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par le Dr Raymond Vergès

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La situation au Yémen reste préoccupante

Utilisation d’armes interdites par l’Arabie saoudite

lundi 4 mai 2015


La campagne aérienne menée par la coalition, initiée par l’Arabie saoudite, a fait plus de 1 200 morts et plus de 5 000 blessés, depuis le 26 mars 2015. En un mois, les pertes humaines sont considérables et les dégâts matériels importants.


De nombreux Yéménites ont pris la fuite à cause des bombardements de l’armée saoudienne. Ils sont devenus des réfugiés. (Photo : Almigdad Mojalli/IRIN)

D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la destruction d’infrastructures, notamment les routes, freinent la distribution de médicaments. Ce qui contribue à la crise humanitaire dans le pays, celle-ci touche plus de 7,5 millions de personnes affectées par le conflit entre la coalition militaire de l’Arabie saoudite et les milices chiites, Houthis.

Le nombre important de pertes humaines en quelques semaines pourrait s’expliquer par l’utilisation des munitions à fragmentation fournies par les États-Unis à la coalition de l’Arabie saoudite. Cette dernière aurait utilisé ces armes lors de raids aériens contre des rebelles chiites au Yémen, ce qui est interdit par un traité international, a dénoncé dimanche 3 mai, l’organisation non gouvernementale, Human Rights Watch (HRW).

HRW affirme avoir des preuves

Plusieurs éléments crédibles prouvent l’usage de cet armement depuis la mi-avril. Photos, vidéos et autres documents indiquent l’utilisation des munitions en grappe ces dernières semaines dans des frappes de la coalition sur le gouvernorat de Saada, bastion des rebelles Houthis dans le nord du Yémen, a annoncé HRW dans un communiqué de presse.

L’organisation de défense des droits de l’Homme a affirmé ses accusations. HRW a analysé des images satellites, assurant que ces sous-munitions semblent avoir atterri sur un plateau cultivé, à 600 mètres de zones habitées. Ces sous-munitions explosent après coup, créant des dangers à long terme pour les civils.

Les armes à sous munition sont interdites, depuis 2008, par un traité des Nations Unies adopté par 116 pays, hormis le Yémen, l’Arabie saoudite, les États-Unis. « Ces armes ne devraient jamais être utilisées, en aucune circonstance », a affirmé Steve Goose, directeur à HRW qui suit les questions d’armements.

En effet, ces armes n’explosent pas toujours à l’impact au sol, ce qui rend les zones dangereuses pour les populations qui continuent d’être estropiés ou tués des années ou même des décennies après la fin des hostilités. Au-delà des blessures, les armes à sous-munitions contaminent les terres arables, tuent le bétail et détruisent les abris, freinant le développement économique des pays touchés par ces sous-munitions.

La confrontation continue

L’Arabie Saoudite poursuit sa campagne aérienne contre le Yémen, afin d’empêcher les Houthis de prendre le contrôle du pays. À la suite des accusations d’HRW et du dernier de l’OMS, l’Iran a haussé le ton contre Riyad, dimanche 3 mai.

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré : « Nous considérons la sécurité du Yémen comme la sécurité de la région et de l’Iran (..) Il ne sera pas permis que d’autres jouent avec notre sécurité commune par des actions aventuristes », selon Radio France Internationale. Ce dernier a de nouveau appelé la coalition à mettre fin aux frappes militaires contre le Yémen.

Une demande balayée de la main pour l’Arabie Saoudite et ses alliés arabes sunnites qui continuer leur campagne militaire quotidienne contre les rebelles chiites et leurs alliés.

Pour résoudre le conflit, Téhéran a demandé la mise en place d’un dialogue inter-yéménite sans ingérence étrangère, alors que l’Arabie Saoudite exige que les parties yéménites se retrouvent à Riyad pour toute négociation. La tension reste à son comble entre Téhéran et Riyad, qui s’opposent au Yémen, mais également sur la situation en Syrie, en Irak, au Liban et à Bahreïn.

En attendant, le pétrole et la nourriture commencent à manquer au Yémen, laissant craindre « un effondrement du pays d’ici quelques jours », d’après l’ONU, qui a indiqué que « les services encore en fonction dans le pays en termes de santé, d’eau et de nourriture sont en train de disparaître parce que le pétrole ne rentre plus », a prévenu Johannes Van Der Klaauw, le coordinateur humanitaire de l’ONU pour le Yémen, dans un entretien à l’AFP.

Sai Lin


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