En France aussi, la politique étrangère instrumentalisée

L’alibi de la Libye

9 août 2011, par Céline Tabou

Quelles ont été les motivations du Président de la République française d’attaquer la Libye, au moment où la crise économique et financière commençait à se faire sentir ? Délaissant les questions internes, Nicolas Sarkozy a préféré s’atteler à tenter de résoudre un conflit extérieur, qui aujourd’hui s’enlise.

« En Libye, il s’agissait d’un coup de tête franco-anglais. Et l’expérience libyenne a montré les limites de l’engagement militaire gradué, ce qui n’incite pas à en mener une deuxième en simultané » a expliqué Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire au Ministère de la Défense et professeur à Sciences-Po à Marianne2.

« La guerre de Sarkozy »

19 mars 2010, premiers raids de la France contre les pro-gouvernementaux de Kadhafi. Un mois plus tard, Gérard Longuet, le ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy, déclarait à la presse « Kadhafi peut rester, dans une autre pièce de son palais, avec un autre titre ». Cette phrase anodine n’est autre qu’une remise en cause de la stratégie de la France, mais aussi du Royaume-Uni, des États-Unis et donc de l’OTAN, qui ont dicté la guerre en Libye.
Faute d’engagement au sol, la guerre s’enlise et la France dépenserait environ un million d’euros par jour pour larguer ses bombes sur les camps de Kadhafi et ailleurs. Voulant à tout prix être le sauveur de la Libye, comme l’avait désiré être Georges Bush en Irak, Nicolas Sarkozy s’est enlisé dans un conflit armé, qui est devenu une impasse politique et géostratégique.

Plus occupé à protéger ses avoirs

La rumeur évoquait le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy par le chef libyen Kadhafi, le président français avait peut-être là une raison d’envoyer des bombardiers en Libye. Cependant, plus occupé à faire la leçon à Mouammar Kadhafi qu’à s’occuper de la crise qui touchait le pays, le chef de l’état français a préféré recevoir le Conseil national de transition (CNT).
Accusée de vouloir récupérer les richesses libyennes, la France est aujourd’hui au cœur d’une autre polémique, la vente d’armes à la Libye. Bien que François Fillon dément officiellement que la France ait été ou a été un « fournisseur d’armement important » vers la Libye, les chiffres tendent à prouver le contraire. Le pays aurait fait partie des premiers pays européens à fournir du matériel de guerre à Mouammar Kadhafi. « Avec 72 millions [d’euros] de matériels militaires livrés à la Libye entre 2008 et 2009, la France est sur la troisième marche du podium européen, après Malte (80 millions) et l’Italie (74,5 millions) » a indiqué le site d’information français Owni.
Décidément, l’alibi de la Libye cache bien des choses.

Céline Tabou

Libye

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Messages

  • Sarkozi et Cameron ainsi que les Etats Unis et leurs vassaux (chiens ) Italien, Danois et espagnol ne cherchent pas du tout a protéger les population comme ils ne cessent de nous le répéter mais seulement à coloniser ce pays, piller ses richesse, reglement de compte personnel de sarko à kadafi et surtout placer des bases militaire au Frontière de l’Algérie un autre pays africain qui résiste farouchement à l’impérialisme de l’axe du mal France Grande Bretagne et USA


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