
Hommage à la femme de Bruny PAYET
1er juillet, parLa section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
Témoignage
19 juillet 2006
Depuis que Beyrouth est la cible des bombardements, les appels de sympathie et d’inquiétude affluent à la Maison du Liban de Saint-André. Son Président, Nabil Salameh, Libanais de nationalité française, installé depuis 21 ans à La Réunion, est partagé entre son téléphone et son téléviseur qu’il ne quitte plus. Inquiet pour ses proches, son peuple, son pays, selon lui, ’le Liban ne veut pas de cette guerre qui n’est pas la nôtre’.
Lorsque nous l’avons joint hier matin, il venait d’avoir au téléphone les familles libanaises de La Réunion parties passer quelques jours de vacances aux côtés de leurs proches, peu de temps avant l’éclatement du conflit. Dans le pays, comme dans les cœurs, c’est l’effondrement total. Nabil Salameh, comme la centaine de familles libanaises de La Réunion, vit difficilement ce conflit à distance. Il attend un cessez-le-feu qu’il espère imminent. Au-delà de l’émoi, il tient à rappeler les origines de ce conflit et maintient avec force qu’aujourd’hui, qu’importe à qui appartient la Ferme de Chéba, territoire encore sous occupation israélienne, prétexte à la guerre, il faut pacifier les frontières du pays et poser les armes.
"Le pays est pris en otage"
Comment se portent les familles réunionnaises sur place ?
- Je les ai eues il y a à peine une heure au téléphone. Elles sont très choquées. Elles essayent de fuir. Sur place, l’ampleur de la situation est telle, que ce matin, (NRLD : hier) elles m’ont parlé d’un véritable tremblement de terre. Pour l’instant, le stock d’approvisionnement est suffisant, mais d’ici quelques jours, le manque va commencer à se faire sentir. Les centrales pilonnées, il n’y a plus d’électricité, plus d’eau non plus. La ligne fixe de téléphone a été coupée rapidement, reste encore le téléphone cellulaire, mais une fois les portables déchargés, on devra se retourner vers les vieilles habitudes des années de guerre, avec les batteries individuelles.
Ont-elles pu prendre contact avec les autorités françaises pour se faire rapatrier ?
- Toutes les familles libanaises de La Réunion sont de nationalité française. Elles pourront donc bénéficier des moyens de rapatriement mis à disposition par le gouvernement français dans les prochains jours. Mais elles devront quasiment faire le tour du monde avant de rentrer à La Réunion, c’est pourquoi elles essayent de négocier un itinéraire plus direct sans passer par Paris.
Ce conflit était-il, selon vous, prévisible ?
- On ne s’y attendait absolument pas. Rien ne laissait penser, de près ou de loin, à un conflit d’une telle ampleur. Ce qui est le plus surprenant et qui fait le plus mal, c’est ce blocus sur l’aéroport de Beyrouth, le port, la destruction des ponts et des routes... le pays est pris en otage.
Attendez-vous une intervention de la communauté internationale ?
- Très honnêtement, on n’attend rien d’elle. Par contre, de la France, beaucoup. Sans parler à demi mot, vous voyez comme moi que la communauté internationale ne réagit pas, alors que la France a dépêché sur place son Premier ministre et mis rapidement des mesures de rapatriement pour ses ressortissants. Le Liban est la fenêtre française sur la Proche-Orient.
"... mais je garde espoir"
Avec le recul, la distance, quel est votre sentiment sur la situation politique du pays ?
- Généralement, personne ne veut de cette guerre. Ce n’est pas la nôtre, mais celle entre Syriens et Israéliens sur le plan régional, entre les États-Unis et l’Iran sur le plan international. Si vous demandez à un Libanais son sentiment vis-à-vis de la politique du pays, vous allez être confronté à 2 versions. D’un côté, on va vous dire que nous n’étions pas d’accord avec l’Huezbolat, mais qu’aujourd’hui nous sommes d’accord parce que nous sommes dans une zone chrétienne, et malgré cela, nous sommes victimes de bombardements. De l’autre côté, il y a ce sentiment fort qui s’exprime pour dire que le Liban ne veut plus de guerre. Il y a 2-3 ans, le pays s’est repris en main. J’étais à Beyrouth il y a à peine 2 mois, et la ville était magnifique, resplendissante. Nous attendions 1,6 million de touristes cette année : une véritable manne pour le pays qui compte 3,5 millions d’habitants. Le Liban ne possède pas de pétrole. Ses moyens de ressources sont le commerce et le tourisme. On croyait avoir tourné la page de la guerre, mais je garde espoir. Le Libanais est un battant.
Que peut-on faire à notre niveau, à La Réunion, pour vous aider ?
Il faut continuer à dire la vérité, savoir que ce qui est très net, c’est que cette guerre est un “jeu”. Ce n’est pas facile pour les gens de comprendre cette idée à travers ce qui est diffusé à la télévision, mais il faut clarifier les choses. On ne peut plus raconter n’importe quoi.
"Bon dieu, pacifiez les frontières !"
Quelle vérité ?
- Les racines de ce conflit datent de plus de 50 ans. Après l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri il y a plus d’1 an, on a dit déjà qu’il fallait que l’Huezbolat désarme, intègre la société civile, mais il faut aussi pacifier nos frontières. On ne peut pas laisser le Liban rester une passoire et appeler dans le même temps à éviter la révolte. Il faut être logique, parvenir à y voir clair face à ceux qui veulent investir, vivre et s’installer au Liban. La pierre angulaire des accords Taaf de 1990 était que l’ensemble des milices désarme. Elles l’ont fait sauf l’Huezbolat présente au Sud du Liban à la frontière israélienne, encore sous occupation dans les 7 villages que l’on appelle la Ferme de Chéba, aux confins de la Syrie. Israël ne s’est pas retiré de ce territoire, et l’Huezbolat refuse de déposer les armes. Des soldats israéliens ont été capturés sur ce territoire, mais malgré cela, et la vérité doit prendre toute sa valeur, nous ne cautionnons pas la guerre. Ce n’est pas avec les armes qu’il faut négocier. Qu’importe que ce territoire soit libanais, israélien, syrien, rendez-le à qui vous voulez, mais bon dieu, pacifiez les frontières !
Entretien Stéphanie Longeras
Revue de presse spéciale conflit du Moyen-Orient
o “Libération”
"Dans une région aussi explosive, l’existence d’un Liban indépendant et démocratique est un enjeu vital. Il y a un peu plus d’un an, l’assassinat de Rafic Hariri provoquait un soulèvement démocratique impressionnant, entraînant le départ des troupes syriennes du Liban. Malheureusement, les pilonnages meurtriers de Tsahal contre le Liban risquent de ruiner très vite tous ces efforts, voire de replonger ce pays dans la guerre civile. C’est dire l’urgence d’une solution, y compris pour Israël".
Antoine de Gaudemar
o “L’Humanité”
"(...) La thèse désormais dominante attribue l’origine de la crise au Hezbollah, et à Israël le rôle de la victime. La seule issue envisagée serait donc le désarmement des milices libanaises. Point final. (...) Désarmer le danger islamiste, puisque c’est le prétexte invoqué, supposerait d’assurer au peuple palestinien la reconnaissance de ses droits, de conforter des logiques de paix et des processus démocratiques dans tous les pays de la région, les politiques israélo-américaines abusent de l’épouvantail terroriste pour masquer en vérité des stratégies de conquête. Loin de servir la sécurité collective de la région, elles en font un volcan prêt à exploser à tout moment."
Pierre Laurent
o “L’Indépendant du midi”
"De même que l’enlèvement d’Hélène avait provoqué la guerre de Troie, l’enlèvement de trois soldats a donné le signal d’une offensive jugée depuis longtemps inéluctable. Comme George Bush, le Premier ministre israélien Ehud Olmert dénonce le terrorisme fomenté par “l’axe du mal” pour justifier sa riposte foudroyante. (...) Du guêpier irakien à la bataille du Liban, les seuls perdants, hier, aujourd’hui et demain, sont les innocents sacrifiés."
Bernard Revel
o “La Croix”
"(...) Quand un conflit dégénère, il ne sert à rien de marquer sa compréhension pour les bonnes raisons des uns, même s’il s’agit de la sécurité d’Israël, ou pour les bonnes raisons des autres, même quand on évoque l’humiliation des Palestiniens. Elles servent à masquer tant de mauvaises raisons. (...) Servir la cause de la paix dans la région aurait été au contraire de dire depuis longtemps aux uns et aux autres : "Ça suffit", et de s’engager vraiment pour que tout cela cesse. Avoir enfin ce courage serait d’ailleurs la dernière chance d’éviter un face-à-face destructeur pour tous."
François Ernenwein
Réaction
La FSU (Fédération Syndicale Unitaire) - la principale organisation syndicale de l’enseignement - s’adresse solennellement au Président de la République.
"Nous venons de recevoir un message de nos camarades du syndicat des enseignants du Liban.
Ce message insiste sur la situation désespérante que vit le peuple libanais. Je me permets de vous en citer la conclusion : "Amis, où que vous soyez, essayez d’intervenir auprès de votre gouvernement afin qu’ils interviennent à leur tour auprès de l’ONU. De grâce que la communauté internationale oublie un peu la politique des deux poids deux mesures et qu’elle soit équitable pour une fois et fasse un peu la politique des deux poids deux mesures et qu’elle soit équitable pour une fois et fasse quelque chose pour arrêter cet abominable crime, ce carnage, avant qu’il ne soit trop tard et que tout un peuple poussé au désespoir ne devienne de nouveaux fedaïynes".
Relayant ce message auprès de vous, je me permets de vous demander que notre pays fasse tous ses efforts pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et sans condition afin que la négociation permette d’assurer à tous les peuples de la région une vraie sécurité durable."
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