Revendication d’une rallonge de 300 millions de dollars pour acheter des armes

Israël demande un soutien militaire au Congrès américain

2 mars 2015, par Céline Tabou

Les autorités israéliennes auraient demandé 300 millions de dollars supplémentaires au Congrès américain, pour sa défense antimissile, sans passer par la Maison-Blanche. Cette aide s’ajoute aux 158 millions de dollars offerts par le Pentagone, sur demande de Barack Obama.

D’après le quotidien « Times Of Israël », cette aide entre dans la ligne des recettes fiscales du pays, débutant le 1er octobre, afin de financer son programme de défense antimissile, et particulièrement les systèmes de défense « Fronde de David » et « Arrow III ».

Israël renforce son équipement militaire

Yair Ramati, chef de l’organisation de défense antimissile d’Israël, aurait selon le récent rapport de Bloomberg (groupe financier américain), « rendu visite aux législateurs et aux conseillers des comités de défense du Congrès les 2 et 3 février pour exposer la nécessité des fonds et les remercier pour l’aide passée ».

A cette occasion, il aurait « distribué une note nommant les entrepreneurs américains susceptibles de bénéficier des fonds de production pour chacun des systèmes de défense antimissile », comme Boeing Co. ; Raytheon Co. ; Arlington, Orbital ATK Inc. ; Falls Church et Northrop Grumman Corp. Un donné pour un rendu pour les Israéliens.
Ainsi le programme israélien prévoit 250 millions de dollars pour la production du « Fronde de David », système conçu pour intercepter les missiles de moyenne et longue portée, et 35 millions de dollars pour « Arrow III », système de missiles antibalistiques. Cette demande survient après la commande faite aux américains de 14 avions de combat furtifs de type F-35 supplémentaires, en février 2015.

Les médias israéliens avaient expliqué que l’acquisition des F-35 sera financée par l’aide militaire des Etats-Unis à Israël qui atteint plus de trois milliards de dollars par an. Les appareils devraient être livrés dès la fin de 2016. D’ailleurs, Barack Obama a signé, en décembre 2014, un projet de loi renforçant la coopération israélo-américaine, assurant que la législation allait renforcer « les programmes cruciaux de défense et de sécurité ».

Frictions entre Barack Obama et Benjamin Netanyahu

Le discours du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sur l’Iran devant le Congrès américain, a remis en cause la relation israélo-américaine. De plus, la rencontre entre le Premier ministre israélien et le républicain John Boehner, a été vivement critiquée par l’administration Obama, excluant toute rencontre à la Maison Blanche. Pour Susan Rice, proche conseillère du président américain, cette rencontre a eu un effet “destructeur”.

L’allié infaillible d’Israël commence à montrer des signes d’agacement. En effet, Barack Obama était parvenu à un accord avec Téhéran, afin de s’assurer que la République islamique n’obtienne pas l’arme nucléaire, mais, Benjamin Netanyahu a déclaré qu’il ferait “tout” pour empêcher la conclusion d’un accord qu’il juge dangereux. Ce dernier a fait un réel pied de nez au président américain, en assurant : « Je respecte la Maison-Blanche et le président américain mais sur un sujet aussi grave, c’est mon devoir de tout faire pour la sécurité d’Israël ».

Pour Aaron David Miller, du centre de réflexion Woodrow Wilson, interrogé par l’Agence France Presse, « c’est la tempête parfaite qui éclate enfin sur fond d’une relation qui fonctionne mal ». D’autant plus que le gouvernement américain souhaite la défaite du Premier ministre israélien aux prochaines élections législatives.
Raison pour laquelle l’exécutif américain « utilise ce faux-pas » de Benjamin Netanyahu (le discours devant le Congrès, ndlr) pour essayer d’envoyer un signal clair » « Ils ne peuvent bien sûr pas le dire mais soyons clairs : ils aimeraient le voir quitter le pouvoir », a indiqué Aaron David Miller.

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