Obstruction à l’enquête indépendante sur les crimes de l’armée d’occupation

Israël interdit Gaza à Amnesty et Human Rights Watch

19 août 2014, par Manuel Marchal

Amnesty International et Human Rights Watch sont interdites d’entrer à Gaza. Pour cela, Israël est prêt à utiliser tous les prétextes possibles. Cette attitude ne plaide pas pour sa défense, or Israël est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à Gaza.

Le checkpoint de Erez (Public domain via Wikimedia Commons)

Amnesty International et Human Rights Watch veulent enquêter à Gaza. Les ultras au pouvoir en Israël refusent de voir ces ONG se pencher sur les faits dont ils sont responsables à Gaza. Près de 2000 Palestiniens sont morts sous les bombes d’une armée d’occupation, parmi eux se trouvaient essentiellement des civils et de nombreux enfants. L’armée israélienne d’occupation en Palestine n’a pas hésité à tirer délibérément sur des écoles de l’ONU servant d’abri aux réfugiés et sur un hôpital. Les faits sont d’une telle gravité que la Haut commissaire de l’ONU aux Droits humains a évoqué des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Elle a demandé que des enquêtes indépendantes soient menées pour faire la lumière sur tous ces exactions.

Un checkpoint soi-disant fermé

Pour leur part, les ONG aussi veulent enquêter.
Depuis le 7 juillet, Amnesty International et Human Rights Watch veulent se rendre à Gaza. Elles en sont empêchées sous divers prétextes.
Le journal israélien Haaretz indique que la première raison invoquée par l’administration est la fermeture du point de passage de Erez. Ce chekpoint est une ouverture dans le Mur de la Honte dressé par les occupants autour de l’enclave de Gaza, prison à ciel ouvert où s’entassent près de 2 millions de Palestiniens. Le passage de Erez est fermé jusqu’à nouvel ordre, c’est ce que dit l’administration pour justifier son refus.
Mais Haaretz rappelle que le checkpoint de Erez est ouvert, bien que l’armée israélienne ait franchi le mur pour envahir Gaza. C’est par là que sont passés des employés de l’ONU, des Palestiniens en urgence médicale et des journalistes.
Le second motif de l’administration, c’est que ni Amnesty, ni Human Rights Watchs ne se sont enregistrées auprès du ministère israélien des Affaires sociales en tant qu’organisations humanitaires. A ce jour, seules les agences de l’ONU ont obtenu ce précieux sésame.
Le ministère des Affaires étrangères d’Israël a même dit au directeur d’Amnesty en Israël que son organisation ne pourra jamais être reconnue comme humanitaire. Selon celui des Affaires sociales, Amnesty ne travaille pas régulièrement dans les Territoires occupés.

Agir avant que les preuves ne soient effacées

Amnesty a sollicité plusieurs gouvernements européens pour que tombe cette barrière, sans aucune réponse de la part de ces derniers.
Pour les deux ONG, l’envoi d’experts indépendant de leurs organisations est crucial. En effet, ils estiment qu’il est nécessaire que les inspecteurs puissent avoir des connaissances sur les armes utilisées de manière suffisamment professionnelle, pour que les accusations portées par les deux parties puissent être évaluées de manière indépendante. Car les preuves matérielles comme les trous d’obus ou les impacts de munition sont généralement rapidement effacés.
Lors des deux dernières attaques de l’armée israélienne à Gaza, en 2009 et en 2012, Amnesty International et Human Rights Watch ont publié un rapport qui soulevait des accusations de crimes de guerre d’Israël.

 M.M. 


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