Débarquement de nouveaux renforts français au Liban

La France pourrait prendre le commandement opérationnel de la Finul

26 août 2006

L’arrivée de ce nouveau contingent coïncide avec une importante réunion de l’ONU, hier à Bruxelles, où les Ministres des Affaires étrangères européens devraient contribuer au renforcement de la Force intérimaire des Nations-unies au Liban (Finul). La France s’est engagée jeudi à porter de 200 actuellement à 2.000 hommes sa contribution.

Le deuxième détachement de renforts français pour la force de l’ONU au Liban, soit 170 soldats, a commencé à débarquer vendredi matin à Naqoura, un port du Sud du pays proche de la frontière israélienne. Les premiers chalands du Foudre, un bâtiment de la Marine française, ont débarqué des véhicules et une partie des 170 soldats du génie. Ils rejoignent 49 soldats du même corps déjà au Liban depuis samedi dernier.
Les soldats qui débarquaient vendredi sont spécialisés dans le déblaiement, la reconstruction et le déminage.
"Les différents protagonistes (du conflit au Liban) ont laissé derrière eux un certain nombre d’engins explosifs, que ce soit des sous-munitions lancées par avion ou des mines anti-personnels ou antichar, et puis des pièges divers et variés", a expliqué l’amiral Xavier Magne, le commandant de l’opération Baliste qui assure la logistique des troupes françaises au Liban.
"Il s’agit des premiers renforts qui arrivent pour préparer le terrain à de futurs déploiements. Leur rôle est de préparer ces déploiements, de repérer les mines, de mettre sur pied les installations pour les futures troupes", a indiqué de son côté le porte-parole de la Finul, Alexander Ivanko.
Ce premier déploiement de troupes coïncide avec une importante réunion des Ministres des Affaires étrangères européens qui devraient s’engager devant l’ONU, hier, à contribuer substantiellement à la Finul.

Des progrès dans la constitution de la force de paix

Ces tractations viennent après de longues hésitations des pays contributeurs, notamment de la France qui s’était attirée des critiques pour ne s’être engagée dans un premier temps que sur l’envoi de 200 soldats au Liban, en renfort de ses 200 Casques bleus participant à l’actuelle Finul.
De nombreux pays avaient exprimé leurs réticences en l’absence de règles d’engagement précises et de garanties de sécurité, craignant d’envoyer leurs troupes sur un terrain explosif, sans qu’elles aient les moyens d’agir en cas de violences.
Les dernières interrogations concernent aussi la tête de la Force... Romano Prodi, chef du gouvernement italien, s’était proposé : "Ce n’est pas un concours de beauté, et nous devons tout faire pour contribuer à restaurer la paix. Si nous avons les commandes, c’est bien, sinon nous participerons quand même". La France, elle aussi, s’est proposée pour le commandement de la Finul. D’ailleurs, sur le terrain, c’est un général français qui a été confirmé dans sa mission. Jacques Chirac s’est par ailleurs fait plus précis sur la participation française : "Deux bataillons supplémentaires viendront sur le terrain étendre notre dispositif au sein de la Finul. Deux mille soldats français seront ainsi placés sous casques bleus au Liban". Le chef de l’État français aimerait que son annonce crée un effet d’entraînement sur les autres pays européens. L’Espagne pourrait envoyer 700 hommes, enfin chez les non-européens, l’Indonésie, le Maroc et la Turquie pourraient être de gros contributeurs.

Rome laisserait le commandement opérationnel à la France

L’Italie pourrait commander la Force intérimaire des Nations-unies au Liban (Finul) depuis le bureau new-yorkais des opérations de maintien de la paix et en laisser le commandement opérationnel à la France, au moins pour un temps, a suggéré vendredi Arturo Parisi, Ministre italien de Défense.
Rome a ainsi demandé à l’ONU de prendre les commandes au Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), a précisé Parisi. Dans le cadre de ce partage des tâches, le commandement sur le terrain aurait de bonnes chances de rester entre les mains du général français Alain Pellegrini, qui dirige d’ores et déjà les 2.000 hommes que compte actuellement la Finul.
En vertu de la résolution 1701, qui a mis fin aux affrontements entre le Hezbollah et l’armée israélienne, ces effectifs doivent être portés à 15.000 hommes.
"Sur le terrain, le commandement restera français pour cette phase. (Le Président français) Jacques Chirac a fait savoir qu’il comptait renforcer et étendre la présence de la Finul", explique Parisi dans un entretien publié par le quotidien “La Repubblica”.
L’Italie aura par ailleurs le commandement du DOMP (...).
Le mandat du général Pellegrini expire en février 2007, ce qui permettrait éventuellement à l’Italie de prendre la relève.
De source proche du Ministère italien de la Défense, on juge cette hypothèse "hautement probable".


Deux tiers des Israéliens souhaitent la démission d’Ehud Olmert

Près des deux tiers des Israéliens sont favorables à la démission du Premier ministre Ehud Olmert, selon un sondage publié vendredi par le quotidien à grand tirage Yediot Ahronot, qui qualifie ce résultat de "séisme" politique.
Son départ est ainsi souhaité par 63% des personnes interrogées tandis que 74% se prononcent pour celui de son ministre de la Défense, Amir Peretz. Une majorité (54%) réclame par ailleurs la démission du général Dan Halutz, chef d’état-major de l’armée israélienne.
Olmert, qui, à la différence de la plupart de ses prédécesseurs, n’a pas de passé militaire, traverse une grave crise de confiance depuis la guerre contre le Hezbollah libanais, que beaucoup parmi ses concitoyens considèrent comme un échec.
Les partisans de sa démission n’avaient encore jamais atteint la majorité. Dans une précédente étude, publiée le 16 août par le Yediot Ahronot, 41% des sondés se disaient favorables à son départ et 57% se prononçaient pour celui de Peretz.


Selon le Ministre italien des Affaires étrangères

Une force internationale devrait également être déployée à Gaza

Une force internationale devrait également être envoyée dans la Bande de Gaza en cas de réussite du déploiement de la Finul renforcée à la frontière entre Israël et le Liban, estime le Ministre italien des Affaires étrangères Massimo D’Alema dans une interview publiée vendredi par le quotidien israélien "Haaretz".
Les Palestiniens demandent depuis longtemps une présence internationale en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, ce à quoi Israël a toujours été opposé.
"L’idée d’envoyer des soldats de l’ONU dans la Bande de Gaza fait actuellement son chemin", déclare le chef de la diplomatie italienne à "Haaretz".
Massimo D’Alema précise toutefois que l’envoi de cette force internationale pourrait être envisagé si le Fatah du Président modéré de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas entre dans le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas et si le caporal israélien Gilad Shalit est libéré.
Ce soldat âgé de 19 ans avait été capturé le 25 juin au cours d’un raid contre un poste de l’armée israélienne près de la frontière avec la Bande de Gaza qui avait également entraîné la mort de 2 autres soldats israéliens, déclenchant une offensive de l’État hébreu en territoires palestiniens, essentiellement dans la Bande de Gaza.
"Je pense que si les choses se passent bien au Liban, un processus positif similaire peut également commencer dans la Bande de Gaza : la libération de Shalit, la formation d’un gouvernement palestinien d’unité qui satisfait aux critères fixés par la communauté internationale et la présence d’une force des Nations-unies pour soutenir le gouvernement palestinien", déclare encore Massimo D’Alema dans les colonnes du quotidien israélien.


8 Palestiniens blessés à Gaza par des tirs israéliens

L’aviation israélienne a blessé 8 Palestiniens dans le bombardement de 2 bâtiments de la Bande de Gaza, a-t-on appris de sources médicales.
Une première frappe a détruit dans la nuit une maison du camp de réfugiés de Djabalia, où vit un commandant local des Brigades des Martyrs d’al Aksa.
Cinq civils palestiniens se trouvant à proximité ont été blessés.
Trois autres civils ont été touchés par la seconde frappe qui visait un bâtiment de la ville de Gaza. Une porte-parole de l’armée israélienne a affirmé que le raid visait un dépôt d’armes.
Des témoins ont confirmé avoir été prévenus par téléphone par l’armée israélienne. Ils ont ajouté que des bâtiments adjacents avaient également été endommagés.


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