La demande d’adhésion de l’État Palestinien à l’ONU fait éclater l’hypocrisie des pays occidentaux

23 septembre 2011

C’est aujourd’hui, à New York, que le chef de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas demandera officiellement la reconnaissance de l’État palestinien et son adhésion comme 194e membre des Nations Unies. Cette initiative a déjà reçu le soutien de 126 membres sur 193. Mais elle se heurte à la résistance des pays occidentaux, États-Unis, en tête. La France manœuvre.

La situation actuelle signe l’échec des pays occidentaux qui, depuis 60 ans, n’ont pas réussi à ramener la paix dans cette région totalement transformée en poudrière. Le dialogue ouvert après les Accords d’Oslo conclu en 1993 entre Israéliens et Palestiniens a été interrompu devant la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens. Là, encore, les Occidentaux ont montré leur totale inefficacité à progresser sur le chemin de la paix et à faire respecter différentes résolutions de l’ONU. Un espoir était né, il y a un an, le 23 septembre 2010 : Obama prononça un discours à la tribune de l’ONU assurant son soutien à la création d’un État palestinien reconnu selon les frontières de 1967. Il militait « Pour un État libre et indépendant », en déclarant que : «  Si nous y parvenons lorsque nous reviendrons ici l’an prochain nous pourrions avoir un nouveau membre des Nations Unies, une Palestine indépendante vivant en paix avec Israël ».

À l’évidence, Obama a échoué.

Une situation nouvelle

Mais, depuis un an, un mouvement social et un souffle démocratique gagnent les pays arabes. Parti de Tunisie, ce qu’on appelle “le printemps arabe” a envahi l’Égypte, la Lybie, la Syrie, le Yémen, Barhein, etc. Certains pays plus stables comme le Maroc ont dû faire d’importantes réformes et des concessions. Les changements intervenus en Turquie et en Égypte ont enlevé à Israël ses soutiens historiques et redistribué les rapports de forces dans la zone des conflits. Israël est isolé. À l’intérieur du pays, c’est la première fois que le gouvernement est confronté à un soulèvement social de grande ampleur, largement soutenu par les jeunes, qui s’inspirent du printemps arabe. C’est la première fois aussi que les jeunes demandent d’arrêter la guerre et de consacrer les sommes dépensées contre les Palestiniens à créer des emplois et construire des logements pour la jeunesse. Une situation nouvelle est née de la conjugaison du soutien occidental au printemps arabe et du mouvement social israélien.
C’est dans ce contexte d’ouverture démocratique que Abbas va profiter pour lancer sa demande d’adhésion, aujourd’hui.

La reculade de l’Occident est une honte

Depuis qu’il a déclaré son intention d’agir en ce sens, Abbas dit qu’il est soumis à des pressions pour qu’il renonce à son initiative. « C’est l’enfer », dit-il. Des voix s’élèvent pour lui conseiller de reporter à une autre occasion. Obama est à nouveau intervenu à l’ONU : il était totalement en retrait par rapport à son discours de l’année dernière. Intervenant juste après lui, Nicolas Sarkozy propose un calendrier pour mieux préparer les conditions de cette adhésion. Nous savons par expérience que cela ne sera pas respecté.
Si Abbas est obligé d’agir de la sorte, c’est justement parce que les pays occidentaux n’ont pas fait respecter les calendriers prévus. Ils ont été complices de la dégradation de la situation. Toute tentative de reporter l’adhésion est un manque de courage et de fermeté politique.

Votez l’adhésion !

La seule solution est de voter l’adhésion, avec un volet d’accompagnement de la communauté internationale à traiter les conséquences de cette décision collective. Il faut décider, puis assumer.
La position française consiste à vouloir régler les problèmes d’abord, puis accepter l’adhésion quand tout sera aplani. Si les circonstances n’étaient pas si dramatiques, on aurait dit que c’est de la diversion. L’Occident avait tout son temps pour régler les données conflictuelles, rien n’a été fait durant des dizaines d’années. Sous des dehors volontaristes, on raconte la même salade dont le résultat concret est de repousser l’échéance. Obama a montré comment il peut changer de position en 12 mois. Obama comme Sarkozy seront soumis au test crash électoral, l’année prochaine. Accepter les gesticulations de Sarkozy, c’est se moquer des Palestiniens et des partisans de la paix. C’est tuer l’espoir né du printemps arabe de construire la paix dans la région du Moyen-Orient.


Élie Hoarau signe la pétition pour l’État palestinien

Représentant des Outre-mer au Parlement européen, le député Élie Hoarau a signé une pétition lancée par Hubert Védrines appelant à la reconnaissance de l’État palestinien.
La pétition demande aux gouvernements européens de reconnaître l’État de Palestine en tant que 194ème membre des Nations Unies.
Cette démarche rappelle le soutien constant des Réunionnais à une solution politique permettant d’arriver enfin à la paix sur cette terre en état de guerre permanente depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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