Massacres à Gaza : l’expression d’une civilisation dans l’impasse

Halte à la barbarie, construisons une civilisation enfin humaine

3 janvier 2009, par Manuel Marchal

Depuis samedi, 1,5 million d’habitants vivent sous la menace permanente d’un bombardement aérien. Lancée samedi, l’attaque de l’armée israélienne sur Gaza est un véritable massacre sans que les dirigeants occidentaux ne protestent. Quelle est donc cette civilisation, quelles sont ces valeurs qui poussent à dire que c’est par la violence que l’on règle un problème hérité de l’Histoire ?

Plus de 420 morts et 2.500 blessés : cela faisait hier une semaine que le gouvernement de Tel-Aviv a lancé une attaque d’une rare violence contre les camps de réfugiés palestiniens de la Bande de Gaza, une des zones les plus densément peuplées du monde.
Israéliens et Palestiniens se réfèrent chacun à l’Histoire pour affirmer la légitimité de leur cause. Et la situation de conflit actuel est un héritage de l’Histoire. Rappelons qu’en 1948, des centaines de milliers de Palestiniens sont déportés dans des camps pour laisser la place à des colons venus d’Europe. Nombreux sont alors les Palestiniens qui doivent s’entasser autour de la ville de Gaza, dans une enclave occupée puis encerclée par l’armée israélienne depuis 41 ans.
60 ans après la première guerre lancée par l’Etat israélien, et 41 ans après l’occupation par ce même Etat de la totalité de la Palestine, c’est la guerre permanente. L’attaque contre Gaza lancée samedi dernier est le prolongement de cette volonté de régler les problèmes hérités de l’Histoire par la violence. Cette manière d’agir est révélatrice d’une civilisation barbare.

La civilisation du conflit

Force est de constater que depuis samedi, aucun dirigeant d’un pays occidental ne s’est élevé contre les massacres commis à Gaza. Pour leur part, les dirigeants de l’ONU ont renvoyé dos à dos Israéliens et Palestiniens, sans condamner les exactions coloniales.
Mais quelle est donc cette civilisation, quelles sont donc ces valeurs, qui poussent certains à dire que c’est de cette manière qu’il faut régler les problèmes hérités de l’Histoire ? Les bombardements et les préparatifs d’invasion ont en effet un résultat immédiat : créer toutes les conditions pour que le dialogue soit impossible, et donc maintenir un état de guerre permanent. Avec pour conséquence l’impossibilité de régler ce problème autrement que par la destruction totale d’une des deux parties. Cette conception de la civilisation est totalement à contre-courant de l’Histoire. Mais c’est celle qui est soutenue à mot couvert par les dirigeants occidentaux qui laissent faire les massacres.

Garantir à tous le droit de vivre dignement

Une des choses essentielles aujourd’hui est de libérer le monde de ce mode de pensée, qui a été notamment marqué par le pillage des richesses du monde lancé voici plusieurs siècles par les pays de la Vieille Europe.
Ce début de 21ème siècle est marqué par d’importants changements qui touchent simultanément le monde : croissance démographique, changement climatique et mondialisation des échanges. D’ici moins de 50 ans, la population du monde va augmenter de près de 50%, pour atteindre 9 milliards d’habitants. Durant ce demi-siècle à venir, les effets du changement climatique se feront ressentir bien plus durement, poussant des millions de personnes à émigrer. Cela signifie que l’humanité devra faire face à des problèmes d’un niveau sans précédent. Chacun peut constater que ce n’est pas la loi du plus fort et les tapis de bombes qui pourront régler les questions de l’accroissement démographique, du changement climatique et de la mondialisation des échanges.
Les héritages de l’Histoire doivent être soldés rapidement, afin que chacun puisse travailler à des solutions qui dépassent tous les problèmes. L’enjeu est d’arriver à construire une civilisation enfin humaine, capable de garantir à tous les êtres humains le respect des droits humains universels.

M.M.

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Messages

  • En ce jour de guerre je suis sans armes sans parole, les mots me manque que pourrions nous faire ? homme religieux,engagés.

    Gaza se couvre de sang,gloire à vous hommes de bonne volonté, c’est Noël. Le monde s’écroule et chacun crache sa science que des mots,et désillusions, le mot crise est sur toutes les langue Mais qu’est ce que la crise face aux flots de sang, aux morts des rues et au sang des enfants de Gaza ou d’Israël ?

    Une ceinture d’explosifs au nom d’un Dieu qui n’est peut-être pas vrai fait sauter le corps d’un humain au milieu d’un bar de Jérusalem ou de la Casbah à Alger, inch’Allah ! Mais pourquoi ? En ce moment, des femmes des hommes et des enfants meurent parce que Dieu le veut… Vous me faites rire ! Dieu a bon dos et pourtant d’aucuns prétendent qu’il nous a envoyé son fils pour nous montrer le chemin. Hé bien lorsque je vois le résultat, je me dis que ce n’est pas gagné. et là on touve un bouc émmissaire et ainsi va la vie, Quoi qu’il en soit l’État d’Israël, en cette période qui devrait plutôt être consacrée à la prière, préfère faire parler la poudre et massacrer à qui mieux mieux des femmes et des enfants. N’ayez crainte hommes de bonne volonté, de l’autre côté ce n’est pas mieux, (...) Les Talibans menacent de mort toutes les petites filles qui seraient tentées de franchir la porte d’une école en Afghanistan. Le savoir vous ferait-il donc peur messieurs les Ayatollahs ?

    C’est Noël gloire aux hommes de bonne volonté et la chrétienté n’est pas en reste, elle qui regarde sans rien dire. Vive le dialogue interreligieux ! Mais somme-nous mieux après tout ?

    Mais suis-je mieux après tout, moi qui regarde les Comoriens se noyer dans le canal du Mozambique, avec pour seule réaction écrire un courrier comme on jette une bouteille à la mer ? Joyeux noël et bonne fin d’année ensanglantée, soyons silencieux tandis que des enfants voient leur sang s’écouler dans les caniveaux de Gaza, tandis que des fous de Dieu envoient des roquettes à l’aveuglette sur les enfants d’Israël, tandis que pas très loin de nous on meurt à cause d’un visa.

    Croyez ce que vous voulez, mais le dernier râle d’un enfant, qu’il soit celui d’un égorgé, d’un disloqué par la poudre ou bien d’un noyé dans un dernier soubresaut tentant d’avaler la dernière gorgée d’air, ne me laisse qu’un seul goût dans la bouche, celui amer du sang que je n’ai pas su empêcher de faire couler. Joyeux Noël et bonne année aux hommes de bonne volonté.


Témoignages - 80e année


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