n’ont pas hésité à dénoncer « le génocide » fait à Gaza. A La Réunion, la mobilisation du 3 août a été l’occasion pour les organisations de dénoncer un contexte de haine en Palestine.

Diviser les Palestiniens

Depuis le début de l’offensive israélienne le 8 juillet, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait justifié les attaques au rapt puis à l’assassinat de trois jeunes étudiants d’une colonie de Cisjordanie. Alors, le Hamas était l’unique responsable, « il faut le détruire », a indiqué le Premier ministre. Pour certains, le but de cette guerre est de diviser les Palestiniens, après l’alliance signée entre les organisations palestiniennes, dont le Hamas, afin de créer un gouvernement de coalition.
Cette unité aurait pu remettre en cause toute la politique israélienne en territoire palestinien. En effet, la division permettait à Benjamin Netanyahu de régner. D’ailleurs, dès l’annonce de la signature de cet accord, le Premier ministre avait assuré qu’aucune négociation ne serait entreprise avec ce gouvernement de « consensus national ». D’autant plus que le gouvernement israélien tient à continuer sa colonisation en territoire palestinien. Depuis plusieurs années, en dépit des négociations entre les deux parties, les colonies s’agrandissent pour constituer « un continuum ». Tel-Aviv construit des blocs de colonies pour les annexer à Israël, réduisant ainsi la Palestine.
Ainsi, lancer une guerre permettrait de diviser une population meurtrie, de raviver les tensions politiques entre chaque organisation et de continuer la colonisation en Cisjordanie tout en captant les puits palestiniens et maintenant le blocus. Car désormais une bonne partie des tunnels construits pour acheminer des vivres, de l’eau et du matériel de la vie quotidienne sont désormais détruits par Tsahal, enfermant un peu les 1,8 million de Palestiniens dans la bande de Gaza.

Céline Tabou

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