Moyen-Orient

L’Égypte reste sous tension

30 juillet 2013, par Céline Tabou

Samedi 27 juillet, la journée de mobilisation des pro et anti-Mohamed Morsi. Une personne est décédée ce jour-là et 28 ont été blessées dans la nuit à Port-Saïd dans des heurts entre partisans et adversaires du président déchu.

Dimanche 28 juillet, la tension est restée vive entre le pouvoir de Transition et les partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi.

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, décidée à revenir au Caire, a considéré la situation comme « une impasse ». Les autorités transitoires ont menacé de prendre des « mesures décisives et fermes » contre les manifestants. Ces derniers demandent le retour du président.

Des violences politiques

De nombreux morts sont à compter dans les deux camps, si bien que la présidence intérimaire s’est dite « attristée par l’effusion de sang » dans les affrontements samedi entre forces de sécurité et partisans de Mohamed Morsi dans le Nord-Est du Caire.

Selon Moustapha Hegazy, un conseiller du président par intérim Adly Mansour, la présidente temporaire a indiqué : « Nous ne pouvons dissocier cela du contexte de terrorisme ». Une raison que l’armée avait évoquée lors de son appel à la mobilisation vendredi 26 juillet. Cette mobilisation était une preuve du soutien de la population vis-à-vis des militaires, mais aussi un signal à lutter contre le « terrorisme ».

Moustapha Hegazy a indiqué que le campement des pro-Morsi était une « source de terrorisme » , et que le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ibrahim, allait faire preuve de la « plus grande fermeté ». Le ministre a d’ailleurs promis le démantèlement « très prochainement » de ce campement dans le Nord-Est du Caire.

Face aux violences sanglantes, un conseiller de la présidence, citée par l’“Agence France Presse”, a expliqué que les autorités de Transition « utilisent tous les canaux pour trouver une solution afin d’épargner le sang et sauver la face » des manifestants de Rabaa al-Adawiya.

Une impasse

« Il y a des sentiments de tristesse et de colère, mais aussi une énorme détermination » chez les partisans du président destitué, a affirmé à l’“AFP” Gehad el-Haddad, un des porte-paroles des Frères musulmans. Selon ce dernier, « nous acceptons toute initiative, pourvu qu’elle soit fondée sur la restauration de la légitimité et annule le coup d’État. Nous ne négocierons pas avec l’armée ».

Cette situation exclut tout compromis, car les Frères musulmans ne veulent pas reconnaitre la destitution de Mohamed Morsi, le « premier président du pays élu démocratiquement ». Ces derniers souhaitent une mobilisation « pacifique » car, selon eux , « nos seules armes sont le tapis de prière et le Coran. L’autre camp a les balles et les gaz », a déclaré un jeune homme à l’“AFP”.

Catherine Ashton est actuellement en Égypte pour tenter le dialogue. Cette dernière rencontrera le vice-président Mohamed El-Baradei ainsi que « des représentants de forces politiques », a indiqué le communiqué du bureau de Mohamed El-Baradei.

La communauté internationale s’est dite inquiète de la situation.

Le secrétaire d’État américain, John Kerry, a déploré les plus de 300 morts dans ces confrontations depuis près d’un mois.

De son côté, l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch a parlé de « mépris criminel » des autorités pour la vie humaine. L’organisation a dénoncé « une volonté choquante de la part de la police et de certains politiques de faire monter d’un cran la violence contre les manifestants pro-Morsi ».

Céline Tabou


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