Le Front Polisario bombarde les forces d’occupation marocaines à Guerguerat

26 janvier 2021, par Mathieu Raffini

Il s’agit de la première vraie riposte des représentants du Sahara Occidental depuis la reprise du conflit qui date du 13 novembre dernier.

Le conflit entre les Sahraouis, représentés par le Front Polisario et le Maroc, qui était en cessez-le-feu depuis 1991 avait en effet repris en novembre dernier suite à l’intervention de l’armée marocaine pour déloger des militants sahraouis qui occupaient pacifiquement la route commerciale située à Guerguerat, dans la zone tampon entre les territoires actuellement occupés par le Maroc depuis l’invasion de 1975 et la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD).
Cette route, illégale au regard des traités internationaux a pour but de relier le Maroc et la Mauritanie.

S’il y avait depuis eu des accrochages mais pas d’affrontement ouvert, le Front Polisario a annoncé que « l’armée sahraouie a lancé quatre missiles en direction de la brèche illégale de Guerguerat et ses environs ». Il y aurait également eu des attaques au niveau du « Mur de sable » édifié par le Maroc avec l’aide d’experts israéliens à la suite de l’invasion, qui est constitué de palissades, champs de mines et de bunkers.

La République Sahraouie démocratique a annoncé être « en état de guerre de légitime défense » depuis l’intervention de l’armée marocaine du 13 novembre dernier, et ce dans l’indifférence voire la complaisance de la MINURSO, force des Nations Unies censée assurer la paix dans la région.

Les Sahraouis se battent depuis 1973 et la création du Front Polisario pour se libérer des emprises coloniales, qu’il s’agisse auparavant de l’Espagne et maintenant du Maroc. Alors que le territoire de la RASD a été envahi par le Maroc et est occupé à plus de 80% depuis 1975, les Sahraouis ont fait le choix de s’investir pacifiquement pour l’organisation d’un scrutin d’autodétermination, prévu depuis 1991 et l’accord de cessez-le-feu et censé être encadré par la MINURSO.
Cependant, le Maroc continue de s’opposer à ce referendum, proposant un simple statut d’autonomie interne.
Tandis que le Sahara Occidental reste un territoire non autonome, et donc à décoloniser au regard du droit international, la MINURSO ne semble plus agir dans le sens du maintien de la paix et de la décolonisation du territoire, mais semble au regard de la RASD prendre le parti du Maroc.

Ce conflit, que l’on ne peut que regretter, ne semble pas prêt de s’arrêter. En effet d’après Sidi Ould Oukal, haut responsable de la sécurité et porte-parole du ministère de la Défense de la RASD, « la guerre va continuer et aller vers l’escalade. Toutes les positions de l’armée marocaine sont des cibles ».
Au vu de la situation dramatique dans la région, nous ne pouvons que renouveler la position que nous avons toujours tenu, à savoir la paix et le droit à l’autodétermination pour les Sahraouis comme pour tous les peuples opprimés.

Mathieu Raffini

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