Moyen-Orient

La colonisation israélienne pèse sur les négociations avec les Palestiniens

13 août 2013, par Céline Tabou

Au mois de juillet, les échanges israélo-palestiniens ont repris après trois années de blocage, mais l’appel d’offres lancé par le gouvernement israélien pour la construction de logements dans des colonies de Jérusalem-Ouest va entraver les échanges.

Un accord de paix final devrait être finalisé d’ici neuf mois entre les deux camps, et sans contretemps, les négociations devraient se poursuivre le 14 août à Jérusalem, puis à Jéricho, en Cisjordanie.

Déjà des complications

Les négociations entre les deux parties se concentrent sur la libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël et la poursuite des constructions dans les colonies israéliennes, qui irrite les Palestiniens. La libération des détenus est contestée par certains alliés du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Cependant, le nouveau gouvernement Nétanyahou, issu des élections législatives de janvier 2013, n’a signé aucun nouveau projet de constructions depuis son entrée en fonctions, en mars dernier.

Selon les analystes, cette situation permet de donner des gages au Likoud, le parti du Premier ministre, pour faire accepter aux députés israéliens la libération d’une centaine de prisonniers palestiniens.

26 détenus ont été libérés cette semaine au même moment que les nouvelles constructions. Les 80 restants, condamnés pour des assassinats d’Israéliens avant la signature des Accords d’Oslo en 1993, devraient être libérés progressivement, en fonction de la progression des négociations. En effet, la veille de la rencontre entre les négociateurs israélien, Tzipi Livni, et palestinien, Saëb Erakat, les autorités israéliennes ont lancé un appel d’offres pour la construction d’un millier de logements dans des colonies à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. Les colonies précédentes avaient fait échouer les précédentes négociations en 2010.

Critique de Tzipi Livni

Le principal négociateur de paix israélien, Tzipi Livni, a critiqué dimanche 11 août les réglementations imposées par l’UE sur les colonies de peuplement qui ne considèrent pas les territoires occupés — Cisjordanie, Jérusalem et Hauteurs du Golan — comme faisant partie d’Israël. La négociatrice israélienne a vivement annoncé que « les futures frontières entre Israël et la Palestine seront déterminées dans les négociations, mais non pas selon les directives de l’UE ». Cette dernière a indiqué qu’il s’agit d’une « mesure unilatérale » de l’UE, invitant le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, à « attendre les résultats des négociations ».

De son côté, le chef de la diplomatie allemande a indiqué que son pays soutenait les pourparlers directs israélo-palestiniens, ajoutant que l’on doit éviter « des mesures unilatérales qui portent atteinte aux négociations ».

La Commission européenne a annoncé, fin juillet, que les accords signés entre les gouvernements ou les compagnies de l’UE ne le seront qu’avec Israël, dans des zones où les territoires ne sont pas occupés par l’État hébreu.

Face à cette annonce, le gouvernement israélien a menacé de suspendre sa coopération avec les représentants de l’Europe en Cisjordanie et à Gaza et de restreindre leurs déplacements dans ces zones.

De leurs côtés, les autorités américaines ont assuré que les États-Unis avaient fait part de leur « préoccupation » auprès de leur allié israélien, n’acceptant pas la « légitimité de la poursuite de l’activité de colonisation ».

D’autant que, selon “Le Monde”, le nombre de colons est passé de 7.700 personnes à 367.000 en six mois.

Céline Tabou


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