Bahreïn

L’opposition s’amplifie

17 février 2011, par Céline Tabou

Des milliers de Bahreïnis ont réclamé par la voix du chef de l’opposition chiite à Bahreïn, cheikh Ali Salmane, l’établissement d’une « monarchie constitutionnelle » où le Premier ministre serait élu par le peuple. Ce dernier a averti les autorités que « la contestation anti-gouvernementale risquait de durer des mois », a indiqué l’AFP. Cependant, le chef de l’opposition a assuré qu’il ne réclamait pas « un Etat religieux ».

Situé sur un archipel du Golfe persique au Moyen-Orient, relié à l’Arabie saoudite grâce à la chaussée du roi Fahd, le Bahreïn (665 km2) voit sa population se révolter contre la monarchie, dirigée par le roi Hamad ben Issa el-Khalifa. Les rassemblements ont début lundi 14 février, et les manifestants ont vu la police bahreïnie les disperser avec du gaz lacrymogène à Nouidrat, un village à l’Est de Bahreïn.

De son côté, le ministre de l’Intérieur a présenté des excuses après la mort, mardi 15 février, de deux jeunes chiites dans la dispersion de manifestations, et a annoncé l’arrestation des policiers présumés responsables de leur mort.

Malgré les appels au calme, plus de deux millions de personnes ont crié lors des funérailles de Fadel Salman Matrouk à Mahouz, une banlieue chiite de Manama, « le peuple veut la chute du régime », « Sit-in jusqu’à la chute du régime », ou encore « Mort aux Al-Khalifa », la dynastie sunnite au pouvoir à Bahreïn, à majorité chiite.

Sur Facebook, les protestataires avaient appelé la population à la révolte dans la suite des manifestations tunisiennes et égyptiennes notamment, en indiquant : « C’est votre chance d’ouvrir la voie à des réformes politiques et sociales, notamment dans la ligne des changements en cours au Moyen-Orient ». Les revendications sont clairement définies par les manifestants. « Hier on revendiquait des réformes, aujourd’hui nous réclamons la chute du régime. Ce régime doit tirer la leçon de ce qui s’est passé en Tunisie et en Égypte », a déclaré une oratrice dans la foule, citée par l’AFP.

Soutenu par les religieux, un dignitaire religieux a appelé les manifestants à rester sur la place de la Perle, rebaptisée par les manifestants Place Tahrir (Libération). « Ne quittez pas cette place jusqu’à la réalisation de vos revendications. Ne quittez pas cette place, c’est le message des martyrs », a-t-il annoncé aux manifestants.

 Céline Tabou 


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