A Jérusalem, tragique riposte à l’assassinat de Youssef Ramouni

La colonisation en Palestine responsable d’une radicalisation meurtrière

19 novembre 2014

En réponse à l’assassinat de Youssef Ramouni, chauffeur de bus palestinien, une attaque revendiquée par le FPLP a fait plusieurs victimes dont ses auteurs dans une synagogue de Jérusalem. Ce fait d’une extrême gravité est la conséquence d’une montée des tensions entretenue par les décisions des colonialistes israéliens : restriction pendant plusieurs jours de l’accès des musulmans venant prier à l’Esplanade des Mosquées, agressions de civils, destructions de maisons et poursuite de l’implantation de colonies. Pendant ce temps, Tel Aviv multiplie les obstacles à la reconstruction de Gaza.

Le 3 août dernier, lors d’une manifestation pour la fin de la guerre en Palestine, les Réunionnais solidaires ont lancé un appel à la paix.

La situation en Palestine occupée était à l’ordre du jour du Conseil de sécurité de l’ONU lundi. Elle a donné plusieurs éléments fixant le contexte de la riposte meurtrière du FPLP au meurtre d’un chauffeur de bus palestinien. Hier, deux membres de ce groupe ont choisi de viser une synagogue fréquentée par la communauté juive de Jérusalem. Ils ont tué plusieurs personnes avant d’être exécutés par l’armée israélienne.

Selon l’ONU, au cours des quatre dernières semaines, près de 500 Palestiniens, dont 60 enfants et huit femmes, avaient été blessés par l’armée israélienne d’occupation. Durant cette période, huit soldats israéliens avaient été blessés dans le Territoire sous autorité palestinienne.
« Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, avait exprimé sa profonde préoccupation en ce qui concerne la reprise des violences, et il a appelé toutes les parties à faire leur possible pour éviter toute exacerbation des tensions », a rappelé M. Toyberg-Frandzen, Sous-Secrétaire général aux Affaires politiques par interim. Il a ensuite salué la levée, le 14 novembre, de restrictions d’accès au Mont du Temple/Haram Al Charif en fonction de l’âge, en notant que la prière du vendredi s’était déroulée sans incident.

« Violations du droit international »

L’ONU rapporte que « s’agissant des activités israéliennes de colonisation, M. Toyberg-Frandzen a indiqué que, depuis le 21 octobre, un total de 82 bâtiments palestiniens, dont 47 étaient des habitations, avaient été détruits en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Ces démolitions ont entraîné le déplacement de 169 Palestiniens, dont 80 enfants. Le Sous-Secrétaire général par intérim, a rappelé que les transferts forcés de populations constituent des violations du droit international et du droit international humanitaire ».

« Les activités liées à l’implantation de colonies de peuplement contribuent à renforcer la méfiance entre les parties c’est pourquoi, le Secrétaire général a déclaré, à maintes reprises, que les actions unilatérales de ce type ne pouvaient que saper les chances de stabilité et de paix durable », a-t-il indiqué.

« La reconstruction de Gaza ne sera possible sans des efforts permettant de rétablir la confiance entre Israéliens et Palestiniens », a déclaré le responsable onusien en soulignant que cela passe nécessairement par la levée des restrictions de déplacements des Palestiniens et la pleine mise en œuvre du mécanisme temporaire de reconstruction.

Appel au calme du président palestinien

Avec l’action du FPLP hier, les colonialistes au pouvoir à Tel Aviv promettent la violence. Ils ont déjà annoncé vouloir raser les maisons des familles des kamikazes de la synagogue. Hier, l’armée d’occupation s’est déployée en force dans Jérusalem. Les médias occidentaux n’ont pas manqué de diffuser les images d’arrestation de supposés complices.

De son côté, le gouvernement palestinien appelle au calme. Le président Abbas a condamné l’attaque. Toute escalade ne règlera en rien le problème. C’est d’ailleurs ce qu’avait rappelé la veille de cet événement le représentant de Ban Ki-moon au Conseil de sécurité de l’ONU : « le temps est venu pour les dirigeants israéliens et palestiniens de faire les difficiles compromis qui, seuls, permettront de promouvoir la stabilité et d’assurer une sécurité à long terme à la fois aux Israéliens et aux Palestiniens ».

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