Les enfants dans le monde - 4 -

Gaza : être un enfant au milieu des combats

1er août 2007

La nouvelle flambée de violence dans la bande de Gaza précarise encore la situation des enfants et de leurs familles. L’Unicef envoie des vaccins et des secours. Des enfants témoignent de la violence qu’ils vivent au quotidien.

Les jeunes doivent vivre avec leurs traumatismes et faire face à leur futur incertain.

Les récentes violences inter-palestiniennes dans la bande de Gaza ont traumatisé beaucoup de jeunes, les empêchant de vivre normalement. Les affrontements de ces derniers jours entre le Hamas et le Fatah ont tué plus de 110 personnes et blessé plus de 500.
Les familles sont terrées dans leur maison, incapables de sortir, beaucoup sans eau, ni électricité. Les jeunes n’ont rien à faire à part attendre et espérer, découragés par l’annulation de leurs projets pour l’été et par l’incertitude de leur existence.
« La semaine dernière, la vie n’allait pas très bien, rappelle Julie, 17 ans, une des jeunes Palestiniennes, qui a raconté à Radio Unicef son calvaire. Il y a eu des tirs permanents pendant 5 jours. La situation était vraiment terrible. Personne ne pouvait sortir des maisons, ni même se mettre près d’une fenêtre ».

Combats dans les rues

Les bombardements ont causé de lourds dégâts au réseau électrique de Gaza, et beaucoup de gens n’ont plus de courant chez eux. Les pannes de courant ont interrompu l’évacuation des eaux usées et l’approvisionnement en eau.
« La semaine dernière a été horrible. Un vrai cauchemar, témoigne Chris, 13 ans. Il y avait un combat près de notre maison, et partout nous entendions les accrochages. Impossible de quitter notre maison. Nous nous sommes réfugiés dans la salle de bain et nous y sommes restés toute la journée. Quand il a fallu dormir, nous nous sommes couchés sur le sol, parce que nous avions peur que des balles nous atteignent ».
« C’était un désastre, rapporte Moustafa, un autre adolescent. Il y avait des hommes masqués qui combattaient partout dans les rues. Ils tiraient des roquettes et beaucoup de maisons ont été attaquées pour rien. Beaucoup de civils sont morts, alors qu’ils marchaient dans les rues ou pendant qu’ils étaient chez eux ».
Moustafa et d’autres adolescents qui passaient leurs examens de fin d’année au même moment étaient très stressés. Certains n’ont pas réussi aussi bien qu’ils l’espéraient et d’autres ont complètement raté les épreuves. Quelque 24.000 élèves ont passé leurs examens chaque jour.
« C’était vraiment difficile de me concentrer sur mes révisions avec tous ces tirs et ces combats de l’autre côté », raconte Yaffa, 18 ans.
« J’ai dû manquer une des épreuves. Nous n’avons pas pu quitter la maison pendant plusieurs jours », ajoute Moustafa.
Malgré ces obstacles, Moustafa et Yaffa espèrent que leurs résultats leur permettront d’aller dans l’Université de leur choix.
À la suite des violences de ces derniers jours, l’Unicef va devoir acheminer plus de vaccins que prévu. Les hôpitaux ont été lourdement touchés ; ils manquent toujours de kits de chirurgie vasculaire, d’unités de sang, de matériel de radiographie, de sutures, de plâtres. Beaucoup de médicaments de base manquent.
L’Unicef prévoit également de fournir 50.000 litres de carburants via ses partenaires des services municipaux de distribution d’eau pour maintenir le fonctionnement.
Les équipes de soutien psychologique ont repris leur travail à Gaza grâce à un partenariat entre l’Unicef et les ONG locales. Les équipes s’occupent actuellement d’identifier les enfants qui ont le plus besoin d’attention dans les zones les plus affectées.
En attendant, les jeunes comme Julie, Chris, Moustafa et Yaffa doivent vivre avec leurs traumatismes et faire face à leur futur incertain.
« Nous avons peur que l’eau et l’électricité s’arrêtent, confie Chris. Nous avons peur qu’il n’y ait plus d’argent et plus de nourriture qui entrent dans Gaza car toutes les frontières avec les pays qui soutiennent Gaza sont fermées. La même chose est arrivée l’été dernier. J’ai peur de sortir, et mes amis aussi, parce que nous craignons que le conflit reprenne ».
A chaque fois, j’espère que tout va s’arranger, se lamente Julie, ils retournent au combat, encore et toujours. Ils n’arrêtent jamais.

Jacques Hintzy pour UNICEF (ONU)


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