Instabilité politique

L’interruption des exportations pétrolières a influé sur le budget de la Libye

13 mars 2014

L’arrêt des exportations du pétrole libyen en raison du blocus imposé par des groupes armés séparatistes dans l’Est du pays a eu des impacts négatifs sur le budget de l’Etat libyen, a affirmé mercredi soir le ministre du Pétrole par intérim, Omar Chakmak.

La Libye a adopté en 2013 un budget de 51 milliards de dollars américains en baisse de 8,93% par rapport à 2012. Le budget de 2014 n’a pas été voté par le Congrès national général (CNG) en raison du bras de fer entre cette institution parlementaire et l’ancien Premier ministre, Ali Zeidan, qui faisait l’objet d’une motion de censure.

"Les revenus (tirés du pétrole) réalisés dans le deuxième semestre de 2013 ont enregistré une baisse et un déficit de plus de 8 milliards de dollars américains", a affirmé M. Chakmak au cours d’un point de presse conjoint avec le nouveau Premier ministre par intérim, Abdallah al-Theni.

Selon lui, "ce déficit s’est poursuivi jusqu’au premier trimestre de 2014", précisant que "le taux de revenus réalisé conformément aux disposition du budget présenté en janvier a atteint 16% ainsi qu’en février".

Mercredi, la Compagnie nationale libyenne de pétrole a annoncé que la production qui avait chuté à environ 250.000 barils par jour est remontée à 410.000 b/j à la faveur de la reprise de la production du champ pétrolier d’al-Charara (sud 340.000t b/j) après la levée du blocus par les habitants de la région.

Mais ce champ pétrolier ne produit actuellement que 210.000 barils et n’atteindra sa capacité que dans les prochains jours, selon cette même source.

La production de la Libye, quatrième producteur africain de pétrole (1,6 million de barils) avant la révolution qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi, avait retrouvé en 2012 un niveau de 1,5 million b/j avant de chuter à moins de 200.000 b/j après la fermeture des terminaux pétroliers dans l’Est du pays par des groupes armés séparatistes.

Des ex-gardes pétroliers bloquent depuis juillet dernier les terminaux pétroliers de l’Est du pays pour protester, d’abord contre la vente du brut sans unités de mesure, avant de transformer leur mouvement pour réclamer l’autonomie de la Cyrénaïque (Est).

Leur chef, Brahim Jodhrane, avait proclamé la création d’un Bureau politique de la Cyrénaïque, avant de constituer par la suite un Conseil exécutif, une sorte de gouvernement local, dans une nouvelle escalade du bras-de-fer avec les autorités du pays.

Samedi, le Conseil exécutif de la Cyrénaïque, non reconnu par l’Etat libyen, a vendu illégalement du pétrole brut en affrétant un pétrolier battant pavillon nord-coréen qui a accosté dans le port d’Al-Sedra pour charger une cargaison de pétrole.

Le président du CGN, la plus haute autorité législative et politique en Libye, Nouri Abushamein, a annoncé mercredi avoir décidé d’accorder un délai de deux semaines aux groupes armés séparatistes qui ferment les ports pétroliers pour lever le blocus, précisant vouloir laisser l’opportunité aux médiations d’aboutir.

Le président du CGN avait décidé lundi de la formation d’une force militaire chargée de lever le blocus des principaux terminaux pétroliers à l’est de la Libye.

Libye

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