Déploiement de 6.000 casques bleus

L’ONU se renforce au Soudan du Sud

28 décembre 2013

Les Nations Unies ont envoyé 6.000 casques bleus supplémentaires et des moyens aériens au Soudan du Sud, où les combats entre l’armée et la rébellion se poursuivent depuis le 15 décembre. D’après l’ONU, il s’agit de « mieux protéger les civils ».

Des réfugiés sud-soudanais à Juba. Photo Andrew Green/IRIN

Les combats ont éclaté à la mi-décembre faisant déjà plusieurs milliers de morts, selon l’ONU, qui a annoncé la découverte de charniers. « Au moins 90.000 personnes ont été déplacées depuis dix jours, dont 58.000 se sont réfugiées sur les bases de l’ONU » à travers le pays, a expliqué mercredi 25 décembre, le coordinateur humanitaire de l’ONU au Soudan du Sud, Toby Lanzer.

Guerre pour le pétrole

Le 26 décembre, les combats entre l’armée et la rébellion se sont intensifiés dans l’une des régions pétrolières du pays, au moment où une nouvelle médiation s’est mise en place entre des dirigeants kényans et éthiopiens. Les forces armées du président sud-soudanais, Salva Kiir, ont continué de s’opposer aux rebelles de l’ex-vice président Riek Machar, pour le contrôle de Malakal, capitale de l’Etat pétrolier du Haut-Nil, dans le nord du pays.
« Il y a des combats à Malakal. Nos forces sont au nord de Malakal et les rebelles au sud. Nous allons les dégager de Malakal », a déclaré jeudi 26, le porte-parole de l’armée soudanaise Philip Aguer. Selon l’Agence France Presse, une autre offensive était en préparation à Bentiu, capitale de l’Etat d’Unité, principale région pétrolière du pays. Ce dernier a indiqué que « les rebelles contrôlent toujours Bentiu mais la SPLA (l’armée) se prépare à reprendre la ville bientôt ».

Le contrôle des Etats pétroliers du nord du pays est un enjeu stratégique pour les deux parties du pays, mais également les pays exportateurs. Ces derniers s’inquiètent de la tournure de la guerre dans ces régions pétrolières, Pékin et Washington ont fait part de leurs inquiétudes. Les Etats-Unis ont annoncé l’usage de la force en cas de coup de force militaire. De son côté, la Chine a décidé le rapatriement d’une partie de ses ressortissants.

Une économie très fragile

Les combats dans ces régions pétrolières ont entraîné une légère hausse des prix de l’or noir sur les marchés internationaux, même si le Soudan du Sud n’est qu’un exportateur mineur de pétrole au niveau mondial. Les recettes du pétrole représentent 95% de la fragile économie nationale.
Depuis l’indépendance du Soudan du Sud, le Soudan a perdu 75% de ses ressources pétrolières, en dépit du développement d’autres secteurs. Le conflit maintient la croissance dans le rouge et l’inflation avoisine les 40%. La guerre « va augmenter l’inflation et le taux de change de la livre soudanaise », a expliqué Hassan Bachir, économiste à l’université de Khartoum, sur Radio France International.

« Tout cela va avoir un effet très négatif sur le coût de production pour tous les secteurs, surtout pour l’agriculture. Bientôt, les agriculteurs devront faire leurs moissons et pour cela ils ont besoin de leurs machines. L’agriculture est devenue importante, maintenant, pour les Soudanais. La sécurité alimentaire du pays en dépend, ainsi que les exportations », a-t-il ajouté.

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