Mort de trois soldats de l’armée française en service commandé

Le Conseil présidentiel libyen ignorait la présence militaire française en Libye

22 juillet 2016

Le Conseil présidentiel du gouvernement libyen d’union nationale a publié mercredi soir un communiqué affirmant qu’il ignorait la présence militaire française dans l’Est du pays. Il a fait part à Paris de son « mécontentement » de savoir que des militaires d’une puissance étrangère était en opération en Libye à son insu.

Dans son communiqué, le Conseil présidentiel du gouvernement de réconciliation nationale fait notamment part de « son mécontentement » après l’annonce par le gouvernement français d’une présence militaire française dans l’Est de la Libye à son insu et sans coordination avec les autorités légitimes.

Le Conseil indique qu’ « immédiatement après la déclaration française, il a eu des contacts directs au plus haut niveau avec les autorités françaises pour déterminer les causes et les circonstances de cette présence et sa taille et exigé une explication et des détails pour comprendre les raisons et les circonstances de l’accident ».

Trois militaires des unités des forces spéciales françaises présentes en Libye pour soutenir la lutte contre les groupes extrémistes en Libye ont péri dans le crash d’un hélicoptère, a annoncé mercredi le président français, François Hollande, confirmant une information du ministère de la Défense.

Les militaires français étaient en service commandé en Libye a indiqué le chef de l’État.

Le porte-parole du gouvernement français, Stéphane Le Foll, a reconnu pour la première fois la présence de forces spéciales françaises en Libye pour lutter contre les groupes djihadistes.

Rejet de toute violation du territoire

Le Conseil présidentiel rappelle dans son communiqué « les constantes nationales annoncées à plusieurs reprises qu’il n’y a pas le moindre compromis sur la souveraineté libyenne ».

Tout en réaffirmant son rejet de toute violation du territoire libyen, le Conseil présidentiel se déclare disposé à accueillir « toute aide ou soutien des pays frères et amis dans la guerre contre l’organisation de l’État islamique (Daech), mais cet appui devra se faire dans le cadre d’une demande du Conseil et en coordination avec lui, en tant que seul organe légitime du pays, de manière à maintenir la souveraineté nationale ».

Le Conseil présidentiel exprime sa reconnaissance à l’effort international de lutte contre le terrorisme, soulignant qu’il est bien conscient de la nécessité d’efforts internationaux concertés pour éliminer cette épidémie que représente Daech.

Toutefois, le Conseil présidentiel met en garde que : « tout cela ne justifie pas une intervention à notre insu et sans coordination avec nous et sans tenir compte de ce que nous avons déclaré sur la sainteté du sol libyen ».

« Déclaration de guerre »

Pour sa part, le Mufti de la Libye, Saddok Al-Ghariani, a estimé que l’annonce par le ministère français de la Défense de la mort de trois de ses soldats à l’ouest de la ville de Benghazi constituait une « déclaration de guerre » à la Libye, appelant les Libyens à dénoncer cette ingérence.

M. Al-Gharani, qui intervenait mercredi sur la chaîne de télévision « al-Tanassouh », a affirmé que « la Déclaration du ministère français de la Défense de morts parmi ses soldats en Libye et leur fierté à leur égard équivalent à une déclaration de guerre ». « C’est un devoir légitime pour tous les Libyens de manifester pour condamner l’intervention française en Libye », a-t-il ajouté.

L’ancien Mufti a souligné dans son intervention la nécessité d’unir les Libyens pour contrer ce qu’il appelle « une agression extérieure » en disant : « la question est maintenant claire, notre pays subit une invasion étrangère ».

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