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La contestation persiste

Égypte

jeudi 17 février 2011, par Céline Tabou


En dépit des appels au calme, des manifestants ont poursuivi mercredi 16 février leur mouvement de protestation. Faisant fi des mises en garde de l’armée contre les conséquences des rassemblements et des grèves sur le retour à la normale et les efforts visant à améliorer l’économie, les Égyptiens ont continué à se mobiliser dans divers domaines : secteur bancaire, environnement, service public, industrie…


Privés de liberté, les Égyptiens profitent de l’espace qu’ils se sont octroyés pour exprimer leurs revendications. Toutefois, la situation se complique. Le secteur touristique, pilier de l’économie égyptienne, peine à se relancer alors que la saison démarre. Le tourisme rapporte environ 13 milliards de dollars par an au pays, et représente 6% du PIB et, directement ou indirectement, près de 10% de l’emploi, a indiqué un journaliste de l’Agence France Presse.

Une économie fragile à reconstruire

Cependant, la pauvreté et le chômage sont tels que ce secteur ne pourrait résoudre le problème structurel de l’économie du pays, auparavant basé sur les échanges extérieurs. Près de 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté, soit deux dollars par jour et par personne. Le salaire minimum a été fixé l’an dernier à environ 70 dollars par le gouvernement, ce qui est proche de ce seuil de pauvreté.

Le gouvernement a appelé mardi 15 février la communauté internationale à soutenir son économie, qui perdait lors de la révolte au moins 310 millions de dollars par jour, selon une note du Crédit Agricole, qui a abaissé ses prévisions de croissance 2011 pour l’Égypte de 5,3% à 3,7%. Cependant, les économistes et politiciens égyptiens devront mettre en place un nouveau modèle de développement qui ne profite pas qu’à une certaine classe de la population et exploite les plus pauvres.

Bien qu’inquiète de la crise économique que traverse l’Égypte, l’armée égyptienne, en charge du pouvoir depuis la démission vendredi dernier du Président Hosni Moubarak, avait prévenu mardi que de nouvelles grèves seraient « désastreuses » pour le pays.

L’armée « est consciente des conditions sociales et économiques que traverse la société, mais ces problèmes ne peuvent pas être résolus avant la fin des grèves et des sit-in », a-t-elle déclaré à l’agence officielle Mena. Mais l’armée sera-t-elle également consciente des enjeux sociaux et politiques à prendre dans les mois à venir ?

Céline Tabou


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