Droits humains

L’ONU envoie une mission en Irak

4 septembre 2014, par Céline Tabou

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a décidé lundi 1er septembre d’envoyer une mission de onze personnes afin de d’enquêter sur les atrocités commises par les jihadistes de l’Etat islamique (EI) en Irak.

Une famille de réfugiés irakiens ayant dû fuir face à l’avancée des jihadistes. (photo IRIN)

Les Nations Unies souhaitent lutter contre l’impunité de ce groupe, qualifié de « terroriste » par la communauté internationale. Lors d’une réunion extraordinaire sur les atrocités commises par l’Etat islamique, la résolution, demandée par Bagdad et Paris, a été adoptée à l’unanimité par les 47 Etats membres du Conseil.

Des exactions impunies

« Nous sommes face à un monstre terroriste », a déclaré le ministre irakien des droits de l’homme, Mohammed Shia al-Sudani. Pour ce dernier, « les actes de l’EI constituent une menace non seulement pour l’Irak mais aussi pour la région et le monde » évoquant « un danger imminent pour tous les pays ». L’Oranisation Non Gouvernementale Amnesty International a accusé l’EI d’exécutions de masse, indiquant que ce groupe mène « une campagne systématique de nettoyage ethnique » dans le nord de l’Irak, lieu où près de 700 000 déplacés se sont abrités.
De son côté, Flavia Pansieri, Haut-Commissaire adjointe de l’ONU aux droits de l’homme, a expliqué que « les rapports que nous avons reçus révèlent des actes à une échelle d’inhumanité qui est inimaginable ». Cette dernière a évoqué des assassinats ciblés, des conversions forcées, des enlèvements, de l’esclavage, de la torture et la persécution systématique pour des raisons religieuses et ethniques.
Depuis le 9 juin, des insurgés sunnites menés par les jihadistes ultra-radicaux de l’Etat Islamique se sont emparés des pans entiers de territoire en Irak et en Syrie, poussant des centaines de milliers d’habitants à fuire. L’ONU dénonce des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et un nettoyage ethnique et religieux, envers notamment les chrétiens, les Yazidis, les Shabaks, les Turcomans, les Kaka’e et les Sabéens. Plus d’1,8 million de personnes ont été déplacées par les violences en Irak cette année, selon l’ONU.

Trouver des preuves

Pour Flavia Pansieri, « divers groupes suivent intentionnellement des actions qui sont contraires au droit humanitaire et international pour des motifs ethniques et religieux. C’est un crime contre l’humanité », dénonçant également les exécutions perpétrées par les forces de sécurité irakiennes et les milices anti-EI.
Onze enquêteurs seront envoyés sur place , bien qu’ils n’auront pas pour mission d’enquêter sur les crimes du gouvernement irakien, a déploré « UN Watch ». Ainsi la résolution adoptée par le Conseil stipule que toutes les parties doivent « respecter le droit international, protéger les civils et répondre à leurs besoins, en offrant aux travailleurs humanitaires un accès sûr aux populations affectées ».
De plus, « tous les Etats doivent s’unir contre cette menace, a précisé le représentant iranien auprès de l’ONU à Genève, Mohsen Naziri Asl. Un des portes-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Rupert Colville a expliqué que les enquêteurs « devront recueillir des preuves en vue d’éventuelles poursuites en justice devant un tribunal, comme la Cour pénale internationale (CPI) ».

Céline Tabou

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