À quelques mois de la présidentielle

États-Unis : Panique à bord

23 juillet 2004

Dans son édition d’hier, “Le Monde” évoque une histoire évoquée dans les médias américains qui en dit long sur l’état de panique dans laquelle les États-Unis sont plongés du fait de la politique de leurs dirigeants. La vue de passagers originaires du Moyen-Orient a déclenché des réactions hystériques dans un avion.

Le 29 juin dernier, Annie Jacobsen et son mari prend place avec son mari dans un col intérieur qui doit la conduire de Detroit à Los Angeles. D’après elle, elle a vécu les heures les plus terrifiantes de sa vie, au point qu’elle a raconté sa version des faits dans un article publié dans le journal pour qui elle travaille.
Ainsi, Annie Jacobsen a passé son temps a observé le comportement de passagers, apparemment originaires du Moyen-Orient. Elle en a compté 14. Elle a été intrigué par le fait que certains portaient des survêtements, d’autres des T-shirts avec des inscriptions écrites en arabe.
Annie Jacobsen a commencé à prendre peur quand elle a vu que ces passagers allaient chacun leur tour aux toilettes, et que plusieurs communiquaient entre eux par site. Sa frayeur a augmenté quand elle a constaté qu’un membre de ce groupe était assis dans la première rangée de siège, juste derrière le poste de pilotage. Son inquiétude s’est amplifiée quand elle a vu que ces personnes transportaient des mallettes d’instruments de musique.
Elle a ensuite demandé des explications à une hôtesse, qui lui a indiqué que le commandant était prévenu et que des policiers en civil étaient à bord.
"À ce stade, loin d’être rassurée, Annie Jacobsen était "officiellement terrifiée". Derrière elle, un passager tentait de calmer son épouse en larmes", indique “Le Monde”. "Au moment où l’appareil a amorcé sa descente sur Los Angeles, sept des hommes se sont levés en chœur pour de nouveaux allers-retours aux toilettes. Annie Jacobsen s’est mise à prier".
Lors du débarquement, le FBI a interrogé les “suspects”. Il s’est avéré que ces derniers étaient des musiciens syriens qui devaient se produire dans un casino californien. Mais Annie Jacobsen persiste : "Si 19 terroristes peuvent apprendre à crasher des avions dans des tours, est-ce que 14 terroristes ne peuvent pas apprendre à jouer des instruments ?", rapporte “Le Monde”.
Le plus inquiétant est que cette panique ambiante offre l’occasion aux sentiments les plus racistes de s’exprimer. Ainsi, d’après “Le Monde”, une question fait débat : celle de l’absence de critères de sélection des passagers.
"Beaucoup regrettent que la législation américaine contre la discrimination raciale interdise aux compagnies d’empêcher un groupe de "14 hommes du Moyen-Orient" de monter sur le même vol", indique “Le Monde”.
De tels délires pourraient prêter à sourire. Mais malheureusement, c’est le résultat d’une paranoïa savamment entretenue par George Bush et ses amis, notamment les médias qui le soutiennent. C’est dans ce climat de terreur que vont se dérouler les élections présidentielles américaines, qui pourraient décider de la poursuite ou de l’arrêt de la première guerre mondiale du 21ème siècle, déclenchée depuis déjà deux ans et demi par les dirigeants américains. Sans doute pour la première fois de l’Histoire, la population de la première puissance militaire mondiale vit dans la peur permanente d’être attaquée par on ne sait quel ennemi. C’est un état de guerre permanent. Comment, dans de telles conditions, peut-on dire que le scrutin se déroulera sereinement ?


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