Accusation de crime de guerre

Des dizaines de civils tués par l’armée israélienne

16 janvier 2009

Le massacre qui s’est déroulé à Zeitoun, un quartier au Sud de Gaza City, a commencé à sortir de l’ombre. Les soldats de l’armée israélienne ont trompé les résidents, leur promettant qu’ils seraient saufs s’ils se rassemblaient en grand nombre dans des bâtiments précis, puis ils les ont bombardés.

Le nombre de morts à Zeitoun n’est pas connu avec certitude. Pour le moment, il semble qu’il se situe entre 70 et 85. Mais ce nombre pourrait augmenter significativement, les blessés laissés sans assistance continuant à mourir, et les travailleurs humanitaires découvrant les corps des victimes dans les bâtiments bombardés.
Selon des survivants, après avoir envahi la ville, les soldats israéliens ont poussé les familles nombreuses à se regrouper dans des bâtiments situés au centre de la ville, les faisant avancer sous la menace des armes d’un bâtiment à l’autre. Les FDI ont déclaré aux résidents de Zeitoun qu’ils les emmenaient dans des bâtiments qui n’allaient pas être bombardés.
Mais dans un cas au moins, il a été révélé que l’armée israélienne a enfermé 110 Palestiniens dans un bâtiment qui a été bombardé moins de 24 heures plus tard, tuant peut-être 70 personnes, tous civils. Les travailleurs humanitaires n’ont découvert les corps qu’après avoir été tenus durant quatre jours à l’écart de ce quartier de Zeitoun.

Visés par un missile

Ceux qui étaient dans le bâtiment, qui a été décrit comme un “entrepôt” par un survivant, ont été abandonnés à l’intérieur sans eau, ni nourriture. Au bout d’une journée, trois hommes ont tenté de s’aventurer à l’extérieur pour trouver de la nourriture. Ils ont immédiatement été touchés par un tir de barrage des soldats israéliens. À ce moment, un missile a frappé le toit de l’entrepôt.
Meysa Samouni, 19 ans, a survécu à l’attaque avec sa petite sœur de 2 ans, qui a été blessée. Elle a décrit la scène : « Lorsque le missile est tombé, je me suis plaquée au sol avec ma sœur en dessous de moi. Tout s’est rempli de fumée et de poussière, et j’ai entendu des cris et des pleurs. Une fois que la fumée et la poussière sont un peu retombées, j’ai regardé autour de moi et j’ai vu 20 à 30 personnes qui étaient mortes, et environ 20 qui étaient blessées ».
Un médecin de la Croix-Rouge qui a visité Zeitoun a décrit une scène horrible au Telegraph. « Dans la maison, j’ai vu environ 10 corps et à l’extérieur 60 autres. Je n’étais pas capable de les compter précisément parce que nous n’avions pas beaucoup de temps et que nous cherchions les blessés... J’ai pu voir un bulldozer de l’armée israélienne abattre des maisons à proximité, mais nous manquions de temps et les soldats israéliens ont commencé à nous tirer dessus ».
« Nous avons dû abandonner environ 8 blessés derrière nous parce que nous ne pouvions pas les atteindre et qu’il n’était plus sûr pour nous de rester ».

Des boucliers humains

Toujours d’après les survivants, la plupart des hommes de Zeitoun ont été arrêtés, cagoulés et emmenés ailleurs. Certains ont été utilisés comme boucliers humains.
La déclaration publique du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires concernant ce bombardement s’appuyait sur les récits des survivants, il venait confirmer un reportage de l’agence Associated Press et des témoignages réunis par un groupe israélien de défense des droits de l’Homme.
À Genève, le Haut-commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Navi Pillay, a condamné les atrocités commises à Gaza. Israël affirme que toutes ses actions sont justifiées par les tirs de roquettes dérisoires des Palestiniens. Mais Pillay a déclaré que cela ne dispensait pas Israël de se conformer aux lois internationales. Dans un entretien accordé à la BBC, Pillay a déclaré que les actions d’Israël semblaient réunir « tous les éléments des crimes de guerre ».
Certains éléments indiquent que Zeitoun a été spécifiquement désignée par IsraëI pour faire un exemple. Le "Telegraph" mentionne que c’était un lieu connu pour l’activité du Hamas.


Le siège des Nations Unies touché par les obus israéliens

Des chars israéliens ont pénétré, jeudi 15 janvier, pour la première fois, au cœur d’un quartier de Gaza-ville.
Après la chute d’obus sur son siège, l’Agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés (Unrwa) a annoncé la suspension de ses opérations à Gaza. Trois employés de l’agence onusienne ont été blessés, jeudi, par des obus de chars israéliens qui ont endommagé son complexe à Gaza. Un autre responsable de l’Unrwa parlant sous couvert d’anonymat a affirmé que des dépôts dans le complexe avaient pris feu et que des « centaines de tonnes » d’aide humanitaire avaient été dévorées par les flammes. Un incendie s’est déclaré dans l’hôpital Al-Qods relevant du Croissant-Rouge palestinien de Gaza après la chute d’obus lors d’une attaque israélienne dans le quartier de Tal Al-Hawa à Gaza-ville.
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a estimé, à Tel-Aviv, que les conditions étaient réunies pour que les combats cessent « maintenant » à Gaza. M. Ban Ki-moon a qualifié d’« insupportable » le nombre des victimes palestiniennes, qui a dépassé le millier.


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