L’Asie blâme Bush qualifié de « Dictateur mondial »

22 mars 2003

Les États-Unis sont sévèrement condamnés par les journaux asiatiques vendredi après l’offensive militaire déclenchée contre l’Irak sans l’aval des Nations Unies.

Chine
En Chine, membre permanent du Conseil de sécurité et opposé à la guerre, la presse officielle blâme Washington pour avoir lancé une guerre sans l’approbation de la communauté internationale.
« Souvenez vous du jour : le 20 mars 2003. L’Histoire l’enregistrera comme celui où les bombes ont commencé à primer pour régler les conflits régionaux ou mondiaux plutôt que les lois internationales », écrit le "China Daily".
« Qui leur a donné l’autorité et le droit d’envahir un pays souverain ? », demande le quotidien de langue anglaise. « La charte des Nations Unies est claire. Une telle guerre n’est pas autorisée sauf en cas d’auto-défense ou d’autorisation donnée par le Conseil de sécurité », ajoute-t-il.

Vietnam
Au Vietnam, le journal "Nhan Dan" (Le Peuple) dresse un parallèle avec la guerre du Vietnam tout en exprimant sa sympathie envers le peuple irakien.
« Dominé et envahi par des forces impérialistes et coloniales durant des décennies, le peuple vietnamien comprend les souffrance provoquées par une guerre injuste et sympathise avec les souffrances du peuple irakien », ajoute le journal.

Indonésie
À Jakarta, le journal "Media Indonesia" souligne que c’est « formidable de vivre dans un tel monde tellement injuste qui autorise un pays, un président, à décider de la vie et de la mort d’autres êtres humains et d’autres pays ». « Les Etats-Unis devraient demeurer isolés dans le monde. Laissons ce pays vivre seul et mourir tout seul », ajoute le journal.

Malaisie
En Malaisie, le "New Straits Times" cite le Premier ministre par interim Abdullah Ahmad Badawi qui, dans un discours au pays, a expliqué que l’invasion de l’Irak « constitue un point noir dans l’Histoire ».

Taïwan
À Taïwan, le gouvernement soutient l’action de Washington mais le "United Daily News" s’interroge sur la légitimité de la guerre affirmant que le président Bush « est devenu le dictateur mondial qui méprise le monde entier ».

Inde
En Inde, le "Hindustan Times" souligne qu’il apparait que les États-Unis sont saisis « d’ambitions impérialistes » et veulent « réorganiser le monde en fonction de leur propres préférences et de leurs propres aversions ».

Japon
Les journaux du Japon ne sont pas convaincus du bien fondé de la guerre en dépit du soutien apporté à Washington par le Premier ministre Junichiro Koizumi. « Bien qu’il y ait eu encore la possibilité de désarmer le régime irakien sans la guerre, en tout cas l’administration Bush a préféré une action militaire. Nous ne soutenons absolument pas cette guerre », écrit le journal "Asahi Shimbun".

Corée du Sud
En Corée du Sud, pays qui a envoyé 700 personnels non combattants dans le Golfe, le quotidien de langue anglaise "Korea Herald" estime que la guerre « ne peut pas moralement se justifier ».
Il ajoute que ce conflit « fait retentir une sonnerie néfaste pour les Coréens » qui craignent que, après la campagne en Irak, Washington soit tenté par des frappes préventives sur la Corée du Nord accusée de posséder des armes nucléaires.

Pakistan
Au Pakistan, le "Daily Times" se demande si la guerre ne pourrait pas renforcer le réseau terroriste Al-Qaïda. Le journal "The Nation" critique vertement le lancement de la guerre sans accord de l’ONU.

Hong Kong
À Hong Kong les quotidiens critiquent les États-Unis et s’inquiètent des conséquences de la guerre sur l’économie.

Singapour
Le "Straits Times" souhaite que la guerre soit « rapide ». « Il serait impensable que après l’incapacité à retrouver Oussama ben Laden, l’élimination de Saddam Hussein échoue », écrit le quotidien.

Philippines
Aux Philippines, la presse est critique envers les États-Unis en dépit du soutien apporté à la guerre par la présidente Gloria Arroyo.

Thaïlande
En Thaïlande la presse fait globalement preuve de résignation estimant que l’ONU est le grand vaincu des événements.

Les agresseurs envahissent le Sud de l’Irak Au deuxième jour de la guerre contre le peuple irakien, l’armée américaine n’a pas encore recouvert le pays d’un tapis de bombe. Mais l’offensive terrestre a en revanche commencé dans le Sud du pays pour s’emparer au plus vite des puits de pétrole.
Les agresseurs ont subi leurs premières pertes. Un membre du 1er Corps expéditionnaire des Marines qui participait à l’offensive terrestre est devenu officiellement le premier soldat mort au combat côté américain. D’après la chaîne MSNBC, il a été atteint par des tirs irakiens alors que son unité avançait vers le champ pétrolifère de Rumeila. Auparavant, un hélicoptère des Marines s’était écrasé au Koweït, tuant huit soldats britanniques et quatre Marines. Selon les alliés, l’appareil n’a pas été atteint par des tirs ennemis.
Pour l’heure, c’est au sol que se déroulent l’essentiel des opérations. Les armées américaines et britannique ont en effet pénétré jeudi soir dans le Sud de l’Irak où des colonnes de blindés américains s’enfonçaient dans le désert vendredi. À certains endroits, l’armée irakienne les a accueillis par des tirs d’artillerie, ailleurs, les envahisseurs avaient le champ libre.

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