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PROCHE-ORIENT
“L’Orient Le Jour”
26 août 2006
L’action des ulémas et de Moussa Sadr
La situation de la population chiite s’est davantage dégradée à la fin des années 60 et au début des années 70 avec l’implantation des organisations armées palestiniennes au Liban-Sud, la recrudescence des opérations menées par les Fedayines contre Israël à partir du Arkoub et les représailles israéliennes qui visaient la région méridionale, donc des zones à forte densité populaire chiite. Il en a résulté un mouvement d’exode progressif, mais soutenu, de ces populations en direction des banlieues de la capitale. Ces sudistes forcés à l’exode sont venus grossir ainsi les rangs d’un sous-prolétariat chiite qui constituait déjà autour de la capitale une "ceinture de misère".
C’est dans un tel contexte potentiellement explosif qu’ont débarqué à Beyrouth dans le courant des années 60 un certain nombre d’ulémas chiites qui venaient d’achever leur formation religieuse à Qom ou à Najaf. Trois d’entre eux, l’Imam Moussa Sadr, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine et cheikh Mohammed Hussein Fadlallah, se sont rapidement distingués par leur charisme, leur vaste culture religieuse et leur vision claire de la voie qui devrait être suivie pour sortir les chiites de leur situation de population déshéritée. Tout en adoptant, au départ, un profil bas, ils ont multiplié les conférences, les rencontres et les débats au sein des clubs, des lieux de culte et des associations sociales, chacun dans une zone à forte implantation chiite.
La politisation du religieux
L’Imam Moussa Sadr s’est avéré être, sans tarder, le plus politisé des ulémas. Mettant parfaitement à profit un charisme peu commun, il sillonnait le pays et multipliait les conférences. Vers la fin des années 60, il s’était déjà imposé comme un pôle d’influence politico-communautaire dont l’étoile ne cessait de monter. En 1967, il réussit à obtenir du pouvoir central la formation du Conseil supérieur chiite, dotant ainsi la communauté d’une institution censée affirmer l’identité et la présence socio-politique des chiites.
Mal perçu par les politiciens traditionnels, qui voyaient en cette instance une sérieuse menace pour eux, le CSC a vu son rôle réduit à un simple regroupement de notabilités et de responsables qui tentaient tant bien que mal d’accorder leurs violons au sujet des questions politiques et nationales qui étaient au centre de l’actualité. Moussa Sadr s’est alors attelé à la création d’un mouvement populaire, le “Mouvement des déshérités”, ayant pour mission de répondre aux aspirations politiques et sociales de la communauté chiite, notamment sur le plan de la lutte contre le sous-développement socio-économique dans lequel se débattaient les régions chiites au Liban-Sud, dans la Békaa et dans les banlieues de Beyrouth. L’un des objectifs sous-jacents de ce mouvement était aussi de soustraire les milieux populaires chiites à l’influence grandissante des partis arabisants ou de gauche et des organisations palestiniennes armées, mais aussi de créer un substitut aux leaders féodaux traditionnels qui maintenaient la communauté dans un état de léthargie chronique.
Plus de beaux sentiments, de l’action
Définissant la ligne directrice de son action, Moussa Sadr prononce le 18 février 1974 un discours qui sera considéré par certains comme l’acte de naissance du chiisme libanais, sa première expression politique en tant que telle : "Notre nom n’est pas Metwali. Notre nom est ceux du refus (rafezun), ceux de la vengeance, ceux qui se révoltent contre toute tyrannie. Même si nous devons le payer de notre sang, de notre vie... Nous ne voulons plus de beaux sentiments, mais de l’action. Nous sommes las des mots, des états d’âme, des discours... J’ai fait plus de discours que quiconque. Et je suis celui qui a le plus appelé au calme. J’ai assez lancé d’appels au calme. À partir d’aujourd’hui, je ne me tairai plus. Si vous restez inertes, moi non... ".
Le “Mouvement des déshérités” a constitué ainsi la première structure socio-politique dont avaient pu se doter les chiites du pays, depuis l’époque de l’empire ottoman. Face à l’implantation des organisations palestiniennes armées dans le Arkoub et sous l’effet de l’escalade militaire qui s’en est suivie, l’Imam Sadr a créé secrètement, au début des années 70, une milice armée, le mouvement “Amal”, encadrée et entraînée, par le Fateh. L’existence de cette milice - devenue la nouvelle façade du “Mouvement des déshérités” - a éclaté au grand jour en 1974 à la suite d’une explosion meurtrière survenue lors d’un entraînement militaire organisé dans la Békaa. L’apparition du mouvement Amal sous l’impulsion de Moussa Sadr a permis ainsi de canaliser au sein d’une structure communautaire le sous-prolétariat chiite qui, en l’absence d’une telle structure, avait été attiré et phagocyté par des partis laïcisants ou de gauche, tels que le Parti communiste, l’Organisation de l’action communiste (OACL) ou le Baas.
Cette action politique et militaire menée par l’Imam Sadr ainsi que l’ensemble de la situation politico-socio-économique désastreuse dans laquelle se débattaient les chiites depuis de nombreuses années - et dont les racines remontaient à 1920 - ont constitué le terreau qui favorisera l’émergence et le rapide renforcement du Hezbollah dans le courant des années 80. Pour certains observateurs, la culture politique que Moussa Sadr a contribué à enraciner et qu’il a puisée dans les valeurs du chiisme, ainsi que l’éveil communautaire qu’il a suscité ont frayé la voie à la création du Hezbollah.
À suivre...
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