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Dans la revue ’Hérodote’, les éléments de la crise
18 janvier 2013
Le 6 avril 2012, le mouvement des rebelles touareg (le MNLA) déclare unilatéralement l’indépendance de l’État d’Azawad au nord du Mali.
Cette revendication puise ses racines jusque dans l’Histoire précoloniale. Elle a été réveillée par les événements survenus en Libye et l’arrivée de militants bien armés, en bonne partie ralliée à la mouvance islamiste AQMI.
Dans la capitale Bamako, le président Amadou Toumani Touré (ATT) est pris de court, de même que les observateurs étrangers qui ont érigé le Mali en vitrine de la démocratie africaine. Ainsi le président français Nicolas Sarkozy n’avait-il pas eu de mots assez flatteurs pour son homologue ATT en 2010. En quelques semaines, les illusions vont se dissiper.
La colonisation de la région par les Français a lieu dans les années 1880 et 1890. Les Touareg deviennent le dernier peuple d’Afrique de l’Ouest soumis à la colonisation française, en 1902. Les conflits entre les Touareg et les autres populations s’apaisent sous l’administration française.
Mais en 1960, à l’occasion des indépendances, la puissance coloniale confie le pouvoir politique aux "peuples du sud", avec la création de pays comme le Mali et le Niger : cela fait ressurgir les revendications des Touareg.
Tenus en lisière du pouvoir, ils se rebellent en vain dès 1962 au Mali. Les gouvernements tentent de les sédentariser de force, notamment en saisissant leurs chameaux et leurs troupeaux au passage des frontières.
Ces nomades sont aussi les principales victimes de la désertification du Sahel, qui décime leur bétail dans les années 1970. La famine suscite une mobilisation sans précédent en Europe, mais n’est guère relayée par les gouvernements malien et nigérien, qui laissent les nomades mourir de faim sur les routes de l’exode. Ce drame crée une source de tensions supplémentaire.
De nouvelles rébellions éclatent dans les deux dernières décennies du millénaire : "guerres des sables" de 1990 à 1995 au Mali et au Niger, en 2006 au Mali, puis de 2007 à 2009 dans ces deux mêmes pays.
Le coup d’État affaiblit le Mali
L’insurrection de 2012 au Mali, qui a mené à la partition du pays, s’inscrit dans cette lignée. Elle se distingue toutefois par la rapidité et l’efficacité des insurgés : 17 janvier : début de l’insurrection du MNLA dans le nord du Mali.
(…) 6 avril : le MNLA ayant conquis l’ensemble des territoires revendiqués, il met fin aux attaques et proclame l’indépendance de l’Azawad, qui englobe toute la moitié nord du Mali.
L’accélération des succès rebelles par rapport aux précédentes insurrections est principalement due au coup d’État, qui a considérablement affaibli l’armée malienne. Il existe toutefois plusieurs autres raisons extérieures au Mali qui expliquent leur succès : les conséquences de l’indépendance du Sud-Soudan, de la guerre en Libye.
Les suites de la guerre civile en Algérie
En 1998, la guerre civile en Algérie entraîne la création du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat), branche dissidente du GIA (Groupe islamique armé).
Le GSPC élargit son domaine d’action vers les autres pays sahariens. En 2007, il devient AQMI, "Al-Qaida au Maghreb islamique" : ce changement de nom est principalement motivé par la terreur qu’inspire le nom d’Al-Qaida depuis 2001, ce qui est l’objectif premier d’une organisation terroriste. De fait, cette opération de "marketing" a parfaitement fonctionné auprès des médias occidentaux. Elle a aussi permis aux islamistes du Sahel de collecter avec succès des fonds auprès des Séoudiens en faisant valoir leur allégeance au wahhabisme, le courant intégriste auquel se réfèrent les dirigeants séoudiens.
AQMI est avant tout une organisation mafieuse et se finance en grande partie par les rançons obtenues en échange des otages capturés. Le Sahara lui offre un lieu idéal de repli. Le nord du Niger et du Mali sont particulièrement touchés par ses actions, ce qui tend à affaiblir ces deux pays.
Drame humain et culturel
De façon prévisible, l’alliance contre-nature des islamistes et des indépendantistes touaregs fait long feu. Le 27 juin 2012, les mouvements dérivés d’AQMI (MUJAO et Ansar Dine) attaquent Gao et chassent les indépendantistes touareg de la ville. La guerre fait fuir une partie de la population malienne vers les pays voisins (Niger, Mauritanie, Burkina Faso), ce qui amplifie la crise alimentaire et l’instabilité politique dans tout le Sahel.
Les islamistes s’attirent une célébrité internationale en entamant la destruction de plusieurs mausolées à Tombouctou. Le drame humain provoqué par la guerre se double ainsi d’un drame culturel. Le nord du Mali est frappé d’une évolution "à la somalienne", avec la disparition de toute structure étatique et le partage du territoire entre des bandes armées.
Retour du Mali dans le giron de la France
À Bamako, les putschistes qui ont renversé le président malien, effrayés par leur audace, acceptent finalement de restituer le pouvoir à des civils. Parmi eux un prestigieux scientifique de la NASA qui ne tiendra pas plus de quelques mois dans le marigot gouvernemental.
Mais l’armée malienne, qui n’a d’"armée" que le nom, semble bien incapable de reconquérir le nord du territoire. La CEDEAO (Communauté Economique des États d’Afrique de l’Ouest) ne paraît pas mieux outillée. Réduit à l’impuissance, le nouveau gouvernement, instable et inexpérimenté, attend plus le salut de la France...
Les origines du conflit entre Touareg et peuples du Sud « Le Sahel (mot arabe qui signifie rivage) est une zone de transition brutale entre le désert au nord et la forêt humide au sud. Ce contraste climatique trouve son corollaire dans le peuplement : les cultures du nord sont très distinctes de celles du sud. La ligne correspondant à 400 mm de précipitations annuelles apparaît comme une frontière naturelle de peuplement. Les peuples du nord regroupent notamment les Arabes (en Mauritanie et au Soudan) et les Touareg (au Mali et au Niger), ces derniers appartenant au groupe des Berbères. Ils sont les héritiers d’un mode de vie largement nomade. Les peuples du sud appartiennent au groupe nigéro-congolais (Sénégal, Mali, Niger) ou nilo-saharien (Tchad, Sud-Soudan). Ils sont sédentarisés depuis longtemps (à l’exception des Peuls). L’islam est très majoritaire dans tout le Sahel, que ce soit parmi les peuples du nord ou du sud. La séparation entre islam et christianisme est située plus au sud, et peut y entraîner d’autres conflits, comme au Nigeria, au Sud-Soudan ou encore au Tchad. Dans ce dernier pays, les nomades musulmans du Nord l’ont emporté de manière définitive sur les Saras chrétiens et animistes du Sud dans les années 1970. Les conflits qui opposent les Touareg aux autres peuples du Mali datent de bien avant la période coloniale. La première vision détaillée de la région nous est offerte par René Caillié, qui fut le premier Européen à atteindre la ville mythique de Tombouctou et à en revenir vivant. La découverte eut lieu le 20 avril 1828. Effaçons-nous un instant pour laisser place à sa description des peuples et de leurs relations. Déjà dans ce texte émerge l’opposition entre une population sédentaire dominante d’un point de vue démographique et politique, et des Touareg nomades dominant militairement. L’islam y apparaît déjà comme le point commun à tous ces peuples ». |
An plis ke sa - Les conséquences de l’indépendance du Sud-Soudan Le Soudan (ex-Soudan anglo-égyptien), plus vaste pays africain, a longtemps posé problème : l’écartèlement entre les peuples arabes musulmans du nord et les peuples nilotiques chrétiens du sud a provoqué une première guerre civile de 17 ans dès l’indépendance en 1956, puis une deuxième de 21 ans qui ne s’est achevée qu’en 2005. Le Sud-Soudan a finalement obtenu son indépendance en juillet 2011, suite à un référendum : la scission du pays est aujourd’hui internationalement reconnue. Cette officialisation, si elle apaise localement le conflit, crée en revanche un précédent qui tend à déstabiliser le reste de l’Afrique. En particulier, les Touareg du Mali peuvent mettre en avant ce cas de "jurisprudence" pour légitimer la création de l’Azawad auprès du reste du monde. - Les conséquences de la guerre de Libye Avec la fin de leur rébellion au Mali en 1995, certains combattants touareg se sont retrouvés désoeuvrés et ont rejoint l’armée du colonel Kadhafi en Libye. Après la chute du dictateur en octobre 2011, beaucoup sont rentrés au pays, emmenant avec eux des armes lourdes. Ces moyens humains et matériels supplémentaires ont permis de renforcer le MNLA. Il serait cependant hëtif d’affirmer que l’intervention en Libye a déstabilisé toute la région : beaucoup de combattants vivent de la guerre et se contentent de passer d’un pays à l’autre au gré des conflits. C’est d’autant plus le cas des Touareg, de tradition nomade. Ainsi, la paix survenant à un endroit tend naturellement à renforcer les conflits dans un autre, par simple effet de vases communicants. |
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