La guerre en Libye vue par des dirigeants de notre région

L’Occident a torpillé les initiatives de paix de l’Union africaine

27 août 2011

Le président sud-africain, Jacob Zuma, rejoint mardi son prédécesseur Thabo Mbeki, en déclarant que de nombreuses vies auraient pu être sauvées si l’Union africaine (UA) avait été autorisée à mener sa mission en Libye.

On rappelle que l’ancien président sud-africain avait déclaré dimanche dernier au Sommet Africa Arise à Bloemfontein, que le conflit aurait pu être arrêté beaucoup plus tôt, si l’Occident avait écouté les dirigeants africains qui, selon lui « avaient été supplantés par les grandes puissances », en « décidant de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye et en empêchant les médiateurs africains de faire leur travail ».
S’adressant ce mardi à la presse au Cap, son successeur, Jacob Zuma déclare que les puissances occidentales avaient sapé les efforts et initiatives de l’UA destinés à faire face à la situation en Libye.
M. Zuma, qui s’est entretenu avec le président du Ghana, John Atta Mills, dans la matinée, a indiqué que la situation en Libye avait fait l’objet d’un travail de sape du rôle du continent africain dans la quête d’une solution.
« Nous aurions pu éviter de nombreuses pertes en vies humaines », a-t-il souligné, en annonçant une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, prévue jeudi et vendredi à Addis-Abeba, pour se pencher sur la crise politique dans ce pays d’Afrique du Nord.
Le président sud-africain avait tenté de résoudre cette crise qui dure depuis six mois, mais ses deux missions personnelles effectuées cette année à Tripoli n’ont rien donné.
Par ailleurs, le gouvernement sud-africain a réaffirmé qu’il ne pourrait faciliter le départ de Mouammar Kadhafi de la Libye, en sa qualité de signataire du traité établissant la Cour pénale internationale.


Enquête demandée sur les possibles crimes de guerre de l’OTAN

Le vice-président sud-africain, Kgalema Motlanthe, a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête sur les responsables de l’OTAN pour possibles crimes contre l’humanité durant les opérations aériennes en Libye.
Il répondait ainsi à une série de questions au Parlement sur la crise politique dans ce pays d’Afrique du Nord.
Selon M. Mothlante, la CPI doit étendre son champ d’investigation pour y inclure le rôle joué par les forces de l’OTAN en portant assistance aux rebelles dans leurs efforts pour renverser le régime du colonel Kadhafi.
« Ils tentent de créer l’impression que les rebelles agissent seuls dans les attaques à Tripoli, mais il existe des liens et une coordination clairs à ce niveau ».
« La question est de savoir si elle aura les moyens de mettre à jour cette information et de traduire en justice les responsables, y compris les chefs de l’OTAN sur le terrain », a-t-il souligné.
Les déclarations de M. Mothlante font suite à des critiques virulentes de l’OTAN par le président Jacob Zuma et l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, qui ont affirmé que de nombreuses vies humaines auraient pu être sauvées si l’Union africaine (UA) avait été autorisée à mener à bien son mandat en Libye.
Pour M. Zuma, les puissances occidentales ont sapé les efforts et initiatives de l’UA pour gérer la situation.
M. Zuma avait tenté de trouver une solution à la crise qui dure depuis six mois en effectuant deux visites personnelles à Tripoli qui n’ont rien donné.
M. Mbeki est d’accord que le conflit aurait pu s’arrêter beaucoup plus tôt si le monde occidental avait écouté les dirigeants africains.

Libye

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