Près d’un an après la conquête de Bagdad

L’occupation plonge les Irakiens dans le chaos

9 avril 2004

Des prises d’otages, une mosquée écrasée sous les bombes des occupants, des dizaines de milliers de civils assiégés par l’armée américaine : près d’un an après la prise de Bagdad, la guerre est plus que jamais présente, déstabilisant complètement l’Irak.
Hier, l’armée américaine a reconnu que les villes de Nadjaf et de Kout sont désormais aux mains de résistants à l’occupation, "l’Armée de Mehdi", qui a pris le contrôle des commissariats et des édifices publics. Les soldats de George Bush se sont retranchés dans leurs camps à l’extérieur de ces deux villes.
Par ailleurs, la population de la grande ville de Falloujah vit en état de siège depuis le début d’une opération de représailles des soldats américains lancée lundi contre les combattants sunnites de cette ville rebelle. Le bilan des combats, difficile à établir, pourrait avoisiner les 300 morts côté irakien. L’armée américaine a lancé son attaque pour trouver les responsables de l’attaque qui a coûté la vie il y a une semaine, dans des conditions atroces, à quatre employés américains de sécurité.
Dans la ville encerclée, tout manque, à commencer par la nourriture et les médicaments. Un convoi de milliers de chiites et sunnites partis de Bagdad a rallié hier matin Falloujah. Partis de la capitale à pied suivis de camions remplis de provisions, obtenues grâce aux dons des Bagdadis, ils sont ensuite montés à bord de véhicules. À deux reprises les soldats américains avaient auparavant tenté de leur barrer le passage. La deuxième fois, à Abou Gharib, les GI’s se sont mis en position de tir un moment, puis les manifestants les ont attaqués à coups de pierres avant que les soldats ne les laissent finalement passer.


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