Irak

L’EIIL maintient la pression

22 juin 2014, par Céline Tabou

Trois villes de la province d’Anbar ont été prises par les combattants sunnites dirigés par l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Province frontalière avec la Syrie, l’EIIL contrôle depuis le début de l’année cette région et désormais une partie du nord-ouest de l’Irak.

A Tikrit, une frappe aérienne a causé la mort de plusieurs personnes, alors qu’au même moment, les forces de sécurité irakiennes tentaient de repousser l’offensive lancée il y a deux semaines. La télévision d’Etat irakienne, citée par les agences de presse, a affirmé que la frappe, visait un groupe d’insurgés, tuant 40 d’entre eux, a contrario, des témoins ont indiqué que sept personnes avaient péri dans cette attaque contre une station-service du centre-ville, sans précision qu’il s’agissait d’insurgé ou d’habitants.

Retrait des forces irakiennes

Les forces irakiennes se sont retirées des trois villes d’Anbar, où des insurgés sunnites ont pénétré dans ces localités proches de la frontière syrienne, renforçant ainsi leur mainmise sur l’ouest de l’Irak, ont affirmé dimanche 22 juin, des témoins et un porte-parole militaire, cités par les agence de presse.

Au même moment, les unités militaires d’Al-Qaïm, de Rawa et d’Aana se sont retirées pour se redéployer, a déclaré le général Qassem Atta, parlant de retrait tactique. Plusieurs témoins ont affirmé la prise de la ville d’Al-Qaïm et de son poste-frontière avec la Syrie par les insurgés. Selon d’autres témoins, les insurgés d’EIIL sont entrés samedi 21 dans la soirée, à Rawa et Aana, dans la province d’Al-Anbar, où ils détiennent depuis janvier la ville de Fallouja, à 60 km de l’ouest de Bagdad et des quartiers de Ramadi, 40 km plus à l’ouest.

Dès le début de l’offensive, l’EIIL a annoncé vouloir créer un Etat islamique. Pour l’heure, les insurgés sunnites ont pris le contrôle de plusieurs villes, comme Fallouja, Mossoul, Tikrit, et des localités dans plusieurs provinces de l’ouest et du nord-est du pays. L’EIIL a également annoncé son intention de marcher sur Bagdad et les villes saintes chiites de Kerbala et Najaf, au sud de la capitale.

Les Américains se dédouanent

De son côté, le président américain, Barack Obama, a promis d’envoyer 300 conseillers militaires pour les aider les forces de sécurité à faire face aux insurgés. Excluant des frappes aériennes réclamées par le gouvernement irakien, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, arrivé dimanche au Moyen-Orient pour une mission ultra-délicate, devra se rendre en Irak, afin d’évaluer la situation.

Les autorités iraniennes s’opposent à toute aide américaine. L’ayatollah Ali Khamenei a réaffirmé la capacité des Irakiens à mettre fin eux-mêmes aux violences dans leur pays. Le guide suprême iranien a d’ailleurs déclaré que les Etats-Unis visaient à maintenir l’Irak sous leur coupe et à placer leurs complices au pouvoir. Arrivé au Caire, le secrétaire d’Etat américain a appelé les dirigeants irakiens à dépasser les divisions confessionnelles. Ce dernier a tenu a assuré que son pays n’était « pas responsable » de la crise provoquée par l’offensive fulgurante d’insurgés sunnites et ne cherchait pas à « choisir » un leader pour l’Irak.

Pour l’ayatollah Ali Khamenei, le conflit en Irak n’est pas religieux, mais opposait les partisans d’un Irak sous influence américaine et les partisans d’un Irak indépendant, a évoqué le quotidien Le Moonde. Pour sa part, le président iranien, Hassan Rohani, a prévenu les « pays qui soutiennent les terroristes avec leurs pétrodollars », allusion non masquée à l’Arabie saoudite et au Qatar, qui financeraient selon Téhéran les jihadistes de l’EIIL.

Céline Tabou

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