
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Tribune libre
19 avril 2003
Les médias à la solde du Pentagone ont accompli des efforts méritoires pour nous montrer les débordements de joie de la population irakienne devant l’arrivée de ses glorieux libérateurs. Ils ont soigneusement évité, en revanche, de nous montrer le vrai visage de la première guerre néo-coloniale du 21ème siècle : les morgues des hôpitaux remplies de cadavres, les femmes et les enfants brûlés vifs, les civils froidement abattus par les GI’s. Ces médias s’empressent de relayer une propagande ahurissante où la réalité et la fiction sont interchangeables : dans la novlangue totalitaire des vainqueurs, l’occupation devient libération, les résistants des terroristes, les collaborateurs des démocrates. Comme si la victoire de la coalition était le fruit d’une supériorité morale, on veut nous persuader que le résultat des opérations militaires en conforte la légitimité. Dans la rhétorique moralisante de l’administration Bush, on devine une sorte de jugement de Dieu au sens chrétien et médiéval du terme, comme si le Tout-Puissant avait anéanti par le feu ceux qui osaient entraver la marche du Bien.
Mais la réalité est plus prosaïque : après quatre semaines de résistance armée, l’État irakien s’est effondré sous les coups de butoir de la cybernétique militaire la plus sophistiquée de la planète. L’Irak est un petit État du Tiers-monde laminé pendant douze ans par un terrifiant embargo. Ce qui restait de l’armée irakienne (écrasée en 1991) ne disposait d’aucun matériel performant. Le rapport des forces militaires entre les belligérants était proprement inouï : 1 à 400. Enfin, on sait ce qu’il en est des armes de destruction massive détenues par l’Irak : c’était surtout, dans la bouche des dirigeants américains, des armes de distraction massive, une gigantesque supercherie, un mensonge abyssal. Le plus étonnant, dans ces conditions, c’est plutôt que les Irakiens aient résisté pendant près d’un mois. Mais le mensonge est aussi une arme de guerre. Et aujourd’hui, la propagande est d’autant plus nécessaire qu’il s’agit de convaincre l’occupé qu’on lui veut du bien. Car une fois dans la place, l’envahisseur éprouve le besoin pressant de trouver des partisans locaux, dont il est à craindre, pourtant, que la fidélité soit proportionnelle au courage manifesté durant les hostilités.
Ces héros surgis de l’ombre débarquent par avion spécial et arrivent en ville dans les fourgons de l’armée d’occupation. Pour certains, fussent-ils dignitaires religieux, la première apparition peut être fatale. Mais peu importe : vainqueur du Blitzkrieg, G. W. Bush espère avoir trouvé son Pétain en la personne d’Ahmad Chalabi, conformément au plan échafaudé par le Goebbels américain, Paul Wolfowitz.
Forte de sa supériorité matérielle, l’hyperpuissance américaine entend présider aux destinées de l’Irak avec le concours de ses supplétifs britanniques et d’une poignée de politiciens d’importation. Elle rêve, nous dit-on, d’étendre le bénéfice du modèle démocratique occidental à l’ensemble du Moyen-Orient. Mais pour y parvenir, elle semble surtout miser sur la pédagogie virile des B 52 et sur le caractère hautement didactique des missiles de croisière. À moins que le feu du ciel déchaîné par le Pentagone ne soit que le prélude à une entreprise beaucoup plus subtile.
Selon la presse américaine, la Convention baptiste du Sud, la seule Église aux États-Unis à avoir approuvé la guerre, serait sur le point d’envoyer des équipes chargées de secourir médicalement et spirituellement le malheureux peuple irakien une fois la colère divine apaisée. Remplacer le baassisme par le baptisme, voilà la solution.
Sur fond de messianisme religieux, les faucons de Washington s’imaginent que la chute de Saddam Hussein induira comme par enchantement la conversion des États de la région aux vertus de la démocratie parlementaire. Ils comptent sur une dynamique vertueuse qui se traduirait par l’éclipse des autocrates, roitelets et autres dynasties obscurantistes au profit de sympathiques démocrates en cravate et attaché-case. Mieux encore, ils veulent nous persuader que le triomphe éclatant de la démocratie en Irak inaugure une ère nouvelle qui sera marquée par l’instauration d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens.
Comme son père qui, en 1991, avait promis le règlement équitable du conflit israélo-palestinien, Bush junior sort de son chapeau la fameuse " feuille de route " destinée à promouvoir un État palestinien en 2005. Il jette cet os à ronger aux régimes arabes " modérés ", c’est-à-dire à la solde de Washington, afin d’apaiser une opinion publique arabe qui est sortie de sa traditionnelle léthargie. Mais personne ne prend au sérieux cette nouvelle mascarade, pas même le président américain qui sait que son ami et protégé Ariel Sharon l’a déjà fermement récusée.
La rhétorique de la Maison blanche sur la libération de l’Irak comme prélude à la démocratisation du Proche-Orient et à l’avènement de la paix en Palestine n’est qu’un écran de fumée. En réalité, les Américains ont deux bonnes raisons de perpétuer leur domination dans cette partie du monde : le pétrole et Israël.
Manifestement, ils n’ont pas envahi l’Irak pour admirer les vestiges du berceau de la civilisation, s’extasier sur l’écriture cunéiforme ou s’initier à l’arabe classique. Ils l’ont fait pour s’assurer la maîtrise des ressources nécessaires au maintien de leur niveau de consommation en hydrocarbures, précisément parce que ce niveau de consommation est exorbitant, et en dépit de son absurdité sur le plan écologique. La guerre en Irak, c’est la seule réponse de Washington au protocole de Kyoto.
Mais s’ils ont détruit l’État irakien, c’est aussi parce que les dirigeants américains ont voulu mettre fin à l’anomalie que constituait à leurs yeux un État arabe qui n’a jamais pactisé avec Israël et qui a cherché, sans y parvenir, à obtenir la parité stratégique avec l’État hébreu.
Ce n’est pas un hasard si Paul Wolfowitz est le principal inspirateur de l’entreprise militaire en Irak. Idéologue du camp néo-conservateur, le secrétaire adjoint à la Défense opère la jonction entre la droite fondamentaliste américaine et la droite nationaliste israélienne. Avec l’élimination du régime irakien et les menaces proférées à l’encontre de l’Iran et de la Syrie, c’est la stratégie sharonienne d’affrontement avec l’OLP qui se trouve confortée.
Maîtriser le pétrole irakien et sécuriser l’État Israël : pour atteindre ce double objectif, l’administration Bush a pris le risque de creuser, davantage encore, le fossé entre l’Occident et le monde arabo-musulman.
Apprentis sorciers du choc des civilisations, les faucons de Washington sont peut-être en train de commettre avec l’Irak la même erreur qu’avec Ben Laden. En proie à l’ivresse du succès, déjà obsédés par le partage du butin, ils n’ont aucune idée de ce que représente Bagdad dans la conscience collective arabe. Ils ignorent que l’ancienne capitale du califat abbasside est l’équivalent, pour les nationalistes arabes, de Jérusalem pour les islamistes.
Bagdad occupée, après Jérusalem occupée : voilà qui ne promet guère des lendemains qui chantent. Et le scénario hollywoodien d’une démocratisation paradisiaque pourrait bien tourner au cauchemar pour des Américains qui fournissent à ceux qu’ils méprisent, une fois encore, de bonnes raisons de les détester.
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